les inrocks
Le Blue Monday, la journée la plus déprimante de l’année ?
Ouf ! Le premier lundi de janvier est passé. Cette journée serait le “Blue Monday”, le jour le plus déprimant de l’année, selon une étude récente, et détrônerait ainsi le troisième lundi de janvier.
Le concept de la journée la plus déprimante de l’année existe depuis 2005. A l’époque, la compagnie de voyages Sky Travel lance une campagne de publicité basée sur la dépression générale des Britanniques. Elle déclare alors que le troisième lundi de janvier serait une journée particulièrement nocive pour le moral de la population.
Pour tenter de faire exploser les départs en voyage, la société s’appuie sur le travail du docteur Cliff Arnall, un psychologue américain qui considère ce Blue Monday comme étant le point de convergence de plusieurs paramètres négatifs : le mauvais temps, le manque d’argent dû aux récentes fêtes de fin d’années et le début de semaine. Une “étude scientifique” qui s’avéra entièrement payée par l’entreprise britannique, dans un but marketing.
Aucune étude scientifique sérieuse à ce jour
Aujourd’hui c’est une entreprise de boissons protéinées qui tente de donner un coup de pouce à ses ventes en déclarant que le jour le plus déprimant aurait en fait lieu le premier lundi de janvier, une journée qui marque la fin des vacances de Noël. Cette fois l’entreprise s’appuie sur des statistiques qu’elle a tirées de Twitter. Ces trois dernières années, elle a analysé plus de deux millions de tweets britanniques, à chaque fois en janvier, et a relevé tous les mots négatifs dans les statuts à 140 caractères. Leur étude a retenu un pic de négativité en ce premier lundi de janvier, les utilisateurs du réseau social se sentant apparemment coupables d’abandonner leurs récentes bonnes résolutions.
En fin de compte aucune étude scientifique sérieuse n’a jamais pu démontrer l’existence d’une journée plus déprimante qu’une autre. Le Guardian qualifie ce concept de Blue Monday d’ “absurdité scientifique“. Une analyse du Journal of Affective Disorders conclut même que “ni les moments de l’année ni les variations météorologiques dues aux saisons n’auraient d’influence importante sur les symptômes dépressifs de la majorité de la population“.
Tamagotchi, Lego, Sega: les jouets de votre enfance se revendent à prix d’or
A lire sur telegraph.co.uk
N’allez pas la donner à vos petits neveux : la vieille boîte de Lego qui traîne dans votre grenier depuis pourrait bien vous rapporter beaucoup. Le 24 décembre dernier, le Telegraph a montré qu’il était plus intéressant d’investir dans les petites briques en plastique que dans un livret A classique.
Chaque année, la valeur des Lego augmenterait de 12% depuis les années 2000. Mieux: : “Celles sorties l’an dernier se vendent déjà sur eBay 36 % de plus que leur prix d’origine“, explique le journaliste, dont les propos ont été traduits par l’Express.
Il prend l’exemple du célèbre “Falcon Millennium” de Star Wars, dont la valeur est passée de 342£ (452 euros) à 2712£ (3590 euros) entre 2007 et 2016, est qui est classé en tête de la liste des “Lego les plus chers” établie par le Telegraph. On y trouve ensuite le bâtiment “Cafe Corner” suivi du Taj Mahal.
En revanche, dans la liste des Lego dont la valeur a le plus augmenté en l’espace de dix ans, c’est le Cafe Corner qui arrive en tête (2 200% d’augmentation entre 2007 et 2015), suivi du “Market Street” (1 064%) et du “Holiday Train” (1 048%).
Même constat pour les Tamagotchi, Sega et autres cartes Pokemon
Mais comme le souligne Metronews, les Lego ne sont pas les seuls jouets à prendre de la valeur au fil des ans. Les cartes Pokemon, très prisées dans les années 1990, peuvent se vendre aujourd’hui jusqu’à 400 euros l’unité.
De même pour les Tamagotchi, ces petits animaux de compagnie virtuels qui empêchaient leur propriétaire de dormir car il fallait les nourrir au risque qu’ils ne meurent de faim ou de maladie. Sur Ebay, on en trouve encore, pour plus de 300 euros, alors qu’ils coûtaient en moyenne quelques dizaines d’euros à l’achat.
Le dalaï-lama veut que la femme qui lui succède soit ”très séduisante, sinon elle sera inutile”…
Le leader bouddhiste dérape lors d’une interview avec la BBC.
Le dalaï-lama a beau se dire féministe, il vient de de faire un joli dérapage, frein à main bien serré, lors d’une interview avec la BBC. L’entretien démarrait pourtant bien: le leader bouddhiste invitait à ne pas rejeter les réfugiés à cause de leur religion. Puis lorsque Clive Myrie, le journaliste de la BBC, évoque la possibilité que le prochain dalaï-lama soit une femme, il répond, par un scientifiquement douteux: “Pourquoi pas ? Les femmes, biologiquement, ont plus de possibilités de montrer de l’affection et de la compassion.”
Puis ajoute: “Les femmes devraient avoir plus d’importance dans le monde… Mais si c’est une femme, elle devrait avoir un visage très très séduisant“.
Le journaliste rit, un peu gêné, “Si le dalaï lama est une femme, elle devra vraiment être belle ?!“. “Elle devra être séduisante, sinon elle sera inutile“, insiste le dalaï-lama. Clive Myrie tente un “Vous devez plaisanter, je suppose”, “Non c’est vrai“, répond le leader bouddhiste.
En 2013, lors d’une interview avec CBS, le dalaï-lama avait évoqué sa faiblesse pour les “femmes séduisantes”… Avant de dérouler un discours qui sent
Votre patron a désormais le droit de fouiller dans votre téléphone professionnel
A lire sur metronews.fr
Si vous voulez être sûrs de garder vos conversations par SMS privées, mieux vaut ne pas les envoyer via votre téléphone professionnel. C’est ce qu’a entériné la Cour de cassation dans un arrêt rendu le 10 février dernier. Elle a décidé que les messages envoyés depuis ce type de téléphone ”sont présumés avoir un caractère professionnel” et que, de fait, l’employeur avait le droit de les consulter.
Et la décision de continuer, comme le cite MetroNews : “l’employeur est en droit de les consulter en dehors de la présence de l’intéressé, sauf s’ils sont identifiés comme étant personnels.” En somme, la seule manière de les rendre “privés” est de faire commencer les messages par les mots “personnel” ou “perso”.
Une guerre entre entreprises
La décision de la Cour de cassation a été prise dans une affaire opposant les sociétés GFI Securities Limited et Newedge. Cette dernière avait reproché à la première d’avoir recruté un grand nombre de ses employés, notamment par SMS.
