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LASTDAYS

films

Ciné : LA PLANETE BLANCHE (2006)

23 Mars 2014 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Les films se suivent et pourraient se ressembler. Après un film  fantastique série B, le film documentaire sur l’Arctique aurait pu s’apparenter à cela lorsque l’on nous fait découvrir les fonds marins avec des créatures aux formes et couleurs fluo jamais vues.

 

Mais, pas de suspense, pas d’histoire prenante et un commentaire qui sans donner d’informations type scolaire, n’en reste pas moins ennuyeux.

 

Et pourtant, cela avait bien commencé avec la vision de deux bébés ours blanc, puis de les voir ensuite trois mois après, véritables BDP (boule de poils pour les non-initiés), peluches qui a leur seule vision ne procurent que du bonheur.

 

D’autres animaux suivront, avec des images granuleuses et surtout une absence de trame. Il semble que les deux réalisateurs aient filmés et ensuite, ont essayé de monter au mieux des images disparates, si ce n’est celui de l’écoulement du temps. On doit subir aussi une bande originale de Bruno Coulais : croisement entre la musique de la collection Ocora de Radio France et de musique indienne  pour le grand public.

 

Contrairement au film fantastique, le mal n’est pas vaincu mais le film s’adresse aux petits, aux amateurs d’ours et ceux qui veulent entendre la dernière phrase dite par Jean-louis Etienne : « avec tous ces changements, l’ours risque d’en perdre le nord ».

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GRAVITY : loin de la Terre

6 Novembre 2013 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Des effets spéciaux sidérants pour un traitement dans l'espace jamais vu. De la technique, de la métaphysique avec cette astronaute qui se demande si luttait pour sa survie en vaut la peine, elle qui a perdu un enfant.

Le dernier quart peine pour un personnage féminin rappelant celui de Alien. La gravité est présente dans le film à plusieurs niveaux.

A VOIR.

GRAVITY : loin de la Terre
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Chronique cinéma : Blue jasmine

2 Octobre 2013 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Le blog change et voici le retour du cinéma par de courtes chroniques car une critique me demande trop de temps et depuis des mois, j'écris beaucoup, beaucoup moins !

 

BLUE JASMINE

Le meilleur Woody Allen depuis 30 ans.

Un scénario soigné, souvent dual (deux soeurs, deux hommes, deu états), avec la belle Kate Blanchette qui donne corps à Jasmine (dont le vrai nom est Jeanette - dual) qui passe de la jet set à la presque la rue avec un mari investisseur véreux.

L'histoire fourmille d'un ratage ou presque d'une vie et lorsque l'on pense que la lumière apparaît, le tunnel n'est jamais loin.

Noir, c'est noir avec ce Woody qui revient dans son pays (l'image du prologue) et qui a avec l'âge (bientôt 80 ans) réussi un film presque parfait parsemé d'humour ... noir.

Un candidat sérieux pour le meilleur film étranger des auditeurs du Masque et la Plume.

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Mon Top 10 Cinéma 2011

22 Janvier 2012 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Liste films 2011

 

Titre

vo

1

THE TREE OF LIFE

USA

 

2

UNE SEPARATION

IRAN

 

3

LA GUERRE EST DECLAREE

F

 

4

HARA KIRI MORT D’UN SAMOURAI

J

 

5

LE HAVRE

FIN

 

6

TOMBOY

F

 

7

WINTER’S BONE

USA

 

8

BLACK SWAN

USA

 

9

ANGELE ET TONY

F

 

10

TRUE GRIT

USA

 

10

ANIMAL KINGDOM

AUS

 

 79 films, record absolu de films vus en France pour 11 sélectionnés. Cela a été difficile en pensant à X-MEN, MIDNIGHT IN PARIS, LE TABLEAU, NOWHERE, POULET AUX PRUNES mais choisir c’est supprimer. 4 films en langues françaises pour 4 américains, les autres films proviennent de réalisateurs à suivre avec un talent personnel et profond.

2009 ALMODOVAR, 2010 BEAUVOIS et pour 2011  Terrence MALICK. Film inoubliable que j’ai vu deux fois. Il y avait eu le choc avec LE NOUVEAU MONDE, THE TREE OF LIFE en est le contre-choc. Un père, deux fils, une mère aimante, une histoire avec ce fameux décrochage qu’est la vingtaine de minutes sur l’origine du monde. Palme d’or à Cannes mais d’abord celle du cœur, de l’histoire, des origines avec une mise en scène que seul Malick peut faire.

Mise en scène avec UNE SEPARATION, film iranien  parfait. Un couple, un divorce, une enfant et un drame, des drames. Asghar Farhadi est la révélation de cette année avec en plus la ressortie de ses anciens films.

Le choix du cœur et de la mise en scène avec le film de Valérie Donzelli dont j’avais manqué volontairement son film précédent (LA REINE DES POMMES). Film plus rock que jeune, il restera ce traitement en suspens rien que pour prendre un train. Le cœur et la mémoire, là aussi que l’on ne peut oublier. La révélation française est pour ANGELE ET TONY, premier film d’Alix Delaporte avec comme actrice celle aperçu dans LES MYSTERES DE LISBONNE Clothilde HESME.

