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LASTDAYS

Après l'Abbé Pierre, Soeur Emmanuelle qui reste-t-il ?

21 Octobre 2008 , Rédigé par Kitano

Chahutée par la vie, agressée par la maladie,

elle a réagi en créant le réseau des SansRien.

Une communauté de 3000 personnes qui use de la Toile pour aider les plus précaires.

Fabienne_Jouvet_Fondatrice_des__Sans_Rien

Elle a la poignée de main ferme, mais le regard est doux. Un corps fragile, mais une volonté sans faille. Fabienne Jouvet, défenseure des précaires, a des vies multiples. Elle sait ce que veut dire bonheur - une famille recomposée, soudée, de cinq enfants - et aussi malheur. Elle en a eu plus que sa part. 

Sa vie actuelle, elle la consacre aux "damnés des damnés", selon l'expression de Gilbert Hanna, ami et syndicaliste, fondateur de SUD en Gironde. Sur la Toile, elle soutient les chômeurs, les handicapés, les RMistes, les femmes seules avec enfants, les retraités sans ressources, les travailleurs pauvres, les personnes âgées... Elle les appelle les SansRien car, "quand on a perdu son travail ou que l'on est handicapé, socialement, on n'existe plus ; on vous regarde d'une autre façon. On n'est plus rien, des sans rien".

Depuis 2001, cette citoyenne, engagée mais jamais encartée dans un parti, anime ce réseau informel de 3 000 personnes. Une communauté sans statut juridique, dont la seule condition d'appartenance est un engagement, écrit ou oral, à "rentrer en résistance contre la misère et la précarité".

Tout passe par Internet, courriels ou téléphone. Par choix, mais aussi par nécessité : en plus d'une maladie auto-immune de la thyroïde, Fabienne Jouvet souffre d'une tumeur au cerveau, située au coeur du centre moteur cérébral, diagnostiquée en juillet 2007. Conséquences : des maux de tête récurrents et douloureux et des pertes d'équilibre. Handicapée à 100 %, elle ne pourra plus jamais retravailler et n'a aucune idée du rythme auquel le cancer va évoluer.

"Depuis sa maladie, elle est davantage pressée de faire les choses - mais pas n'importe comment", assure son compagnon, Marc Ducasse.

Aux SansRien... elle ne dit rien. "C'est ma protection. Je ne veux ni qu'on me plaigne ni qu'on s'apitoie sur mon sort. Mon parcours de vie explique mes engagements. La maladie n'a rien à voir avec ça", insiste-t-elle d'une voix tranquille.

La vie de cette femme, élevée au sein d'une fratrie de huit enfants dans la Mayenne, lui a laissé des cicatrices profondes

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