Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents avant-gardistes
2 Juin 2014 Publié dans #Jérôme Garcin
"Ton absence", un film de Daniele Luchetti. (©Emanuela Scarpa)
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Pas facile d'être le fils ou la fille d'artistes qui donnent dans l'avant-garde et la performance. C'est ce que racontent très bien, et très différemment, deux films où l'on pourrait croire parfois que les corps se déploient et se dénudent dans les mêmes ateliers.
Le premier, signé de l'Italien Daniele Luchetti, se déroule à Rome, dans les années 1970. Le jeune et beau Guido ne se contente pas de peindre ses jolies modèles, il couche aussi avec elles et pousse la transgression jusqu'à se donner en spectacle, et à poil, dans les musées. Problème, Guido a une femme, Serena, qui finit par claquer la porte pour expérimenter, en Camargue, l'homosexualité, et deux garçonnets, dont l'un ne cesse de filmer, avec sa caméra super 8, les provocations artistiques de son père, les abandons saphiques de sa mère et les disputes homériques des deux.
Quintessence du cinéma italien d'antan, «Ton absence» (en salles cette semaine), tourné d'ailleurs sur pellicule, est un récit autobiographique où Daniele Luchetti raconte non seulement son enfance dans un milieu bohème et libertaire, mais aussi comment il est devenu cinéaste.
Le second film, «Swim Little Fish Swim» (4 juin), est aussi le premier de Lola Bessis et Ruben Amar. A New York, une jeune vidéaste française (Lola Bessis) squatte l'appartement d'un musicien juif atypique (il compose sur des jouets d'enfant) et propose timidement ses films aux galeries branchées alors que sa mère (Anne Consigny), une artiste parisienne célèbre dont elle fuit l'étouffante emprise, expose au MoMA.
C'est drôle, libératoire, émouvant, follement inventif et, jusque dans la BO loufoque, tellement américain - on pense à un mix de «Frances Ha», de Noah Baumbach, et de la série «Girls», de Lena Dunham - qu'on peine à croire que ce couple de réalisateurs est français et qu'il fait ici ses débuts. Quant à la ravissante Lola Bessis, 21 ans, à la fois devant et derrière la caméra, on lui promet un bel avenir.
Jérôme Garcin
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