Au sein de l’entreprise Newedge, tous les textos envoyés avec les téléphones professionnels étaient copiés légalement sur un serveur informatique. C’est pour cette raison que la société a demandé le droit d’utiliser les preuves de ces échanges pour attaquer GFI Securities Limited en justice. La Cour de Cassation lui a donné raison.
D’après Europe 1, cette décision laisse une grande marge aux entreprises, qui peuvent consulter les SMS “directement en prenant le téléphone” de ses employés, ou “installer un logiciel dans le téléphone pour extraire les SMS à distance, consulter les messages vocaux, les appels“, sans en informer l’employé.
Des musées américains font la chasse aux perches à selfie
A lire sur nytimes.com
Aux Etats-Unis, les musées sont de plus en plus nombreux à interdire les perches à selfie, par peur qu’elles n’abîment leurs collections. Ainsi, le Hirshborn Museum and Sculpture Garden de Washington a proscrit la fameuse perche ce mois-ci; et le Museum of Fine Arts de Houston ainsi que le Met (Metropolitan Museum of Art) de New York prévoient de le faire très prochainement.
Interrogée par le New York Times, Deborah Ziska, en charge des relations publiques à la National Gallery of Art de Washington, explique ne pas vouloir “mettre toutes les oeuvres sous verre” pour les protéger des dangereuses perches, et préfère donc interdire ces dernières. Sree Sreenivasan, responsable du digital au Met, invoque, lui, les risques d’accidents: “Nous avons plein de balcons dont vous pouvez tomber, de marches que vous pouvez rater.” Et d’ajouter: “C’est une chose de prendre une photo à bout de bras, c’est autre chose de la prendre à une distance équivalente à trois bras. Vous envahissez l’espace personnel d’autrui.”
Pourtant, comme le rappelle le New York Times, beaucoup de musées encouragent désormais les seflies. C’est le cas du Art Institute of Chicago, qui a largement bénéficié du selfie pris par Katy Perry l’été dernier devant le fameux American Gothic de Grant Wood. C’est également le cas du Whitney Museum of American Art qui invitait explicitement ses visiteurs à se prendre en photo dans le cadre de l’expo Jeff Koons et à les poster sur Instagram.
En France, l’expo d’Oliafur Eliasson, Contact, à la Fondation Vuitton, se prête parfaitement au selfie. Depuis son ouverture, les visiteurs sont invités à poster leurs oeuvres sur les réseaux sociaux sous le hashtag #EliassonFLV.
L’Indonésie, le pays où les enfants fument dès deux ans
A lire sur doolittle.fr
L’Indonésie est le troisième pays consommateur de tabac dans le monde. C’est également l’un des pays où les enfants commencent à fumer le plus tôt. Autour de 2 ans dans les familles les plus pauvres de Jakarta ou Garut, vers 6 ou 7 ans pour les autres, élevés dans un environnement non-fumeur, qui ne découvriront le tabac qu’à l’école.
Il faut dire que le produit est attrayant : peu cher (moins d’un euro le paquet), achetable à l’unité, disponible dans n’importe quel kiosque à journaux, sans restriction d’âge pour l’acheteur et au cœur d’un lobbying omniprésent qui vise essentiellement les plus jeunes. C’est ce que confirme Iyan, qui voit régulièrement son fils Dihan, âgé de 5 ans et fumeur depuis trois années, s’en griller une dès l’aube ou revenir avec des clopes quand on lui a demandé d’aller acheter du café.
“Les grands événements, les concerts, par exemple, sont sponsorisés par les marques de cigarettes, qui en profitent pour donner des échantillons gratuits à tout le monde, quel que soit l’âge. Si un enfant de 6 ans accompagne ses parents, on lui donnera sans problème quelques cigarettes.”
Fumer = être un homme, un vrai
Quant aux pubs, qui ont l’interdiction de diffuser l’image d’un paquet ou d’une cigarette, elles martèlent aux consommateurs que telle ou telle marque de cigarette revient à générer “style, plaisir et confiance en soi”. Les mots suffisent. Activiste au sein d’une association de contrôle du tabac, Tina dénonce cette publicité à outrance :
“Beaucoup de gens considèrent que fumer correspond à l’image d’un homme courageux et avide d’aventure. Et les enfants sont constamment entourés par leurs père, frère(s), oncle(s) qui fument, partout et tout le temps, et qui leur envoient une image de quelque chose de non seulement normal, mais de positif…”
S’il espère que son fils arrêtera bientôt, Iyan a tout de même conscience que le tabac est une richesse extraordinaire, et un véritable générateur d’emploi et d’argent en Indonésie. Six millions d’habitants en vivraient selon le site de Doolitle. La lutte contre le tabagisme infantile continue. Les associations misent sur une interdiction de la vente de cigarettes à l’unité et sur une augmentation des taxes. Pour l’instant, la cigarette coûte 3 centimes d’euros.
“Là-bas si j’y suis” : c’est (re)parti
Daniel Mermet lançait ce 21 janvier son site Internet. Pour l’occasion, la première de son émission, “Là-bas hebdo”, était enregistrée en public au Lieu-Dit à Paris. Compte rendu.
Le bar Le Lieu-Dit à Ménilmontant a des allures de club des Jacobins anachronique ce 21 janvier peu avant 19 h. Au centre d’une salle comble, Daniel Mermet et ses invités ont pris place autour d’une petite table ronde sur laquelle des micros ont été disposés. Tout porte à croire que Là-bas si j’y suis, l’émission emblématique qu’il présentait quotidiennement sur France Inter depuis 1989, reprend comme avant. À un détail près : le logo de la station a disparu. L’homme de radio a été lâché par la nouvelle direction en juin dernier, sans sommation, au motif officiel d’une érosion des audiences et de l’âge du capitaine, 72 ans. “Une décision politique”, s’insurgeait-il à l’époque lorsque nous l’avions interrogé.
Qu’à cela ne tienne : fort d’une mobilisation importante de ses auditeurs, attachés à la ligne éditoriale singulièrement altermondialiste de l’émission, Daniel Mermet s’est lancé dans un projet de site internet qui en reprend le concept et le prolonge avec les moyens du bord : du reportage au long court, de la critique sociale et des invités participant de la gauche alternative. Ce soir l’économiste Frédéric Lordon, le sociologue Raphaël Liogier, le socialiste critique Gérard Filoche ou encore les journalistes Agnès Rousseaux et Serge Halimi (respectivement à Bastamag et au Monde Diplomatique) – des habitués – se sont pliés à l’exercice.