 Il est finlandais mais son film est en français, quand Kaurismaki filme la ville du Havre, il nous invite non à croire aux miracles mais en vouloir. Un grand film de cinéma multi référencé (acteurs, scènes, noms, films). On termine avec la confirmation de celle qui avait réalisé NAISSANCE DES PIEUVRES quatre ans auparavant, TOMBOY est un deuxième film sensible réalisée une fois de plus par une femme.

Je connaissais de nom ce cinéaste japonais - peu apprécié de Takeshi Kitano (critiquant son nombre de réalisation, 5 en 2007) - sa découverte (alors qu’il a une filmographie  débuté en 1993 et qu’il commence à être connu internationalement depuis dix ans) est autant un étonnement qu’une réjouissance d’un cinéaste autant à suivre qu’à redécouvrir. Connu pour ses films violents, celui-ci en contient des scènes difficiles mais c’est l’aspect social de ce Japon de la fin des Samouraïs qui trouve aussi une résonance en ce début de XXIe siècle.

ANIMAL KINGDOM et WINTER’S BONE (Australie et Etats-Unis) sont des premiers films avec comme personnages des adolescents vivant des situations difficiles et violentes  avec des adultes absents.

Concluons par des réalisateurs américains qui n’ont  plus rien à prouver : ARONOFSKY s’il avait relancé la carrière de Mickey Rourke avec un hommage vibrant à ces catcheurs en fin de carrière avec THE WRESTLER, donne à Nathalie Portmann le rôle de sa carrière avec une psychologie qui peut être traitée de lourde mais qui montre une personne engloutie dans une maladie mentale. Comme toujours, le final est éblouissant. Enfin, TRUE GRIT des frères Cohen nous renvoie au western, avec un trio improbable avec encore une jeune fille (et aussi une révélation) qui fait oublier le film hermétique qu’était A SERIOUS MAN, comme si c’était avec eux un film sur deux.

Le point commun de tous ces films c’est la personne du père et donc des enfants, enfants innocents se débattant ou pas dans des histoires qui font de cette année cinématographique une des plus réjouissantes de tous mes temps.

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DES HOMMES ET DES DIEUX

26 Février 2011 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Depuis 2006, résonne en moi cette phrase de Pierre Arditi dans CŒURS d’Alain Resnais : « j’aimerais tant croire ». Quatre ans après me voici délivré et rempli d’une joie à la vue de ce qui pourrait paraître incongru : une photo de moines.

 

En 1997, HANA BI fut un choc cinématographique, en 2003 LE NOUVEAU MONDE fut un choc émotionnel (« come spirit, come »). Cette année, c’est avec une production française que m’est apparu sur les écrans, la voie d’une foi qui évoque, révèle, amplifie un sentiment plus de compassion que religieux.

 

En 2005, j’écrivais sur la précédente réalisation de Xavier Beauvois (LE PETIT LIEUTENANT) : « Un film tout en douceur sur un destin tout en noirceur qui reflète une réalité qui ne glorifie ni ses protagonistes, ni ne les abaisse ». Je peux reprendre le début de cette phrase (dans un environnement d’hommes dans un univers policier) pour cette analyse.

 

Tibhirine, trois ans avant le drame nous voici immergés dans la vie de ces moines trappistes, partagée entre travail et liturgie. Leur vie est ainsi réglée avec les chants, la célébration de la messe, les repas en silence pendant que l’un d’eux lit des extraits de la Bible.

Cette vie si paisible va se voiler lors de la guerre civile algérienne. Pris entre les habitants de la plaine et ceux de la montagne, il va falloir qu’ils choisissent entre partir ou rester, mettant dans ce cas leur vie en danger.

La lumière de Catherine Champetier – directrice de la photographie – sait alterner la douceur de la nature autant que les scènes religieuse d’intérieur. La mise en scène de Xavier Beauvois tend à être une succession de tableaux restant en mémoire. Il est vrai que les acteurs – un prix d’interprétation collective devrait être créée – donne le meilleur d’eux-mêmes. Lambert Wilson y trouve en frère Christian (le prieur) le rôle de sa carrière cinématographique, Mickael Lonsdale (croyant dans le civil) est inoubliable (« partir c’est mourir, je reste », scène de la vaisselle « il doit être fatigué » entre autres), Jacques Herlin en frère Amédée est celui vers qui ne peut aller que tendresse tandis que Olivier Rabourdin en frère Christophe tout en fougue de foi est aussi touchant avec sont « Je t’aime » écrit sur son carnet. Les autres n’en sont pas moins parfaits.

 

Puisque j’évoquais Terrence Malick (LE NOUVEAU MONDE), on retrouve cet accord avec la nature lorsque frère Christian marche dans ce paysage, ressentant la force des arbres, la liberté des oiseaux et la pluie. C’est par la neige que va se conclure l’histoire vraie par un long cheminement vers la mort.

 

Le film aurait pu se terminer avec la scène de la Cène avec l’unique musique du Lac des cygnes (Tchaikovski) : Mickel Lonsdale arrive avec deux bouteilles de vin et là pas de paroles mais des regards qui vont de la joie à la peur, de la peur à la tristesse. Il n’y a alors pas que des larmes à l’écran. Les mots ne servent à rien. Scène d’improvisation à lire le réalisateur, elle restera à jamais gravée par ceux qui auront été touchées. On n’écoutera plus jamais le lac des cygnes comme auparavant.

