Redacted Bali 5 : éphémère

C'est fini ou presque. Fred est parti, sur la plage beaucoup moins de monde, de vagues et de soleil hier avec tous ces nuages. Une nouvelle vie m'attend en rentrant au pays, pas tout à fait la même.

Sur la plage, lors du coucher du soleil, en faisant cette promenade lorsque la pénombre n'a pas encore étendue son long manteau, j'ai recroisé ce sculpteur sur sable dont la figure est une sirène avec de longs cheveux. J'aime le concept de cet art éphémère réalisé juste pour la beauté et le plaisir de la création. Pas de photo, c'est tellement plus beau à voir et à vivre. Beaucoup doivent se lamenter sur leur nombre de jours de vacances restant, d'autres sur la rentrée ; pour ma part je vis le moment présent, pas de passé et pas de projection dans l'avenir, même si je dois dans quelques heures réserver mon vol retour sur le net.

En quittant l'avion, mi-juillet, une personne donnait une feuille. La moitié des personnes ne la prenait pas. Elle indiquait que l'on pouvait choisir sa place 36 heures avant, accélérant ainsi les formalités. Un trajet de plus de 26 heures m'attend.

La malédiction d'Arthawan se poursuit. Hier, au bungalow d'à-côté, c'était une réunion. Certes, respectueuse malgré la boisson, mais la fille a parlé tard et avait une voix qui portait, la langue devait être le néerlandais si bosselé à l'écoute. En bonus, il devait y avoir une fête de la côté de l'aéroport, les basses résonnaient même à 4 km de distance.
Dernière nuit aujourd'hui, cela sera peut-être plus calme. De toute façon, je me réveille toujours vers 5 heures et me retrouve sur la plage vers 6 heures où nous sommes 6 à nous balader sur la plage sur une distance de 2 km. La lumière du jour apporte au fur et à mesure les personnes matinales.

Aujourd'hui, je n'ai pas vu cette jolie femme bien bronzée, bien musclée avec sa queue de cheval brune qui fait son jogging. Par contre il y a quelques jours, alors que j'étais assis sur la plage, j'ai eu une vision à la Takeshi Kitano : un couple de surfeurs japonais tenait un surf, lui devant, elle derrière. Je me serais cru dans A SCENE AT THE SCEA.

Mais hier, il y a eu mieux. Un groupe de jeunes japonais (3 garçons, 2 filles) s'installent à coôté de moi (enfin à 3 mètres). Les vendeurs indonésiens viennent, il y en a au moins trois. Le japonais est une bonne clientèle. Ils leur disent que non. Et là, une des filles vient me voir et me demande de prendre le groupe en photo. Ce que je fais bien entendu.

Je leur demande s'ils veulent prendre une autre pose et me disent que non. Alors, je leur parle de Takeshi Kitano (en listant sa biographie) et de Miyazaki. Ils sont étonnés. Quatre d'entre eux partent vers la mer, un garçon fait une roue et se retrouve dans l'eau, ils sont heureux. Et puis, une des filles vient vers moi et me demande si sa copine peut me prendre en photo avec elle. Grand sourire de ma part. Ensuite, c'est au tour de sa copine. En partant elle dit "au revoir". Le moment magique de ce voyage.

Manger chez mon masakan préfèré, aller à Patimura boire mon mango juice préfèré et il serait temps d'aller à l'aéroport en moto.

Je sais que l'an prochain, je ne serai pas à Bali et que si je reviens, je bougerais plus avec la découverte de Flores tout en n'oubliant les vagues. Le sauveteur/maitre-nageur (lifeguard) m'a croisé hier, il m'a serré la main. La veille, j'avais demandé à un autre de faire la police pour que les surfeurs amateurs nous laissent la zone réservée des deux drapeaux jaunes et oranges. Coup de sifflet, cela a été efficace. Il me gâche la vue ces surfeurs, ils ont 7 km de plage et nous prennent l'endroit le plus en sécurité à côté, il y a les drapeaux rouges à cause des courants sous-marins qui peuvent vous emmener au large !

En nageant vers les vagues qui cassaient une fois de plus en hauteur, un surfeur indonésien m'a demandé si j'allais bien et ensuite "et tes cheveux'. Oui, j'ai donc coupé mes longs cheveux, il y a une semaine, espérant pouvoir donner à ma nuque un bronzage uniforme. Ce n'est pas le cas de mon flanc droit, expose au soleil. J'ai atteint le stade de couleur 'marronisé', comme la peau du poulet à la broche. Je ne me rends pas compte mais selon la lumière, il m'arrive de me trouver bien bronzé, sans avoir à le rechercher en priorité.

Bali apporte réconfort, sourire, harmonie, douceur comme ces petits carres d'or très fin que l'on colle sur les statues de bouddha et qui mis par couches la recouvrent pour lui donner une autre couleur. Pas différente mais plus tout à fait la même. Cela résume bien un état d'esprit qui ne peut être éphémère.