“Ils nous ont enterrés mais ils ignoraient que nous sommes des graines”
Alors qu’un brouhaha convivial inonde la salle, le taulier de l’émission, les yeux fixés sur une horloge, intime aux spectateurs de baisser le ton : “On commence dans dix secondes !”. L’expérience n’y fait rien : pour cette première, la main de Daniel Mermet tremble un peu tandis qu’il ajuste son casque. Des enceintes qui entourent la table, le bruit d’échappement d’une Harley Davidson rugit, puis les premières notes de trompette de Love for Sale par Cannonball Adderley se font entendre. Un frémissement parcourt la salle – majoritairement composée d’un public âgé, des fidèles de la première heure – à l’écoute du générique culte de l’émission.
La voix de Daniel Mermet, impeccablement posée, s’y greffe comme au bon vieux temps : “Ils nous ont enterrés mais ils ignoraient que nous sommes des graines. C’est le premier message adressé par une auditrice après la suppression de Là-bas si j’y suis en juin dernier. Nous en avons fait un mot de passe pour tenir le coup et pour rebondir de plus belle.” La métaphore fonctionne. Depuis septembre, 13 000 abonnés ont souscrit au projet de site de Daniel Mermet, qui ne reposera que sur ce financement. Il en faudra encore 10 000 pour permettre à l’équipe de réaliser le “7-9 neuf”, ce projet de matinale à contre-courant qu’avait formulé Mermet au début de la mobilisation, et qui avait immédiatement séduit ses soutiens. Autour de la table, une de ces mauvaises graines était invitée, la 10 000e abonnée, Isabelle Jouve, une auditrice fidèle qui avait aussi participé au crowdfunding du documentaire de l’association Les Mutins de Pangée sur Howard Zinn − des amis de Daniel Mermet. Le monde de la gauche alternative est petit.
“Il y a 222 ans on raccourcissait Louis XVI”
Ce soir il fut question de l’après-Charlie, des perspectives que pourrait ouvrir une victoire de Syriza aux législatives anticipées en Grèce ce dimanche 25 janvier, de la loi Macron et du mythe de l’islamisation qui galvanise quelques identitaires inspirés par le mouvement islamophobe Pegida en Allemagne. Des débats parfois techniques sur la dette, des interventions iconoclastes sur Charlie et pédagogiques sur le droit du travail, une once de critique des médias, une chronique humoristique assurée par Didier Porte, le tout entrecoupé de quelques reportages : tels furent les ingrédients de cette soirée d’ouverture du Là-bas nouveau.
La date n’avait pas été choisie au hasard : “Il y a 222 ans on raccourcissait Louis XVI”, rappelle Daniel Mermet. Traditionnellement le 21 janvier, on mange donc de la tête de veau pour célébrer cet événement majeur de la Révolution française. Ce que feront les plus jusqu’au-boutistes ce soir-là, lors d’un banquet d’irréductibles militants de la gauche critique.
“Là-bas hebdo” sera diffusée tous les jeudis sur le site la-bas.org. L’avant-première du 21 janvier y sera mise en ligne sous peu, et sera accessible pendant deux jours aux non-abonnés.
Q ue sont-ils devenus : Andrew Ridgeley (l’autre mec de Wham!)
Tout le monde connaît le duo Wham ! et tout le monde connaît le fabuleux destin de George Michael : ses tubes, ses millions d’albums vendus, ses sessions exhibitionnistes dans des toilettes publiques et puis ses soucis avec les stupéfiants. En revanche, la majorité du public connaît moins bien la trajectoire de son acolyte de l’époque Andrew Ridgeley, parfait dans le rôle de l’éternel homme de l’ombre. Comment rebondir alors que son ancien compagnon de route est devenu une star. Après Wham, qu’est-il devenu ?
Wham, la gloire et les micro shorts :
Le groupe Wham ! sorte de boys band à deux têtes incarne la quintessence des années 80 : la gagne, les jolies filles, le sourire ultrabright, le brushing et les couleurs pastels. Wham ! c’est aussi 25 millions de disques vendus entre 1982 et 1986 grâce notamment aux chansons Club Tropicana, Wake me up before you gogo et Last Christmas.
Durant cette période faste de l’industrie du disque, George Michael et son acolyte Andrew Ridgeley ont été érigés en héros de la pop anglaise, au même titre que Duran Duran ou Culture Club, qui se disputaient la première place des charts à la même époque.
Après avoir sillonné les quatre coins du monde pendant quatre longues années passées aux côtés l’un de l’autre, Andrew Ridgeley et George Michael décidèrent de mettre un terme à Wham! en 1986. Ce choix douloureux (surtout pour Andrew) a tout naturellement laissé le champ libre à George Michael d’exercer une carrière solo qui s’annonçait sous les meilleurs auspices.
Pendant que le groupe était en activité, les talents d’interprète, d’auteur et de compositeur de ce dernier était en effet reconnus par tous, alors que tout le monde s’accordait à dire que le rôle d’ Andrew était quant à lui mineur. On pourrait d’ailleurs voir aujourd’hui dans les chansons Wham! Rap qui évoque les problèmes relationnels entre parents et enfants, ou encore Young Guns (go for it)des messages qui tenaient à cœur à George Michael, qui devait alors taire sa situation personnelle.
Après Wham le déluge :
Alors que George Michael cartonne dans les charts avec son premier album solo Faith qui contient une farandole de hits tels que I want your sex, Father Figure et le titre éponyme, Andrew Ridgeley songe lui aussi, mais plus péniblement, à une reconversion. Son choix se portera sur la course automobile à Monaco…mais sans grand succès. Il se fera surtout remarquer pour avoir détruit un certain nombre de voitures sans avoir eu le temps de décrocher un véritable contrat avec un sponsor digne de ce nom. Après cette parenthèse automobile fumeuse il décidera de tenter sa chance aux Etats-Unis afin de poursuivre sa carrière de chanteur outre-Atlantique. Au final il prolongera davantage une errance constituée de beuveries, de drogues et de filles faciles.
Le retour au pays et le premier album solo :
Après plusieurs tentatives infructueuses de reconversion, Andrew Ridgeley se résoud finalement à rentrer au pays, en Angleterre, au début des années 90. C’est à ce moment-là qu’il se rapproche de Keren Woodward, ancienne chanteuse de Bananarama. Cette dernière se trouvait déjà dans son entourage depuis quelques années puisque sa maison de disque avait eu la bonne idée de créer de toutes pièces une fausse histoire d’amour avec George Michael alors qu’ils étaient tous deux des stars avec leurs groupes respectifs. C’est sans doute leur expérience commune en tant que stars éphémères de la pop qui liera Keren et Andrew puisque les deux chanteurs sur le retour finiront par se marier. Dans la foulée, ce dernier sort en 1990 son premier, et ultime, album solo, Son of Albert avec l’aide de son frère Paul. Sans grande surprise, l’album sera un échec cuisant-une demi étoile attribuée par Rolling Stone, ça doit faire mal – et mettra un terme à toutes ses velléités artistiques.