Xavier Beauvois choisit de ne pas finir sur « la scène » si émouvante pour ancrer son film dans la réalité. Auparavant, la vue de l’hélicoptère – avec cette sublime scène de chant – donne une piste de ce qui ont commis  une bavure ou une exécution programmée en instrumentalisant la piste islamique.

 

Le film touche à l’universel, la fraternité (les frères soignant sans différence de camps), l’intégration, l’assimilation de deux peuples. Chaque scène pourrait donc être vu et revu, analysée (lorsque Christian amène le miel, les discussions avec le chef du village, la scène avec la petite brûlée, celle sur le ban avec la jeune fille se questionnant sur l’amour, …) sans que l’on oublie l’humour de Mickael Lonsdale.

 

 

Employer le mot chef-d’œuvre serait limité sa portée. L’engouement du public (le film fera sûrement 3 millions d’entrées), le Grand Prix du Festival de Cannes prouve que l’on peut réunir grand public et qualité avec un film touché par la grâce.

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La liste ciné 2010

15 Février 2011 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Titre

 

1

DES HOMMES ET DES DIEUX

F

2

LES MYSTERES DE LISBONNE

POR

3

ONCLE BONNMEE

THA

4

POETRY

COR

5

ACHILLE ET LA TORTUE

J

6

LE DERNIER VOYAGE DE TANIA

RU

7

BRIGHT STAR

GB

8

LE REFUGE

F

9

KABOOM

USA

10

INVICTUS / VERY BAD COPS

USA

 

63 films soit 10% de moins que l’an dernier, la baisse se poursuit mais le nombre reste conséquent. Cette année, c’est l’éclectisme dans les nationalités mais surtout le thème d’un cinéma différent, pas toujours facile d’approche mais ô combien vivifiant.

 

L’an dernier, il y avait Almodovar et les autres. En 2010, c’est Xavier Beauvois. Superbe, sublime, chef d’œuvre. Chaque scène est un tableau. Inoubliable. La foi, l’engagement, l’humanité, les larmes. Grand prix au Festival de Cannes mais surtout succès public avec plus de 3 millions de spectateurs pour un film pas si évident pour le grand public.

 

Pareil pour le film de Raoul Ruiz mais sans le succès public. Peut-être le trouvera-t-il sur le petit écran lorsque son film de 4h27 passera en épisodes sur la chaîne Arte. Un flot littéraire sur la recherche de soi dans une histoire de tourbillons de personnages et de sentiments.

 

Plus difficile encore, car il sera passé – comme d’habitude – inaperçu s’il n’avait eu la Palme d’or à Cannes (décernée par Tim Burton), Oncle Boonmee du thaïlandais Apichaptong Weerasethakul nous entraîne dans un décor naturel avec des faits qui ne le sont pas. Le titre entier donne la teneur de l’histoire de cet oncle, celui qui se souvient de ses vies antérieures.

 

La Corée (du Sud) avec POETRY est représentée avec ce rôle d’une grand-mère atteint d’alzheimher en lutte contre la maladie, aidé en cela par la découverte de la poésie mais pas de son petit-fils qui a commis un acte grave. L’interprétation à Cannes aurait dû la couronner.

Enfin pour finir sur l’Asie, le retour mitigé de Kitano. ACHILLE et la tortue, comédie qui clôt le triptyque introspectif semblait montrer un Takeshi guéri prêt à repartir pour de nouvelles aventures … de yakusas. Ce qu’il fit avec OUTRAGES, décevant.

 

La Russie avec LE VOYAGE DE TANIA révèle Aleksei Fedorchenko, troisième film sur la culture Méria dont on peut se demander si elle n’est pas une invention de son réalisateur – qui est à suivre. Comme pour Greg Arraki, mais  qui a lui 25 ans de métier. KABOOM est le film ovni de cette année : vénéneux et addictif. Le cinéma d’auteur (il est réalisateur, scénariste et producteur) américain dans ce qu’il a de plus jouissif. Je me souviens encore de son film en 2005, MYSTERIOUS SKIN, sur un sujet trouble (pédophilie).

Le cinéma américain toujours avec Clint Eastwood dans un film à la pensée humaniste avec le personnage de Nelson Mandela, tandis que la comédie VERY BAD COPS est proche du délire !

 

BRIGHT STAR et la vie du poète Keats donne une occasion à jane Campion de signer un nouveau film romantique. Côté France, LE REFUGE de l’éclectique François Ozon avec la divine Isabelle Carré est à retenir. Mention spéciale en fin d’année, avec le film d’animation UNE VIE DE CHAT.

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INCEPTION

14 Août 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Film vu en version originale non sous-titree avec un interlude a New Delhi (Inde) dans un cinema.

 

Voici donc que Christopher Nolan rentre dans le cercle ferme des realisateurs dont je vois les films surotut a l'etranger (Chris Carter/Thailande, Michael Mann Bali/Thailande). Il y a deux ans, j'avais vu le Batman Dark Night en Thailande je pense.

 

Ecrit et realise par Christopher Nolan, une evidence est la reference a Matrix avec une pointe de FREDDY, un zeste d'Orson Welles (avec le "rosebud") et un grand trait de James Bond dans la neige, film de l'ete oblige.

