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LASTDAYS

LITTLE MISS SUNSHINE

15 Septembre 2006 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Une famille américaine, des moins classiques, puisque ce couple avec deux enfants accueille le père du mari, qui s’est fait exclure de sa maison de retraite pour prise de drogues ; et le frère de l’épouse suite à une tentative de suicide.

L’adolescent de 15 ans refuse de parler tant qu’il ne sera pas devenu pilote de ligne, cela fait 9 neuf mois qu’il tient. La petite de 7 ans est la plus enjouée surtout lorsqu’elle apprend qu’elle va pouvoir participer à l’élection de Miss Sunshine. A partir de là, toute la famille va se mettre en route dans le vieux combi avec bien entendu de nombreuses péripéties et bouleversements.

Certes, on peut y voir une comédie avec un humour qui tient plus aux dialogues et à la succession de certaines scènes mais on ne rit pas tout le temps. A l’image du personnage du frère - premier spécialiste de Marcel Proust aux Etats-Unis - le ton vire du tragique au doux-amer avec une attention aux personnages, sans jugement.
Ce spécialiste de notre écrivain français s’est donc vu souffler par le spécialiste n°2, un prix littéraire en publiant en plus un livre à succès. Mais auparavant, ce qui l’a poussé au suicide c’est son petit ami qui l’a laissé pour ce fameux n°2, perdant son travail, il s’est senti acculé à l’inéluctable. L’explication de son geste à la petite loin d’être réjouissant est puissante de naturel. Il faut mentionner l’interprétation de Steve Carell, touchante et toute en retenue.

Tous les personnages sont traités avec affection. Le mari, formateur de stage de développement personnel dans la réussite (son fameux discours gagnant/perdant) ne réussit pas à concrétiser dans sa vie, le grand-père vit au mode vie rock n’roll (sexe et drogue), l’adolescent et sa haine des autres cachent de l'amour à donner et la mère essayant de coller des morceaux, pas si éloignés que cela. Il n’y a pas de caricature, mais des esquisses de vies avec ses objectifs. Chaque âge est représenté avec un constat pas si désabusé que le montre la situation initiale.

Reste la petite fille qui fait le lien avec tous les membres : grassouillette, elle va tout de même prouver comme lui dira son grand-père que les perdants sont ceux qui ne tentent rien. Et, à la question de l’organisatrice : « Que fait-elle ? », son père répondra naturellement « elle s’éclate » ; la vulgarité étant dans ce cas dans les duplicata de petites filles, grimées et habillées comme des femmes.

Ne vous y trompez, Little Miss sunshine est plus un film sur la vie, la famille qu’une simple comédie. Ne rentrant pas volontairement dans la catégorie du politiquement correct, c’est un véritable plaisir et une révélation avec ce thème : derrière la souffrance, il y a la vie.

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K
Je ne suis pas physionomiste et je ne retiens jamais le nom des acteurs ou actrices, surtout de second rôle ! Dans mon souvenir, 6 moisaprès, j'en retiens une comédie vivifiante, bien différente des produits formatés. Cela explique aussi ses nombreux prix dans les festivals. Mais, j'ai(me) ce côté 'remboursement de places', je le fais aussi.Il est vrai que cela dépend à qui et pour quel film : par exemple LE NOUVEAU MONDE ne peut toucher autant qu'il m'a fait résonance.Little ... n'a pourtant pas figuré dans la liste du Top 10 de l'année 2006 mais je sais qu'il figure en bonne place dans la liste des auditeurs du Masque et la Plume (en lien).
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G
Bonne critique, c'est bien!MAis moi j'y aurais mis beaucoup + d'enthousiasme, voir j'aurais promis aux gens de leur payer leur place s'ils allaient voir le film, car ce que j'y ai trouvé, c'est surtout un côté thérapeutique, l'idée de donner à sens même à la loose (cf. passage du film sur M.Proust).Et puis j'ai adoré les persos féminins! LA mère Toni Colette, quii est aussi la mère d'Halley Joey Osment dans le "6ème sens", et la p'tite, qui joue quand à elle la fille de Mel Gibson dans "Signes".Et l'on revient à Shyamalan....; )
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