Une confortable retraite due à un malentendu :
Sa tentative ratée de retour gagnant sur le devant de la scène aura au moins eu le mérite de lui faire prendre conscience qu’il était nécessaire de tirer un trait sur cette partie révolue de sa vie. Aussi, dans un sursaut de lucidité, il décida de se mettre au vert avec sa douce, en investissant une ferme du 15 ème siècle dans la charmante région des Cornouailles.
Même si tout laisse à penser que le monde du show business lui a tourné le dos de manière violente, Andrew Ridgeley peut tout de même se targuer de pouvoir couler des jours paisibles grâce à sa courte carrière dans la musique. Un heureux hasard a en effet voulu qu’il soit crédité comme co-auteur de la chanson Careless Whisper, popularisée par George Michael en solo. Sachant que le single s’est écoulé à plus de six millions d’exemplaires, Andrew Ridgeley aurait touché plus de 10 millions de pounds grâce à cette chanson uniquement. Soit un joli pécule qui permet d’envisager le futur à base de luxe, calme et volupté.
Surf, environnement et sérennité :
Sa retraite anticipée a tout naturellement poussé Andrew Ridgeley a partir en voyages et a surfer aux quatre coins du monde. Mais lors de ses pérégrinations aquatiques lui et son frère ont contracté une bactérie qui lui a fait prendre conscience de la très forte présence de la pollution dans les océans. Andrew s’est alors tourné vers une carrière d’environnementaliste et est dans la foulée devenu un membre très actif de l’association caritative et écologique Surfers Against Sewage qui vise à protéger les mers et plages britanniques par le biais notamment de la pédagogie. Les mauvaises langues aiment ainsi à dire que la roue a tourné : George Michael, la star du duo, semble s’enfoncer irrémédiablement dans une spirale infernale, tandis qu’Andrew Ridgeley embrasse son entrée chez les quinquagénaires avec serennité en mettant à profit son temps et son argent pour la communauté. S’il n’a pas retrouvé les lumières des projecteurs, Andrew Ridgeley vit en tout cas tranquillement son “après success”, à l’abri des faits divers sordides qu’on retrouve trop souvent dans ce milieu.
On le félicite donc chaleureusmeent mais on ose poser la question ultime : à quand une réunion Wham ! au sommet à Coachella, en duo avec les hologrammes de Duran Duran ?
La Chine toujours en guerre contre le X
Fidèle à sa politique de répression du porno, la police chinoise a écroué plus de 30 000 personnes en l’espace de deux mois, a révélé Xinhua, l’agence officielle du gouvernement. Selon les informations du département régional de la sécurité publique, le dernier coup de filet a valu à plus de 8 000 Chinois d’être placés en détention. Dans la seule province de Guangdong, 3 014 ont été appréhendés pour leur implication présumée dans l’utilisation ou la diffusion de matériel à caractère pornographique.
Avec l’élection du président Xi Jinping début 2013, les atteintes à la liberté d’expression sur Internet sont restées monnaie courante. Aujourd’hui, l’objectif des autorités est clair : “purifier” le Web et éradiquer une industrie de plus en plus florissante, malgré l’arsenal coercitif déployé par l’exécutif depuis le mois d’avril. Des opérations coup de poing très efficaces, qui témoignent d’un durcissement de la censure à l’égard des contenus classés X. Pourtant, si la criminalisation des usagers se poursuit de plus belle, le pays serait l’un des plus grands consommateurs de porno de la planète.
Facebook ne veut plus que vous postiez des photos lorsque vous êtes saouls
A lire sur wired.com
Ce n’est pas nouveau : les réseaux sociaux et l’alcool ne font pas bon ménage. Et Facebook, qui a quand même un côté très puritain (coucou les nombreux nipplegates), le sait et a décidé d’y remédier.
Yann LeCun, chercheur à l’université de New York et responsable du laboratoire de Facebook pour la recherche en intelligence artificielle (surnommée AI comme “Artificial Intelligence”), est en train de développer un assistant sur le réseau social qui préviendrait l’utilisateur lorsque celui-ci est en train de poster une photo de lui saoul. Oui, c’est tout à fait possible grâce à une technologie de reconnaissance faciale très avancée développée par Yann LeCun et son équipe, qui permet d’ores et déjà à Facebook d’identifier vos amis dans vos photos. Désormais, le réseau social pourra donc distinguer le visage d’un utilisateur lorsqu’il est sobre et lorsqu’il est sous l’emprise de 5 verres de rouge ou de 4 whisky-coca.
Facebook va-t-il trop loin?
A ses détracteurs qui lui reprochent de vouloir laisser les machines diriger nos vies, Yann LeCun rétorque qu’il souhaite juste permettre aux gens de mieux contrôler leurs identités numériques. C’est pourtant ce laboratoire spécialisé dans l’intelligence artificielle qui a développé un programme permettant à Facebook d’examiner le comportement de ses utilisateurs afin de leur proposer des fils d’actu ciblés.
Interviewé par Wired, Yann LeCun explique qu’à l’avenir les textes postés en statuts seront automatiquement analysés afin que Facebook puisse nous proposer des hashtags pertinents. Il envisage également un programme intelligent qui jouerait le rôle de médiateur dans l’interaction avec vos amis Facebook. Bienvenue dans le futur.
Chine: séropositif, un enfant de 8 ans est exclu de son village
A lire sur france24.com
En 2011, celui que la presse chinoise a surnommé Kunkun a 5 ans. Traité pour une petite blessure, c’est à cette occasion que sa séropositivité, contractée dans le ventre de sa mère, est diagnostiquée. L’information se répand dans le village. On lui interdit l’accès à l’école municipale. Les gens l’évitent.
Un climat de peur qui a abouti ce mois-ci à une pétition dans laquelle il est qualifié de “bombe à retardement”. Plus de 200 habitants de son village, dont son grand-père, demandent son exclusion.
“Nous avons de l’empathie pour lui, il est innocent, c’est un enfant. Mais il est contaminé et le sida nous fait trop peur”, a confirmé le maire de Shufangya.