L'idee est interessante, une sorte de Mission Impossible dans le subconscient, en s'infiltrant dans les reves, allant meme a creer un reve dans le reve (d'ou la reference a FREDDy ou les ados qui mourraient dans leurs reves mourraient en vrai) ou la duree n'est plus la meme, beaucoup plus lente, d'ou la derniere scene au ralenti avec un vrai faux suspens.

 

La relation filiale est donc encore presente chez ce realisateur, on se souvient du Batman Begins, le premier de ses deux volets. Le second Dark Knight ne m'avait pas convaincu sauf sur l'interpretation de Heath Ledger. Une fois encore, l'interet du film vient de l'interpretation de Leonardo Di Caprio  qui donne de la consistance a son personnage. Etrange similitude avec son role dans le dernier Scorce Shutter Island ou il y avait comme trauma la mort de son epouse. Son epouse dans ce film est joue par Marion Cotillard avec une chanson d'edith Piaf (au cas ou le public ait oublie La Mome) et des vues classiques de Paris. Son personnage n'est pas reussi.

 

Comme pour Michael Mann, je n'adhere pas a l'esthetique (cela resemble a du clip video ces renversements de gravite) et a un scenario trop simple mais qui veut etre complique. A l'image de la scene finale.

 


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SALT

25 Juillet 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Film vu en version originale non sous-titree dans un cinema de Kathmandou.

 

Le retour de la guerre froide apres les terroristes du Moyen-Orient : des agents dormants russes ont pour mission de tuer le President russe qui assite aux obseques du vice-President americain avec d'autres buts de chaos mondiaux ! Le seul point interessant est que l'agent russe est un agent de la CIA.

 

Ensuite, cela va etre de l'action avec SALT - c'est le nom de l'agent - croisement de Jason Bourne et des roles de Milla Jovovich. le scenario n'est pas credible, on est dans une serie B, avec un peu d'emotion avec le mari, beaucoup de morts du cote russe mais aucun du cote americain ! L'histoire rebondit avec les faux-smblants, la vengeance, les coups de theatre.


Salt

Le seul interet serait que l'agent russe a les traits d'Angelina Jolie, peu reconnassable apres son role dans L'ECHANGE a des yeux brillants, des levres surement refaites, passe d'une couleur blonde a brune et a de la ressource pour fuir.

 

Phillip Noyce dont on se souvient de SILVER, continue  avec le genre serie B, esperant que ces aventures n'aient pas de suite.

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THE GHOST WRITER

26 Mai 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Il est des films troublants par leur actualité, leur confusion avec le présent. C’est le cas avec le retour au thriller de Roman Polanski. Juste au moment où ce dernier reçoit une récompense au festival de Berlin, il était assigné à résidence dans son chalet en Suisse pour une affaire des années 70 (relations sexuelles avec une mineure) qui l’empêche de retourner aux Etats-Unis et dont le mandat est toujours en vigueur.

Troublant aussi le début et l’histoire de SHUTTER ISLAND de Martin Scorcèse : un bateau dont la destination est une île et dont le carcan va se resserrer sur le personnage principal en peu de jours avec une perception entre phantasmes et réalité.

 

Les points communs théoriques s’arrêtent ici car la mise en scène est différente : onirique pour le premier et plus classique pour le second avec une ambiance stressante arrivant presque à faire douter.

 

THE GHOST WRITER est un nègre, un écrivain chargé d’écrire la biographie d’un homme politique, ancien Premier ministre de Grande Bretagne dont une ancienne affaire de tortures sur des terroristes va ressurgir. Le souci pour notre homme, c’est que son prédécesseur a été retrouvé sur la plage. Suicide ?

 

En plus de deux heures, nous allons apprendre une part de découvertes, de vérité sur l’homme politique, son environnement et sa femme. Roman Polanski utilise un scénario structuré, un peu trop écrit avec les fameux rebondissements à la fin (le roman de Robert Harris dont a été tiré le scénario se nomme L’HOMME DE L’OMBRE – 2007). On frôle le sentiment de paranoïa tout en restant dans un environnement presque crédible. EWAN Mc Gregor joue de manière discrète ce personnage discret se retrouvant dans un engrenage et une tourmente pour à la base, n’avoir voulu écrire qu’un livre.

 

The Ghost-Writer

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On notera l’utilisation de la technologie de tous les jours pour avancer dans l’enquête : GPS, recherche sur internet, enregistreur numérique. Roman Polanski cadre bien cette histoire d’un puzzle et y apporte son degré d’angoisse anxiogène.

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MEMENTO MORI

4 Mai 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

L’année cinématographique serait-elle sud-coréenne ? Avant deux productions présentées au prochain festival de Cannes, j’ai vu THE WIG (2006, sortie uniquement en dvd) et MEMENTO MORI datant de 2002.

 

Dans un collège, un cahier retrouvé va entraîner la détentrice à de curieux changements. Les pages décrivent une histoire d’amour entre deux filles, avec une triste fin.

 

Réalisé par Kim Tae-Yong et Min Kyu-Dong, on perçoit les deux courants cinématographiques : le fantastique et le thème adolescent avec son malaise et ses amours interdites. Si le premier est loin d’être réussi (la fin est même ratée), ce côté amours impossibles lorgnant vers VIRGIN SUICDES est plus attachant.

