25 Août 2013
So this is hardcore
Le voyage est presque terminé. Par le décalage de la programmation nous sommes rentrés en France mais vous lirez cela très bientôt.
Nous avons reçu des nouvelles peu réjouissantes de ma grand-mère maternelle, celle que je demande tous les jours. Le mercredi elle va chez le docteur pour se plaindre de douleurs dans le dos. Le médecin ne croit pas à de l’arthrose et l’envoie faire une échographie et un scanner. Le verdict tombe : le rein est touché et cela est cancéreux. L’opération a lui dans la foulée.
Nous n’avons été informés de cela qu’après son opération selon sa volonté. En voyage, il y a une date de début et une autre de fin que l’on ne peut changer. De toutes les façons, cela n’aurait rien changé.
Maman qui commençait à donner des signes de lassitude de ce voyage aimerait rentrer.
L’opération s’est bien passée et je retrouverai ma grand-mère en petite forme lors de mon retour. Elle subira une biopsie pour savoir si l’autre rein n’est pas atteint d’un cancer.
Avant que les vagues ne mollissent et ne donnent moins envie de se baigner, nous avons eu droit à deux jours de fortes vagues et de forts courants. Tellement, que la baignade autorisée le matin fut interdite l’après-midi.
Les sauveteurs du poste 3 me connaissent. Il faut dire que notre sarong est presque à côté d’eux. Avant de quitter Bali, nous irons une seconde fois au poste 4 retrouver Marcello. Il remerciera Papa de lui avoir apporté les photos où nous sommes ensemble. Il y a certes l’envoi par fichiers joints mais avoir le support papier a encore ses partisans. Il fut touché du geste. Il va peut-être venir en France, à Biarritz l’année prochaine pour une rencontre des sauveteurs. Rendez-vous est pris au cas où. Papa lui a laissé deux cartes postales pour nous annoncer sa venue ou pas mais surtout l’annonce de la naissance de son enfant.
Les vagues furent une dernière fois fortes, à tel point que Papa fera un 360 degrés sans le vouloir. Cette figure est appelée comme cela lorsqu’une vague vous emporte à l’arrière lorsque vous êtes debout en vous faisant tourner un tour complet. Ce qui est dangereux, c’est le manque de profondeur d’eau qui risque de vous fracasser contre le sable. C’est pour cela que les sauveteurs interdisent la baignade au–delà d’un niveau d’eau au-dessus de la ceinture.
Ce matin, les sauveteurs n’ont pas pu sauver un homme qui est mort sur la plage. Sûrement d’un arrêt cardiaque. Cela donne l’idée à Papa de donner le code de sa valise qui contient nos passeports et l’argent.
D’argent, il en est question avec l’euro qui ne cesse de progresser, voire d’exploser le plafond de conversion.
Lorsque nous sommes arrivés, on avait droit à 13 400 roupies, le dernier change en notre faveur fut de 13 675 mais lors de la dernière semaine, cela va s’envoler : 13 800, 14 200 et lors de notre retour en France 14 400. 7% d’augmentation en 5 semaines.
Cela ramène en valeur absolue, la chambre d’hôtel à moins de huit euros.
Papa est allé payer en début de semaine l’hôtel au général. C’est comme cela que l’on surnomme le superviseur du Komala. Il veille sur une dizaine de personnes. Mais vu leur travail, en France, une personne suffirait au travail des six ou sept indonésiens !
L’avantage du Komala, c’est son rapport qualité/prix. L’inconvénient, c’est que l’on ne peut pas négocier. 10% est le maximum possible pour un mois.
La bonne surprise viendra d’une méprise de lecture de Papa. Sur la carte du Komala que lui avait envoyé Fred, il était mentionné 165 000 pour nous trois, autrement dit pour un couple. Pour une personne seule, c’est 85 000, en augmentation de 10 000 depuis deux ans.
Au moment de la multiplication du nombre de nuits (soit 37), le général tapera 125 000 auquel il enlèvera non sans mal (car il ne connait pas les coefficients multiplicateurs) 10%. Pour faire un compte rond et arguant du fait que nous ne prendrons pas notre petit déjeuner le lendemain matin, Papa arrive à une baisse de 16 500 roupies. Grâce à cela, nous sommes encore millionnaire quelques jours avant notre départ !