Le grand-père de Kunkun affirme qu’il n’a plus de nouvelles des parents du garçon, qui travaillent dans une ville voisine. Un membre local du parti communiste a déclaré qu’une campagne d’éducation allait être menée auprès des villageois et que des recherches ont été lancées pour trouver une organisation à même de prendre l’enfant en charge.
Les discriminations envers les séropositifs sont toujours très importantes en Chine selon les experts sur place. En août dernier, deux citoyens porteurs du VIH ont attaqué une compagnie aérienne low cost qui avait refusé de les laisser embarquer.
“Weather Man”: le météorologiste qui vit en ermite au fin fond de l’Arctique
A lire sur newyorker.com
La photographe Evgenia Arbugaeva est allée à la rencontre de Vacheslav Korotki
qu’elle surnomme “Weather Man”. Ce météorologiste de 63 ans, spécialiste du
pôle nord, vit en ermite au fin fond de l’Arctique. Sa mission: mesurer les températures,
le vent, les chutes de neige. La ville la plus proche est à 1h d’hélicoptère.
Et comme le souligne le New Yorker, “il ne s’agit pas de Hong Kong“. La photographe explique:
“Le monde des villes lui est étranger. Il ne l’accepte pas. Je suis venue le rencontrer
avec l’idée que j’allais trouver un ermite qui aurait fui le monde à cause d’un drame
personnel mais ce n’est pas le cas. Il ne se sent pas seul du tout. Il semble
disparaître dans la toundra, dans les tempêtes de neige. Il n’a pas le sens
de sa personne comme l’ont la plupart des gens. C’est comme s’il était le vent,
ou le temps lui-même”.
Interview Johnny Lydon : “La rage est mon énergie”
Dans une autobiographie riche et drôle, John Lydon se souvient du temps où il s’appelait Johnny Rotten. Punk, prêtres pédophiles ou pisse de rat : tout y passe. Le récit de la vie épique d’un gentleman flingueur.
Quel est ton premier souvenir de musique ?
John Lydon – Il y a toujours eu de la musique à la maison, comme dans toute famille irlandaise… La communauté se retrouvait au pub, où se succédaient des musiciens… Tout le monde jouait d’un instrument : mon père, c’était l’accordéon. J’ai grandi dans cette odeur d’alcool, de tabac et de charbon : à l’époque, il y avait encore le fog à Londres. On était tous grisâtre à cause de cette fumée.
Premier contact avec la pop music ?
Pendant mon enfance, la radio, la BBC, ne passait que d’interminables pièces classiques. Même au début du rock, puis des Beatles, elle ne passait pas cette musique. Avant que la pop music ne bouleverse le vieux monde… Et puis il y avait les fêtes foraines, le seul endroit où l’on pouvait entendre du rock’n’roll… Ce côté sulfureux, mauvais garçon, flamboyant, bruyant des teddy-boys me fascinait.
Tu avais le droit de toucher à l’accordéon de ton père ?
Absolument interdit. Dès qu’il partait, je le sortais du carton planqué dans un placard,
dans lequel il conservait aussi ses revues porno. Mais plus que les filles nues,
c’était l’accordéon qui me faisait rêver. Tous ces boutons, ce vacarme…
A 6 ans, j’ai voulu me mettre au violon, mais je n’ai aucune aptitude pour les instruments
de musique. Je chantais bien mais j’ai volontairement saboté mon chant,
pendant des années, pour échapper à la chorale de l’église
et aux prêtres pédophiles (silence)…
Nous étions terrifiés par les prêtres, mais nous ne pouvions
alors même pas en parler à nos parents : ça aurait été un péché que de dénoncer
un soldat de Dieu… Ma colère contre toute forme de religion remonte à cette époque.
Le catholicisme aurait donc pu ruiner à jamais ta carrière de chanteur ?
Les curés ont surtout failli ruiner ma vie…
Comment s’est passée ta scolarité ?
J’étais très assidu à l’école dans les matières qui me touchaient : l’anglais, la peinture, la littérature… A 4 ans, grâce à ma mère, je savais lire et écrire. Mais à 7 ans, j’ai été foudroyé par une méningite qui m’a quasiment tué et totalement détruit. Je l’ai chopée en jouant avec mes petits bateaux en papier, dans une flaque d’eau à l’arrière de la maison… En guise d’eau, c’était plutôt de la pisse de rat (silence)… J’ai passé un an à l’hôpital, j’avais totalement perdu la mémoire, je ne reconnaissais ni mon nom, ni mes parents. Je ne pouvais plus parler, marcher, dessiner… Cette impression d’être emprisonné dans son propre corps me hante encore. Je suis terrifié, chaque soir en m’endormant, de me réveiller sans la moindre mémoire. Ça a été une torture épouvantable et une immense culpabilité : comment ai-je pu oublier si longtemps qui étaient mes propres parents ? Ils ont vraiment dû me prendre pour un monstre alors qu’à leur façon, sans jamais me choyer, ils ne cherchaient qu’à m’aider… Sans les hôpitaux publics, je serais mort – mes parents étaient trop pauvres pour financer mon hospitalisation.
Comment as-tu réappris à écrire, à lire ?
Il y avait une bibliothèque entre l’école et la maison, c’était mon refuge. Parfois, j’oubliais même où j’habitais, alors une bibliothécaire me raccompagnait. Je me suis réfugié dans les livres, les pensées et les vies des autres. Petit à petit, ils m’ont sorti de mon enfer, de ma folie. La colère m’a sauvé la vie. Je n’oublierai jamais ce moment où j’ai pu lire et comprendre un titre dans un journal. Vous n’avez pas idée du soulagement ressenti alors… Depuis, ma mémoire est diaboliquement précise, je ne veux plus rien perdre, ne plus jamais ressentir cette désolation. Ça excuse quelques-unes de mes névroses, non ? (rires)…
Comment s’est passé ton retour à l’école ?
Je venais de manquer plus d’un an et demi, je ne reconnaissais personne, j’étais donc totalement isolé, abandonné. C’est là qu’est né mon surnom Dummy Dumb Dumb (en gros, l’idiot du village – ndlr), parce que je ne savais plus rien. J’étais un paria. Les bonnes soeurs qui tenaient l’école était très dures avec moi, elles me disaient qu’être gaucher était un signe du diable. Elles étaient des monstres, de vieilles salopes cruelles, dépourvues de toute bonté. J’ai appris à ne rien dire, à ne rien faire, pour éviter qu’elles me massacrent les doigts avec une règle en fer. Ce sont elles qui avaient trouvé mon surnom… Je les en remercie : elles m’ont donné une implacable force intérieure. Jamais je n’ai transformé ma colère en haine ou en violence… J’ai canalisé cette énergie autrement. Quand, plus tard, je l’ai utilisée dans des textes comme Anarchy in the U.K. ou God Save the Queen, ça a été très rassurant pour moi de voir que l’establishment me haïssait autant. Le Parlement a même brandi des lois ancestrales de trahison : la panique était telle que j’avais forcément raison. On ne m’avait pas brisé.
