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LASTDAYS

20 ans déjà ! Bali, chaîne de Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan pour 2025.

BALI 7 : Victor

Paix aux hommes de bonne volonte

Pour une fois, je me suis réveillé avant mes parents ! Mais, j’ai gardé le silence. Papa s’était couché tard en rattrapant le temps pour écrire ses articles.

Il est plus en forme qu’hier et ne sacrifie pas à son habitude de commencer la matinée par une boisson énergétique et un lait de soja. Ses brûlures d’estomac sont toujours présentes mais en régression.

Lors de ce petit déjeuner, un fort indonésien pour ne pas dire gros (mais plus gros encore que mon oncle GROS LOUP) me parle en français. On lui dit que l’on vient de Lyon. Il connaît grâce au football mais il connaît aussi un saxophoniste originaire de la ville qui joue ici.

J’ai de l’appréhension tout de même et je ne vais pas vers lui. Il me prend en photo ainsi que mes parents.

Ce matin, la destination est le supermarché Supernova, place où l’on va manger et aussi acheter une carte sim pour Maman.

Au bout de la Legian, on va vers le bureau de change pour s’apercevoir que le taux a encore monté : 13 550 roupies pour un euro, c’est un très bon taux. Papa discute avec le monsieur qui doit faire partie du bureau. Il lui dit qu’il venait ici en 2011 car non pas que les taux étaient bons mais c’étaient les meilleurs (good but the best).

Le monsieur le remercie et lui dit qu’en fait, il était avant sur la Legian (juste à côté d’un restaurant qui a fermé depuis). Le monsieur parle un peu avec moi et me demande si je suis un garçon ou une fille !

Il confirme que le taux va baisser (début du week-end) pour ensuite remonter lundi matin.

C’est ce jour là que Papa va négocier et payer notre hôtel pour le mois. Avant de s’informer sur le prix du taxi retour vers l’aéroport. A peine arrivé qu’il pense au retour ! Cela n’accélère pas les jours. D’ailleurs, s’il n’y avait pas l’ordinateur, il aurait perdu la notion des jours et de la date.

Il est midi dix et il faut aller au Supernova. La route n’est pas si longue mais il y a beaucoup de circulation et les trottoirs ne sont pas adaptés à la poussette (ou l’inverse).

Arrivés à notre destination, on file directement au masakan. Papa connaît cette adresse d’un bon rapport qualité prix. Cette fois, on prend trois assiettes. Pour la première fois, je vais manger comme un grand dans mon assiette mais … sur la table. C’est plus pratique pour mes parents. Seul Papa a pris du riz. Moi, je vais manger des légumes, du soja, du poulet avec une sauce légèrement sucré et du maïs frit jusqu’à que mes parents s’aperçoivent qu’il est légèrement pimenté ! Cela ne me gêne pas. Enfin, pas encore !

Je vais aussi manger du tempé (soja frit) et du riz que Papa va me donner. Je finis le repas avec un yaourt de France mais les munitions se réduisent ! Il va falloir passer à l’indonésien pur jus de lait.

Dans le supermarché, Maman croit que j’ai perdu ma tétine, celle dont je ne veux pas me séparer. Ils la cherchent dans les rayons où en passant je reçois des sourires et des phrases des vendeuses balinaises. Ils passent, ils repassent dans les rayons pour s’apercevoir qu’elle était sous mes fesses !

Encore de l’émotion pour Maman qui a acheté une carte sim qui ne passe pas sur son téléphone car il est bloqué. Il lui faut un code pour cela. Elle appelle bien la fonction, SOS mais personne ne répond !

Un problème des solutions. Papa lui propose son téléphone ou alors d’avancer la date d’achat du téléphone qu’il voulait. Le précédent acheté à Bali, il ne l’a pas retrouvé en France et il veut un téléphone de secours en cas de perte ou de casse, pour ne pas faire un achat précipité. Il n’en est pas encore au téléphone tactile !

Retour à la maison sans passer par la case noix de coco. Il fait chaud et Maman est fatiguée. Je vais tarder à trouver mon sommeil pour me réveiller ou me faire réveiller vers les 17 heures. Papa est déjà parti.

Entre temps, il aura reconnu – lui qui n’est pas physionomiste – les deux français rencontrés lors de BALI 6 en 2011.

Le premier c’était Saïd qui travaillait pour Eric et Ramsy ainsi que dans l’écriture de scénario. Il est au chômage mais revient chaque année sur Bali.