Le soir, pour la première fois en soirée, Papa va passer du temps avec Aldi notre marchand de maïs. On pensait qu’il s’appelait Asli mais sa prononciation nous a induits en erreur. Mais son vrai prénom est Moktar.
Il vient de Lombok et dit que les terres ne sont pas chères du tout, deux fois qu’ici. Il aimerait que Papa achète un terrain près de chez lui !
Issu d’une famille de quatre enfants, son père ne l’a pas envoyé longtemps à l’école. Ce n’est pas le cas de ses enfants. Il explique que le prix du maïs change selon le lieu et les personnes. De 2 500 roupies à Lombok pour les locaux à 5 000 pour les autres tandis qu’ici, cela commence à 5 000 pour les locaux pour un prix standard de 10 000 avant d’atteindre 20 000 pour certains gogos, tels les coréens.
Il va chercher en début d’après-midi son stock de maïs et doit se réapprovisionner pour le soir.
Son affaire tourne bien. Mais il est à la merci de la police avec une vente sur le trottoir qui peut s’interrompre avec l’ouverture d’un hôtel qui est en construction.
Les vendeurs de rue se connaissent tous. C’est pour cela que les prix restent les mêmes. Entre eux, pas de concurrence. On nous a racontés l’histoire d’un vendeur de Bakso (soupe avec des boulettes de viande) qui a vu l’arrivée de types costauds lui cassant sa louche et ensuite ses bols. Il est vrai que les balinais n’apprécient pas ses vendeurs qui n’ont pas de licence. D’un autre côté, ce ne sont pas les balinais qui vont s’abaisser à de telles activités de vente.
Papa demande à Aldi un Bakso qui le demande à son copain. Bien entendu, et cela gêne Papa, Aldi ne voudra pas qu’il paye. Plus que cela, il lui apportera une bouteille d’eau pour calmer du piment dans la soupe.
Ce soir là, deux touristes demanderont à Aldi de les aider à retrouver sur la plage leur clé de scooter. Par chance, ils la retrouveront. Un des deux ayant une bouteille de whisky, Aldi les rejoint avec un verre pour qu’on lui en verse. Avant que l’autre touriste ne parte, il récupérera la bouteille de vodka. Il mélangera ensuite les deux alcools et doucement la boira tout au long de la soirée. Sa femme lors de son retour n’appréciera pas !
Un camion vient chercher les bouteilles d’eau et de boissons pétillantes vides de la journée. Aldi en avait pris et il veut payer mais ses copains sur le camion ne veulent pas. Il insistera car il dira qu’eux ont patron à qui rendre des comptes.
Lorsque ces mêmes personnes viendront prendre des maïs, Aldi refusera qu’ils le payent mais ils donneront tout de même un billet.
L’idée que les indonésiens n’en veulent qu’à notre argent est vraie dans la majorité des cas mais entre eux, il y a des échanges qui pourraient se passer de contrepartie.
Papa montre ses nouvelles chaussures à Aldi. Ce sont des claquettes qu’il portera du jour du départ jusqu’au jour de l’arrivée ; pour permettre de donner ses chaussures de footing à Aldi dont la femme fut contente de recevoir un de mes ensembles et des habits de Maman.
La nuit avance doucement comme se vide la bouteille d’Aldi. Aucun de ses copains ne voudra aller acheter des cigarettes dans le magasin d’en face (Circle K) car l’air est climatisé !
Au départ, Aldi avait amené en début de soirée, deux bouteilles d’Arak, alcool local qui se paye 40 000 roupies face au million pour une bouteille de whisky ou de vodka. Comme il le dira, avec une bouteille de whisky, huit personnes peuvent se saouler avec la même somme avec de l’Arak, c’est toute une plage.
Bien entendu, Papa ne boit pas et n’incite pas à la consommation d’alcool.
Papa essayera de revenir un autre soir mais les circonstances et la fatigue ne lui permettront de revoir Aldi que le dernier soir dans notre dernier quart d’heure avant le taxi. Le lendemain, une autre soirée nous attendait avec Fred.