Etre à la fois si instruit et décrit comme un idiot – voilà un paradoxe qui t’a poursuivi toute ta vie…
Fascinant. A 11 ans, on m’a quand même transféré au lycée et, là encore, je suis arrivé avec ma réputation… On m’a donc mis dans les classes les plus médiocres, avec l’étiquette “gosse à problèmes”… Sauf que très vite, je me suis retrouvé dans les meilleures classes – sauf en maths. Un prof plus attentif que les autres a vite compris que ça venait de ma méningite, qu’une partie de mon cerveau ne répondait pas : aujourd’hui encore, je ne comprends pas les chiffres, je ne connais par coeur aucun numéro de téléphone. Mais en littérature, j’ai très vite appris à contester les versions, les visions des profs… J’étais souvent très en avance sur eux, je leur disais qu’ils avaient tort, ça m’a rendu très populaire (rires)… Mais il y a aussi eu des rencontres qui élèvent, qui élargissent l’esprit, comme M. Prentiss, quand j’avais 14 ans : sa façon de lire Shakespeare était phénoménale. Pourtant, il me haïssait, car je posais sans répit des questions gênantes, il m’a même fait virer de l’école… Je me suis retrouvé à bosser sur des chantiers avec mon paternel.
Ecrivais-tu ?
J’avais commencé à écrire très tôt, des histoires idiotes et étranges. Un peu de poésie aussi – épouvantable. C’était trop mathématique, frustrant pour mon pauvre cerveau. Personne ne savait que j’écrivais, c’était mon secret, ç’aurait été mal vu dans mon école. Les autres se seraient foutus de ma gueule et les profs nous rappelaient bien assez souvent que ces matières ne nous serviraient à rien, que nous étions des prolos et que nous le resterions. J’étais un alien… Mais au moins, je m’habillais et pensais comme je le sentais. Je n’étais pas un mouton. On ne nous offrait aucun espoir, aucun futur.
Tu avais d’autres intérêts que la littérature, la peinture et la musique ?
Le football, mon club d’Arsenal et aussi, quand nous avons eu notre première télé à la maison, les pièces de théâtre et la série Le Prisonnier… Ça m’a bouleversé : comme le héros, Numéro 6, je vivais dans la confusion la plus totale depuis la maladie. Je ne savais pas qui croire, quoi croire : j’étais un gamin sans mémoire, à qui l’on disait qui il avait été… Exactement comme lui. Et puis, l’acteur Patrick McGoohan était luimême un peu… psychopathe (rires)… Il est un modèle pour moi : ce que je dois à tout prix éviter (rires)…
Tu te souviens de ton premier concert ?
Très bien, j’avais 4 ans, c’était Cliff Richard et ses Shadows avec mes parents. J’étais terrifié par la clameur, mes tympans ont explosé à cause des hurlements stridents des filles. Je n’ai pas entendu une parole ou une note de musique : juste les cris. Mais ça ne m’a pas dégoûté, j’ai commencé à 11 ans à traîner dans les festivals. A 14 ans, je suivais déjà dans tout le pays des groupes comme Free, Hawkwind, Status Quo, Alex Harvey Band… Bizarrement, je ne m’imaginais jamais à leur place, sur scène. J’étais si heureux d’être dans le public et de danser. J’adore danser, à ma manière anarchique et désordonnée… Je saute dans tous les sens. Comme mes parents, je collectionnais déjà les disques. Je me suis toujours demandé si j’aimais posséder ces disques, ou si je ne préférais pas être possédé par eux.
Comment as-tu franchi le pas de rejoindre un groupe ?
Par le plus grand des hasards. Je traînais avec un pote sur Kings Road, à Londres, avec mon T-shirt fait main : “I Hate Pink Floyd”. En matière de rock, ils étaient aussi sacro-saints que la famille royale… Une sorte d’échauffement pour moi avant de m’en prendre à la Reine (rires)… Bernie Rhodes, qui allait plus tard devenir le manager du Clash, m’a repéré. Il a dit à Malcolm McLaren : “Ce gamin a l’air intéressant”. McLaren, qui bossait avec le guitariste Steve Jones et le batteur Paul Cook, lui a dit : “OK, on va lui donner une chance”. Je n’avais aucune envie de chanter dans un groupe, je ne l’aurais jamais fait sans cette invitation. Mais j’ai sauté sur l’occasion.
Est-ce que tu as lutté contre la timidité pour monter sur scène ?
Vous n’avez pas idée… Aujourd’hui encore, je suis terrifié, affolé à l’idée de tromper les gens, de m’humilier. Jusqu’à en vomir. L’arrogance et la flamboyance, ce n’est que mon mécanisme d’autodéfense, depuis le départ… D’une certaine façon, sur scène, je vis en dehors de moi.
Il est difficile d’imaginer que les Sex Pistols ont été ton premier groupe…
A cause des curés, je n’avais pas chanté une note depuis ma plus tendre enfance. Je n’avais aucune idée de ce qui allait sortir de ma bouche. J’imaginais naïvement une voix de crooner à la Roy Orbison. Pas ces cris d’âne torturé (rires)… Je n’ai eu que quelques semaines pour trouver ma voix : sinon, j’étais viré. Grâce à mes lectures, j’avais beaucoup de choses à dire, j’étais chargé à bloc, au bord de l’explosion. Ma chance, c’est que je pouvais écrire des paroles, contrairement aux autres. J’ai immédiatement été inspiré par la guitare de Steve Jones. Des crétins ne parlaient que de ses fausses notes, alors qu’elles étaient au contraire merveilleuses, libres, riches en textures inédites. Il a définitivement condamné mon écriture à se surpasser. Il me manquait, sans que je le sache, un seul élément pour écrire avec fluidité, trouver mon ton : la musique. Ce n’est qu’avec les Sex Pistols que j’ai vraiment commencé l’écriture.
Quelles étaient vos ambitions ?