 

Memento mori

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Les deux réalisateurs ayant tourné depuis (Family Lies, prochainement pour Kim) et Antique en 2008 pour Min), on pourra détecter leur sensibilité et la poursuite de leur carrière.

Pour ce premier film, qui a des qualités mais aussi des défauts, on est dans l’expectative.

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NOSFERATU

3 Mai 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Revoir presque un siècle plus tard (car sorti en 1922), le premier film de vampire, la première adaptation non déclarée du roman de Brian Stocker est un sentiment de découverte de la mémoire du cinéma.

 

Cinéma expressionniste qui passe les décennies avec son acteur emblématique Max Schreck dans le rôle titre. Deux constatations : la courte durée, à peine une heure et le déroulement simple prenant un aspect désuet après le superbe DRACULA de Francis Coppola (en 1992) proposant une figure romantique. Au temps du muet, cela n’était pas le cas.

On pourra objecter les raccourcis faciles (l’arrivée au château, les cercueils sur la charrette, la fin en particulier) et le personnage du notaire caricatural (vision antisémite ?).

 

 

Nosferatu

 

Reste la scène ou le vampire marche sur le bateau, scène inoubliable tant vu en photo et visible sur écran : un plaisir. Le noir et blanc est teinté selon les scènes en jaune ou en bleu pour une réalisation souvent en plan fixe.

 

NOSFERATU est à classer dans l’histoire du cinéma avec la certitude que le mythe a mieux vieilli que le film.

 

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SOUL KITCHEN

25 Avril 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

SOUL KITCHEN est le premier film par lequel je découvre ce cinéaste allemand d’origine turque malgré de bonnes critiques pour DE L’AUTRE CÔTÉ (2007). Etrangement, comme dans BAD LIEUTENANT, on retrouve un mal de dos dans cette comédie un peu trop légère.

 

Zinos, a un restaurant populaire situé en banlieue de Hambourg. Il a ses clients fidèles mais aussi quelques soucis : sa copine part en Chine, son frère sort de prison et veut être embauché pour les papiers, le fisc lui réclame de l’argent, un groupe de musique prend le restaurant comme lieu de répétition, le vieux monsieur à côté du restaurant ne lui paye pas son loyer et un ami veut lui racheter son restaurant pensant en faire un projet immobilier.

 

On dirait des aventures de bande dessinée avec un personnage central positif dont rien ne semble le détourner pour avancer, comme un chat qui retomberait sur ses pattes. Et pourtant, il va devoir passer obstacles et déconvenues : saisie de biens, mal de dos, perte du restaurant, tromperie. Tout cela fait beaucoup mais il tient.

 

Soul Kitchen

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Cela va donc donner lieu a quelques scènes cocasses et à des portraits plus croqués que craquants : le frère joueur, la serveuse squattant un loft sans eau, le masseur, le vieux monsieur, la grand-mère lors du repas (l’actrice de QUATRE MINUTES) et surtout le cuisinier caractériel hissant sa cuisine à de l’art.

 

L’ensemble se regarde, on sourit à cette comédie douce aux caractères qui se cherchent. Le scénario trop facile de Fatih Akin lui permet de terminer par un repas d’amoureux : SOUL KITCHEN n’est pas de la grande cuisine mais a une gentille ambiance.

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Opéra au cinéma : HAMLET

17 Avril 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Le cinéma numérique et une démarche commerciale ouvrent de nouvelles perspectives autre que le relief, celles de la retransmission ou diffusion de programmes qui ne sont pas cinématographiques : le sport et l’opéra.

 

Pour un prix de place élevé (27 euros), c’est la possibilité d’assister à une représentation du Metropolitan Opera de New-York, soit pour cette séance de 3h20, HAMLET.

Certes, rien ne vaudra jamais le spectacle vivant mais la technologie ouvre des horizons pour ceux qui ne connaissent pas ce genre de spectacles et ravit les amateurs.

 

La mise en scène reste statique, peu de décors (pivotants) mais beaucoup d’interprètes dans certaines scènes pour une qualité d’image parfaite. La séance a un entracte avec une coupe de champagne offerte pendant qu’une journaliste interviewe le metteur en scène et les têtes d’affiche. Il y a les sous-titres même si l’opéra est chanté en français. Dans Hamlet, on retiendra Toby Spence dans le rôle titre et la jolie brune dans le rôle d’Ophélie qui remplaça à la voix levée Nathalie Dessay dans cet opéra conduit par le français Louis langrée et dans une mise en scène dépouillée de Moshe Leiser et Patrice Caurier.

 

L’opéra au cinéma est une expérience culturelle à renouveler. Il est vrai que la tragédie de Shakespeare, mise en opéra par Ambroise Thomas (XIXe siècle) est l’une des initiations que l’on ne peut que recommander.

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dvd : THE WIG

16 Avril 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

The Wig

 

Sorti directement en dvd, et l’on peut comprendre pourquoi, ce film sud-coréen traite d’une  histoire de perruque maléfique offerte par une sœur à sa jeune sœur atteinte d’un cancer en phase terminale.

