La société secrète des belles filles (lu sur un blog de Libé)
26 Novembre 2007 , Rédigé par Kitano
Il existe —une fois par an— un rassemblement de filles qui ne sont ni des mannequins intouchables, ni des modèles d’agence. Elles viennent avec leur book, à la recherche d’un photographe érotique. Elles ne font pas du nu intégral, mais elles posent sexe, dans des tenues moulantes et troublantes, pour le seul plaisir de se sentir star. On les appelle des «alternative models». Leur prochaine grande réunion a lieu vendredi 7 décembre.
A priori, ce sont des filles normales. Etudiantes, journalistes ou vendeuses, elles consacrent leur temps libre à poser pour des photographes, à moitié nues dans des tenues sexy, parce qu’elles veulent devenir l’idéal érotique de leurs rêves. Ces photos sont mises en ligne sur des sites internet (elles possèdent toutes le leur), généralement intitulé : «moi.com»… Egocentrisme ? Pas vraiment : ces sites internet sont enregistrés au nom d’une créature virtuelle. Kumi Monster, Cyber Doll, O aka Stigmata, Bloody Cherry, Dominique La Mer, Fleur de mortis, Mysterica, Lady Misti… Ce sont des noms d’artiste, ouvertement aguicheurs, parce que celles qui les portent font de l’art en créant des doubles sensuels d’elles-mêmes, des avatars sans tabous, flirtant avec toutes sortes de fantasmes : dominatrices, princesses, tank-girls, vampires ou demoiselles en détresse…
L’artifice est leur arme de séduction. C’est ce qui les rend —à mes yeux— si supérieures à ces mannequins de magazine féminin ou masculin que la nature a doté d’une plastique parfaite. Il y a
peu de mérite à naître belle et je trouve toujours injuste que certaines personnes voient là une qualité. C’est tout juste un avantage (et encore, si j’en juge par le type d’homme que les
belles femmes attirent, j’y verrais plutôt un désavantage).
Avec les alternative models, la beauté n’est pas donnée au départ. Ce sont des filles «normales», c’est-à-dire un peu trop grandes, trop petites, trop maigres, trop rondes ou trop tatouées pour
passer les castings. Mais elles dégagent souvent bien plus de charme, parce que —suivant la leçon de Baudelaire qui érigeait l’excès en principe esthétique— elles ont décidé d’être plus grandes
que nature, reines d’un univers de libido baroque…
Prenez Kumi Monster, par exemple. Elle n’a pas de cheveux
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