Le seul musicien du groupe était Glen Matlock, le bassiste. Les autres n’avaient ni ambition ni direction. Ils voulaient juste s’amuser, perpétuer l’héritage des sixties, les Kinks notamment… Et je suis arrivé là-dedans comme une tornade, au désespoir de Malcolm McLaren, car je lui échappais totalement, il était dépassé par ce que j’emmenais dans mes bagages. Je me suis vite rendu compte que ces mecs qui étaient censés être des cadors étaient en fait des poids plumes. Intellectuellement, ils n’étaient pas à la hauteur. Ils se gargarisaient de situationnisme mais n’en connaissaient que quelques slogans. Pour moi, les connaissances n’étaient pas vagues, superficielles. J’étais tellement en avance sur eux qu’ils étaient jaloux… Même le soir de notre fameux concert sur la Tamise, ils m’ont laissé à la porte de notre propre fête : je leur faisais peur. Ils ont tenté de contrôler l’incontrôlable.
Quand as-tu saisi l’impact des Sex Pistols ?
Vous connaissez le proverbe : “On ne peut pas plaire à tout le monde” ? Eh bien nous avons réussi l’exploit de déplaire à presque tout le monde ! Je n’arrivais pas à croire que le simple fait d’énoncer les vérités de God Save the Queen me vaudrait des ennemis aussi acharnés et puissants. J’étais assez fier de moi. Mentalement, je suis un char d’assaut. Il le fallait, car je suis devenu l’ennemi public n° 1, à l’époque de la presse Murdoch et des premiers paparazzis – les plus vindicatifs. Ma famille a beaucoup souffert des manchettes, je continue de payer pour ces annéeslà… J’ai souvent été jugé, mais sans le moindre procès, sans la moindre possibilité de m’expliquer. Depuis ma méningite, je suis sur le banc des accusés. Tout ce que je fais est démoli, sali… Mais je le vis comme une récompense, un prix d’honneur. Je ne vivrai jamais l’existence sereine de Radiohead ou Coldplay. Et je n’en veux pour rien au monde.
On a du mal à envisager, en 2014, la musique ayant un tel impact sur la société…
Parce que la vérité a été enterrée depuis trop longtemps. L’histoire a été réécrite. On doute de ma parole alors que des gens qui n’ont rien eu à voir avec le punk, qui n’étaient même pas là en sont aujourd’hui les historiens ou commentateurs officiels. La culture Wikipédia est en train de tout niveler par le bas, sans le moindre intérêt pour la vérité. Personne n’a le droit de me dire ce qui était punk ou non : c’était ma propre création, mon adieu aussi (référence à la chanson My Goodbye de PiL – ndlr). Il n’y avait pas à l’époque de manifeste du punk, de règles du jeu : je n’ai jamais cru qu’il fallait faire table rase du passé, j’écoutais encore Led Zep ou même Alan Stivell – un immense guitariste – à l’époque des Sex Pistols. Ç’aurait été un crime de renier, d’abandonner ainsi la connaissance.
En quoi étais-tu, comme l’a dit Bernie Rhodes, “intéressant” ?
Dans ma façon d’appréhender toute chose. J’ai toujours été très honnête dans mes réponses, et si on m’agressait, je surenchérissais. Pour moi, les mots sont des balles. Je déteste les non-dits, les mensonges et avec McLaren, ce n’était que ça. Malgré ses fanfaronnades, il n’avait aucune vision. Il cherchait juste désespérément à attacher son nom à un truc qui lui accorderait un peu de crédibilité. C’était un garçon faible… Il me manque beaucoup, car j’aimais m’engueuler avec lui. Il était très… distrayant. Mais corrompu.
Ça représentait quoi, pour toi, le punk ?
Quand, comme moi, on grandit dans une grande solitude, rejeté par tous, dans les bas-côtés de ce qu’on appelle la société, on devient extrêmement tolérant, accueillant avec les gens eux aussi en rupture, avec les tarés. Et le mouvement punk, au départ, c’était ça : une fédération de gens qui avaient été maltraités par la vie. C’est le message que je tentais de faire passer : unis, nous sommes forts. Avant que le mouvement ne devienne une caricature. Je parlais au nom des muets, des éclopés. J’ai eu la chance d’avoir cette voix qui exprimait ce que tant d’autres ressentaient confusément. Sans ma maladie, j’aurais sans doute emprunté une autre voie. Mais là, j’avais reçu ce cadeau du ciel : ma colère. Et je me devais de le partager.
Tu as imposé Sid Vicious aux Sex Pistols. Comment l’avais-tu connu ?
Il s’appelait alors Simon Ritchie et il était hilarant… Il faisait sans arrêt des mimiques pour vanner les gens qu’il tournait en caricatures. Bien avant qu’il ne rejoigne les Sex Pistols, il rendait dingue McLaren. Je savais pertinemment ce que je faisais en le faisant venir dans le groupe – j’avais besoin d’un allié pour rétablir les équilibres, je me sentais si isolé. Mais je n’avais pas compris que Sid était si vulnérable. Il avait déjà des problèmes d’héroïne à cause de sa mère, et la célébrité, la publicité l’ont laminé. Je m’en veux de l’avoir fait venir : ça l’a mené à sa mort. Beaucoup de gens se laveraient les mains en niant ce lien de cause à effet, mais pas moi. Je suis en partie responsable de sa mort.
Comment as-tu vécu la fin des Sex Pistols ?
Notre fin était inéluctable, mais elle a été décrétée pour les mauvaises raisons. Nous avions fait ce que nous avions à faire, un second album aurait été stupide. Et j’avais besoin d’avancer. Ça a été une bénédiction pour moi, la fin des Pistols. J’avais appris ce que j’avais besoin d’apprendre, je pouvais en toute connaissance monter Public Image, je savais que je ne voulais plus de ces structures archaïques de chansons. J’ai monté Public Image tout en étant en procès avec les Sex Pistols et leur manager, qui revendiquaient la propriété de tout, y compris de mon propre surnom, Johnny Rotten… Mais bon, presque quarante ans après, je continue d’écrire, de faire des disques – et eux ? J’ai écrit Religion à l’époque des Sex Pistols : le thème et la structure ont tellement fait flipper les autres qu’ils n’ont pas voulu l’enregistrer. Tant pis, je l’ai gardé pour Public Image ! Ça m’a valu d’être interdit de séjour ici et là. Notamment en Irlande, mon pays d’origine, où je n’ai joué pour la première fois qu’il y a cinq ans.