 

Il y a quelques moments de tension qui retombent vite dans ce long film (1h43) tant le scénario est mince alors que la fin n’en finit pas de lasser. On perçoit que le réalisateur a vu quelques films gore italiens, Lost Higway de David Lynch (au début), des films américains (scène de la voiture avec les tiges en fer) et la série RING.

 

THE WIG est une série B manquante  de personnalité.

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demain, la critique d'un film que l'on peut ne peut voir

15 Avril 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

The Wig

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BAD LIEUTENANT : ESCALE A LA NOUVELLE-ORLEANS

2 Avril 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Cela est pour l’instant la déception de l’année. Fin 2005, Werner Herzog signait GRIZZLY MAN, un touchant documentaire sur Timothy Treadwell « gentil guerrier » pour la défense de la nature et des ours. RESCUE DAWN, en 2006, sortira directement en dvd tandis qu’un autre documentaire reste encore inédit en France (Encounters at the End of the World). On peut donc se douter que cette dernière production est plus une commande qu’une réelle continuité dans l’œuvre du réalisateur allemand, d’autant plus que le producteur n’est que d’autre que l’acteur principal.

 

BAD LIEUTENANT à l’origine, a été tourné par d’Abel Ferrera (1992) : un policier corrompu sombrait avant de trouver un but pour trouver une rédemption. L’ambiance était noir, triste, sale ; il était d’ailleurs interdit aux moins de 16 ans. BAD LIEUTENANT : ESCALE A LA NOUVELLE-ORLEANS contient seulement un avertissement. Une scène crue du film initial, devient « seulement » un rapport bref. Chez Ferrara, il y avait Harvey Keitel magistral, ici Nicolas Cage, pas crédible avec son mal de dos censé représentait la cause de sa descente dans les magouilles.

 

Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans

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La démarche asymétrique (au niveau des épaules) du policier semble être à l’image de l’ensemble et si le réalisateur affirme ne pas avoir vu le film original, le scénariste si. Deux longues heures qui cumulent  une descente aux enfers, la vision d’un drogué, une histoire d’amour et une enquête policière. Les invraisemblances s’accumulent, à croire que seuls les vendeurs de drogues voient l’état du policier sous substances cachets et coke ! Il y a trop de facilité de scénario pour que l’on puisse adhérer même avec Eva Mendès dans le rôle d’une prostituée et en second rôle.

 

Le fait que l’action se tourne à la nouvelle Orléans, après l’ouragan KATRINA n’apporte rien, pas plus que la vision décalée avec des animaux (alligator, iguanes). Reste Eva Mendes en prostituée toujours pulpeuse, toujours en second rôle.

Même sans comparaison, BAD LIEUTENANT : ESCALE A LA NOUVELLE-ORLEANS est à oublier.

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L'ARNACOEUR

1 Avril 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Atout cœur


Tous les deux ans ou presque apparaît une comédie française réjouissant le cœur et apportant le sourire, une production française  avec ses codes, son style. Après QUATRE ÉTOILES en 2005, la tendresse des Chti’s en 2008, Pascal Chaumeil signe un premier film réussi comme réalisateur après l’avoir été dans des séries télé.

 

Á partir d’un scénario classique, la rencontre de deux opposés, c’est une histoire douce, prenant de l’ampleur et finissant par emporter l’adhésion non sans avoir fournie quelques rires !

Alex est un playboy, enfin son rôle est de briser des couples avec l’aide de sa sœur et de son beauf, qui l’est autant physiquement que dans la mentalité libidineuse. Ils montent des stratagèmes, fonder sur la séduction, pour éloigner la femme d’un homme ne la méritant pas. Pour cette mission, cela va être plus difficile car le couple qui va se marier est un couple parfait autrement dit un riche banquier dans l’humanitaire et sa future jolie femme œnologue dont le mariage veut être contrarié par le père. Cela va à l’encontre de l’éthique de l’équipe mais comme ils ont besoin d’argent, ils se lancent dans l’aventure.

 

L’histoire débute par une affaire facile, un discours bien rodé avec les larmes qui vont avec pour Alex. IL faut préciser que dans le rôle du tombeur ne couchant jamais avec ses conquêtes, il y a Romain Duris faisant preuve d’un enthousiasme, d’une volonté et d’un positivisme qui rappelle celui du personnage Ed Wood dans le film du même nom de Tim Burton. Comme pour Isabelle Carré dans QUATRE ÉTOILES, il pétille, il est l’intérêt du film. Avec son charme, il arrive toujours à ses fins sauf avec Vanessa Paradis dans le rôle de la future mariée. Pour cette dernière, son jeu est assez plat comme ses formes graciles, même si elle est dans le personnage. Dans ce genre de comédies, il faut que le duo fonctionne ainsi qu’avec les seconds rôles ; cela est la cas. On retiendra François Damiens en parfait beauf tandis qu’Helena Noguerra en ancienne copine, réalise un numéro de nympho avec la réplique culte « cela fait trois jour que j’ai pas baisé, j’ai des fourmis dans la chatte ». Cela peut paraître vulgaire mais pas dans le contexte. Il ne faudrait pourtant pas croire que le film est facile ou lourd, les personnages cachant des fêlures derrière leur mensonge d’apparence.