Le second, c’est plus compliqué. Il est arrivé trois jours avant le départ de Papa et aura eu sa chambre lors de son départ. Le souci c’est que Papa avait échangé la chambre avec une anglaise qui avait une petite fille de 3 ou 4 ans, AGA, dont s’occupait sa grand-mère pendant quelque temps. C’est comme cela que Papa avait pu discuter avec Saïd, car leurs bungalows étaient alors voisins. Il était discret et prenait son petit déjeuner dans sa chambre.

Le souci pour cette anglaise, c’est qu’en laissant sa chambre, elle laissait aussi le grand lit. Elle voulait donc faire l’échange car c’était plus pratique lorsque son copain indonésien venait.

C’était juste quelques minutes après que Papa ait rencontré son marchand de maïs dans la rue Benesari, il lui restait d’ailleurs qu’une dizaine de minutes avant qu’on le mène en moto à l’aéroport. Il les avait laisser discuter

C’était Made qui l’avait emmené pour 40 000 roupies, c’est-à-dire moins qu’un taxi mais cher pour un voyage en moto. Made est un employé depuis des années du Komala. Mieux valait donner cet argent à une personne qui n’avait pas été augmenté en deux ans, alors que l’hôtel avait doublé ses prix. Made avait une fille dont s’occupait sa mère car en Indonésie, les accouchements ne sont pas remboursés à ce que lui avait dit le balinais et sa femme travaillait.

Papa va donc avoir des nouvelles des anciens du Komala de l’été 2011.

Le copain de Saïd, qui se rappelait de Papa, a divorcé, sa femme étant parti avec un ‘black’ costaud en ayant voulu vendre leur maison sans rien lui dire. Bon, étant libertin il pouvait se douter que sa femme se comporte comme lui. C’était elle qui en 2011, tellement qu’elle avait confiance lui avait acheté des préservatifs ! Il a arrêté d’être dj et va monter une entreprise avec son frère. Dans quelle activité, je ne sais.

L’anglaise, blonde avec quelques formes agréables à regarder, s’est mariée ou était avec un Lord. Pour l’argent, leur avait-elle confié. Elle est revenue en catastrophe à Bali car elle aurait tué ce Lord avec un vase. Elle est retournée en Angleterre et on n’a plus jamais entendu parler d’elle !

Quant à ce cher Victor, il est revenu mais ses tremblements s’étaient accentués du fait de la maladie de Parkinson, il toussait, ne surfait plus. Il a décidé de donner sa planche à la masseuse du coin qui la lui gardait et il est reparti vers son pays. Trop vieux pour rester à Bali dans cet état de santé.

Quand Papa a rencontré Victor, ce dernier avait plus de 70 ans.

D’origine autrichienne ou polonaise (son nom finissait pas ski), ses parents avaient le choix d’émigrer aux Etats-Unis ou en Australie. Ce fut ce second choix. Le jour de sa retraite, il a jeté sa montre. Il voyageait sans téléphone et sans carte bleue. Une vie simple à Bali, rythmé par un petit déjeuner sur sa terrasse avec une chaise soudoyé à un employé, du surf le matin, une demi-part de lasagne à midi et une boisson l’après-midi et un repas léger le soir.

Papa l’avait accompagné en longeant la plage le jour de son départ. Car Victor avait décidé d’aller à l’aéroport à pied. Il avait laissé sa chambre à midi alors que son avion était le soir et que l’on peut entrer dans l’aéroport seulement trois heures avant son départ. Il n’avait qu’un sac, avait abandonné le peu de vêtements qu’il avait. Il voyageait léger.

Sa vie avait changé vers 40 ans, lorsqu’il rencontra une indonésienne. Du classique. Il se maria, eu vite deux enfants. Trente ans après, sa femme à la cinquantaine, une maison au nom de Victor en Australie et une autre dans son village natale, un de ses enfants travaille au Canada. Durant son séjour à Bali, il ne donnera aucune nouvelle à son épouse.

Victor était un homme sans contrainte. Il liait facilement contact avec toutes sortes de personnes. Il montrait des photos de lui, avec des amis de surf, dans les années 60.

A 70 ans, j’aimerais bien faire une activité sportive. A cet âge, je n’aurais plus mes parents. Vivre libre est aussi ce que veut aussi m’enseigner mon Papa. Mais, pour l’instant, j’ai trop besoin d’eux même si j’arrive facilement à lier contact avec mon sourire et mon regard coquin.

Le voyage développe les contacts, la découverte, l’adaptation, le changement mais aussi le recommencement. Comme la mer avec les vagues qui viennent finir leur mouvement sur la plage.

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