Dans ta biographie, tu te moques de presque tous les groupes de la période punk, notamment The Clash…
J’aimais les Buzzcocks, ils écrivaient de manière naturelle. Chez The Clash, tout me semblait très étudié, ça finissait par sonner faux. Ça ne sert à rien d’ouvrir au hasard un livre de Marx pour trouver la phrase qui fera une chanson… L’écriture de Strummer me semblait superficielle et aléatoire (Il se tourne vers le ciel)… Désolé, Joe, mais si t’avais vraiment voulu piger Karl Marx, il fallait lire tout le livre – au lieu d’en voler des phrases. Et te forger ensuite ta propre opinion. Pourtant, nous étions tous très amis à une époque : humainement, je les aimais beaucoup. Mais je leur ai dit sincèrement ce que je pensais de leur groupe, et ils n’ont pas pu l’encaisser. Mon honnêteté m’a coûté tellement d’amitiés…
Te sens-tu toujours isolé, un paria ?
Plus du tout. Notamment depuis que je me suis rendu compte que tout le monde était inadapté et seul au fond. Nous avons tous peur de ne pas être acceptés. Mais il est logique de se sentir seul car, face à la mort, personne ne viendra vous aider, autant s’y habituer.
Envisages-tu la sérénité un jour ?
Je veux vous rassurer, je ne suis pas toujours aussi agité (rires)… Quand j’ai participé, pour une oeuvre caritative, à l’émission Je suis une célébrité, sortez-moi de là !, je n’avais pas anticipé que je me sentirais en harmonie avec une nature si violente et hostile… Je quittais sans arrêt le camp pour m’aventurer dans la vraie jungle, j’étais estomaqué que la nature ne me rejette pas. Ça a changé beaucoup de choses dans ma tête, je me suis même ensuite lancé dans une série d’émissions sur les insectes – alors que j’en avais la phobie. Pour la première fois de ma vie, oui, je découvrais une forme de sérénité. Et ça s’applique au groupe. Avec Public Image, aujourd’hui, je travaille pour la première fois sans tension, sans conflit. Nous nous connaissons par coeur, nous nous comprenons. On a appris à se respecter, à être gentils les uns envers les autres – ce qui relève du miracle quand on sait l’histoire du groupe depuis 1978.
Qu’est-ce qui fait la force de Public Image ?
Cette pulsation déformée jusqu’au méconnaissable de dub, de disco, de rock, de musique orientale, c’est le son de mon enfance, du quartier de Finsbury Park… Je n’ai jamais intellectualisé, conceptualisé ce son et ces textures, je savais qui je voulais enrôler pour y parvenir, qui mélanger avec qui. Mais bon, les drogues, les ego, les trahisons ont rendu le chemin chaotique, j’ai souvent suffoqué dans mon propre groupe. J’ai même dû l’arrêter plusieurs fois quand la situation devenait toxique. Malgré tout, je n’ai jamais pu abandonner la musique. Car ce serait renoncer aussi à l’écriture, à la poésie, à la littérature… Et puis, c’est assez gratifiant de savoir que sa musique en nourrit d’autres, que nous avons des héritiers – du moment qu’ils ne sont pas de simples voleurs.
Il y a quelques années, tu prenais la nationalité américaine. Un ultime fuck off à l’establishment anglais ?
J’espère bien ! Les Etats-Unis m’ont toujours bien traité, alors que l’Angleterre m’a maltraité. Et puis, je traînais de vieux dossiers sur mon passeport anglais : possession d’amphétamines, cambriolage d’une usine – comme tous les gosses de mon quartier, on n’avait que ça à faire ! Aujourd’hui encore, j’ignore tout de la morale – ça, c’est pour les religieux – mais je respecte beaucoup les valeurs. Je ne trompe et ne vole personne et je fais de mon mieux pour ne pas mentir. Même si sur ce dernier point, j’ai quelques progrès à faire. Il reste dans mon cerveau un petit elfe maléfique qui, de temps en temps, prend les commandes.
Les 50 albums de l’année selon le NME
Le NME vient de révèler ses 50 albums préférés de l’année, avec quelques grosses surprises et débats en prévision.
Notre top albums est fait et prêt à être dévoilé dans quelques courtes semaines. Le NME a quant à lui dégainé très tôt, avant même l’arrivée du mois de décembre, et le moins que l’on puisse dire est que l’hebdomadaire britannique nous a réservé quelques surprises -et autant de motifs pour des débats potentiellement houleux entre zélateurs des uns ou haters des autres.
En tête des 50 meilleurs albums de l’année selon le New Musical Express se trouve ainsi la très surprenante St. Vincent. En second vient Mac deMarco, The War on Drugs prend la troisième marche du podium, Aphex Twin obtient une assez étonnante 4ème place malgré un album plutôt passable, et Caribou le suit de près.
On notera les places lointaines d’Alt-J (38ème seulement), de Morrissey (28ème), de Lana DelRey (25ème) ou de FKA Twigs (21ème).
Le classement des 20 premiers se déroule donc comme suit :
1- St. Vincent
2- Mac deMarco
3- The War on Drugs
4- Aphex Twin
5- Caribou
6- La Roux
7- Merchandise
8- Jamie T
9- Sleaford Mods
10- Ex Hex
11- Future Islands
12- DFA 1979
13- Damon Albarn
14- Run the Jewels
15- Eagulls
16- Iceage
17- Todd Terje
18- Kate Tempest
19- Royal Blood
20- Jack White
Infographie: les mots les plus recherchés du porno
A lire sur courrierinternational.com
Un artiste des data, Max Einstein a créé une infographie en forme de spirale basée sur les mots clefs utilisés par les internautes en quête de porno. “Cela permet de visualiser comment les utilisateurs du site de porno le plus populaire au monde taguent la quantité astronomique de contenus qui sont transférés chaque mois“, explique-t-il. Publiée sur son site Data Looks, elle a été reprise par le blog Sploid et par le Courrier International.
En première et deuxième place : “Hardcore” et “Blowjob” avec presque un million et demi de tags. Bien loin derrière arrive “Teen” et “Amateur”. Surprise (ou pas) : les brunes ont plus la cote que les blondes. Et quelque part, coincé entre “teasing” et “tight”, il y a l’amour. Difficile de dire exactement au vu de la présentation mais 27 000 vidéos environ seraient taguées avec le mot “love”.
C’est déjà ça.
Fuc...
Faut vraiment se remettre a l'anglais !
Bon en même temps c'est pas dans les manuels scolaire ...
LLOOoooOOOOoooLL
Infographie: l’évolution des robots au cinéma
A lire sur webhostingbuzz.co.uk
A l’occasion des Olympiades mondiales du robot qui se tiennent à partir d’aujourd’hui à Sotchi (Russie), le site Web Hosting Buzz propose de revenir sur l’histoire des robots au cinéma. Dans une infographie très réussie, le site présente près de 100 ans de personnages de robots ou androïdes dans les films de science-fiction.
De Métropolis à Pacific Rim