 

L'Arnacoeur

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Au fur et à mesure, même si l’on peut rentrer à reculons dans cette histoire, on commence à se prendre au jeu, à la vivacité de l’histoire passant du style ‘mission impossible’ à une comédie de mœurs sur le choix de sa vie. L’ARNACOEUR est une comédie de style avec du style, celle des comédies réussies, et pas simplement françaises.

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ACHILLE ET LA TORTUE

30 Mars 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Glory to the filmaker


Avoir manqué GLORY TO THE FILMAKER (2007) sorti mi-juillet 2008, alors que j’étais loin de France, m’avait laissé un goût amer. Je n’ai donc pas hésité à faire une centaine de kilomètre pour voir cette production distribuée dans seulement 22 salles.

 

TAKESHI’S (2006) – bien que sous-estimé – donnait une vision perturbée du réalisateur japonais se cherchant et n’arrivant pas à se trouver. Malgré tout, il en disait plus sur sa condition (une dépression artistique) que précédemment dans l’intime.

Première constatation, Takeshi Kitano est apaisé avec cette histoire linéaire, presque douce malgré 5 décès.

 

Machisu est un petit garçon qui dessine. Comme c’est le fils d’un riche industriel, il peut se permettre ce qu’il veut et on voit en lui un talent (à l’image du peintre lui donnant son béret qu’il ne quittera plus) qu’il n’a pas. Mais, lorsque son père se suicide suite à une faillite (plus de vers à soie), la vie va le remettre sur les rails d’une vie ordinaire, médiocre, comme sa peinture. Pour autant, il ne va cesser de peindre, essayant de percer ; d’où le titre et le prologue.

 

Le paradoxe énoncé par Xénon d’Elee est le fait que sur une course de 10 mètres, si on laisse 9 mètres d’avance à une tortue, le plus rapide des coureurs n’arrivera pas à la rattraper car pendant le laps de temps couru pour être à son niveau initial, la tortue aura fait du chemin. C’est donc celui que va suivre notre personnage, essayant de trouver un style, d’en copier d’autres sans jamais arriver à avoir du talent.

 

Interrogation sur l’art, son commerce, les modes avec un côté ironique, sarcastique comme mentionne le tableau final : naissance, vie, riche, mort. La mort toujours présente.

La phrase emblématique est la suivante : « je ne suis pas peintre, j’aime dessiner ». C’est en cela que l’on reconnaît aussi Kitano derrière son personnage. Lui qui va exposer ses dessins (naïfs, pointilliste découvert dans Hana-bi) à la Fondation Cartier (jusqu’au 12 septembre). Quelle reconnaissance pour ce « gosse de peintre » ; titre de l’exposition ; car il l’est, mais son père était peintre en bâtiment (lire LA VIE EN GRIS EN ROSE, son autobiographie de l’enfance).

 

La couleur de ce film serait noire, comme le tableau du rhinocéros blanc. Du noir avec du blanc, signe d’espoir prenant forme avec l’épouse. Toujours effacée ou absente, la présence féminine, cette fois donne une autre dimension. Jamais non plus, il n’avait montré de corps de femme nue. Pas de voyeurisme car le modèle sert à la création, et quelle représentation ! La femme est présente  par la mère (qui l’abandonne), par l’épouse du frère de son père, par sa fille (qui quitte le domicile familial) et bien sûr par l’épouse qui va illuminer l’épilogue.

 

On retrouvera au fil des images des clins d’œil à sa filmographie passée : la bande son rappelle Joe Hisaishi avec moins d’ampleur, DOLLS avec la ballade finale, HANA BI pour la scène dans les toilettes (scène scabreuse avec son acteur fétiche), L’ÉTÉ DE KIKUJIRO avec le personnage de l’enfant, A SEA AT THE SCENE pour le personnage décalé, risible mais si touchant en ce qu’il croit avec obstination quitte à tout sacrifier, sans oublier une peinture qui rappelle le paysage du segment pour le festival de Cannes A CHACUN SON CINEMA.

 

Achille et la tortue

 

On sourit, la scène hilarante restant celle de la baignoire censée donner l’inspiration : du génie burlesque. La fin donnerait un clin d’œil à L’HOMME SANS PASSÉ de Kaurismaki, tandis que le début nous emmène à Paris en chanson.

 

Kitano en tant qu’acteur n’apparaît que dans la troisième partie, avec ses mécanismes, méthodes de peinture ridicule, critique du monde de l’art et du spectacle aussi : Beat Takeshi, superstar à la télévision japonaise (ce qui fait de lui un millionnaire) et Takeshi Kitano auteur presque inconnu sur sa terre natale. Derrière les bandages, se révélera plus que l’artiste, sûrement la vie. Ce n’est pas un hasard, si l’un de ses tableaux représentant le midi de la France se trouve accroché lors de la rencontre dans le bar avec sa fille.

 

Kitano arrive une fois de plus à nous transporter, à mélanger poésie et violence (moindre que précédemment), doute et création, burlesque et tension. Avec ACHILLE ET LA TORTUE, il nous enlève une larme. Takeshi Kitano est guéri, son introspection est terminée, il est prêt pour le retour au film de Yakusa (sortie en juin, OUTRAGES). Le réalisateur n’a pas fini de nous étonner de la palette de son talent changeant mais restant la même, pour qui sait voir la beauté et  percevoir l’émotion.

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SHUTTER ISLAND

28 Mars 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Compte de la folie


Martin Scorsese pour sa quatrième collaboration avec son acteur fétiche du XXIe siècle, Leonardo Di Caprio, verse dans une production longue comme à son habitude, essayant de donner du relief psychiatrique à ce thriller psychologique.

 

En 1954, un marshal envoyé sur une île, accompagnée d’un second, doit enquêter sur la disparition d’une des patientes d’une prison regroupant de dangereux criminels. Au fur et à mesure de ses découvertes, il va trouver mystères et peut-être lumière sur son passé.

 

Une évidence, le scénario est structuré, on perçoit la mécanique huilée, notamment avec les rebondissements qui n’en finissent pas à la fin. L’histoire, tirée du roman de Denis Lehane a encore comme centre des enfants, des meurtres d’enfants (MYSTIC RIVER, GONE BABY GONE).

Le point central est la psychanalyse, l’action se passe dans un asile, sur une île, et que dès le début, on s’aperçoit du piège se refermant sur le policier. La réussite est l’ambiance tendue tout au long de ces 4 jours d’enquête. On n’est pas à l’aise dans ce genre d’institut, dont on connaît la date d’entrée mais pas celle de sortie ; sauf celle vers le cimetière pour les prisonniers. Si l’on peut penser à SHOCK CORRIDOR, on peut aussi évoquer en partie L’ECHANGE. Dans le premier, il y a une enquête dans le second un combat. Vite, apparaissent les trois niveaux de l’histoire : la recherche de l’absente, la recherche du pyromane et la découverte d’un complot. Mais les rebondissements vont dépasser cette trame.

Shutter Island

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Autre intérêt, Leonardo Di Caprio, son visage est moins poupon, plus homme, au fil des années, il gagne en talent, sans lui, l’impact serait moins fort. Au départ, le film m’a fait penser à cette histoire d’une personne s’arrêtant dans un hôtel dont il ne pourra repartir après divers évènements (réparation en attente, vêtement perdu, …). Dès l’entrée, on perçoit le carcan qui ne fera que se resserrer : plus de revolver, les habits de ville remplacé par ceux du personnel, sentiment d’être seul, espionné, avec une paranoïa s’accélérant après certaines rencontres. Intéressant aussi est d’entendre parler des différentes écoles : chirurgie ou pharmacopée.

 

Plus contestable est le retour vers le passé, notamment les camps de concentration dont on frôle la faute de goût avec trop d’insistance et une esthétique critiquable. Trop d’explications vont à l’encontre d’une ambiance lynchienne (rappelant l’inspecteur Dale Cooper) pendant quelques scènes.

 

SHUTTER ISLAND a une demi-heure de trop, bien qu’il dispose d’une mise en scène et d’une histoire efficace. Comme auparavant (LES INFILTRES, AVIATOR) Martin Scorcese affine son style dans le genre de production thriller.

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EASTERN PLAYS

28 Mars 2010 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films

Les promesses de l'Est


Après l’Uruguay, le Japon voici la Bulgarie, signe que le cinéma mondial existe encore.

Itso, homme d’une trentaine d’années, voie sa vie prendre un nouveau chemin en rencontrant la belle turque Isil au moment où une bande de néo-nazis ; dont fait partie son jeune frère ; brutalise son père.

 

On s’aperçoit vite qu’il s’agit d’une première réalisation, d’un style qui commence à s’affirmer mais avec un scénario à affiner. Itso aurait tout pour être heureux : un travail, une copine et des projets. Sauf que l’on est à Sofia, qu’il est sous méthadone et que sa vie est un errement métaphysique. On va suivre quelques déambulations nocturnes, avec en sous-jacent le problème du racisme, de la manipulation politique et un début d’histoire d’amour.

Mais pour qu’il y ait un début, il faut une fin. Le personnage principal n’est pas avenant vis-à-vis de sa copine plus jeune, étudiante en théâtre. La rupture  est proche surtout lorsqu’il va croiser le regard lumineux - traduction du prénom - de la jolie Isil, elle aussi en recherche de communication et de sens de la vie.

 

Eastern Plays

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La faiblesse vient des personnages secondaires, presque aucun n’est suivi. Ils viennent et disparaissent laissant place à l’acteur Christo Christov dont on se doute l’osmose entre le cinéma et sa vie. Dans la réalité, Christo souffrait de problèmes d’addiction et si le film lui est dédié, c’est parce qu’il est décédé avant la fin du tournage. Son attitude impatiente est inquiète ; la scène la plus marquante reste celle avec le psy, proche de l’autoportrait.

 

La durée d’une heure 23 convient, les extraits vidéo des violences sont de trop, comme la scène du chef de gang et du jeune frère Georgi (à la fin) signifiant la rupture avec l’extrémisme. L’évolution des personnages va vers un sens positif. Kamen Alev pour son premier film, signe aussi le scénario où les relations familiales sont tendues et en sous-entendues, montrées lors des repas (père/fils, belle mère, la mère absente, les relations entre frère, la fin d’un amour, la naissance d’un autre).

 

A 35 ans, le vent vient de l’Est. Sans être révolutionnaire, il laisse entrevoir un cinéaste à suivre.

 

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