20 ans déjà ! Bali, chaîne de Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan pour 2025.
24 Juillet 2013
Les airs, laTerre, la mer.
Quelle nuit ! Chaud, du bruit, un nouvel environnement. Je me lève, il est presque midi. Je me lève, enfin, je me fais réveiller par Papa qui a eu le temps de demander le changement de chambre, d’apporter les valises dans un des bungalows qui donne sur le jardin.
Il avait le choix puisqu’il y avait trois bungalows de libre, deux du côté gauche lorsque l’on est de dos dans la cuisine où l’on prend le petit déjeuner – et une du côté droit. A droite, c’était l’une de ses chambres en 2007, à droite c’était celle de Victor l’australien dont la maladie de Parkinson a dû avoir le dessus et l’autre celle du français de 2011.
Il choisit celle-ci en attendant d’avoir sa chambre, celle de 2011 qui est plus grande car en plus de la chambre, il y a une pièce pour mettre les surfs. Le prix devrait passer de 125 000 à 165 000 roupies mais c’était cela où l’on quittait l’hôtel.
En me réveillant, j’ai droit à mon biberon avant de prendre la Pantai Kuta et faire le change. Avant, on sera passé au Mata Hari pour acheter à boire car il fait chaud. Papa aurait dû faire le change ce matin mais en cours de route, il est tombé sur le nouveau centre commercial Beach Walk sur trois étages avec un cinéma. Lorsqu’il est passé, il a vu des gens faire la file d’attente pour une boutique de ‘smoothie’ sauf que c’était en fait, le cinéma qu’il cherchait ! Difficile de voir que cela en était un, car juste en face de l’entrée, il y a une énorme pancarte avant des photos de jus de fruits. Seulement deux films à l’affiche, avec des fauteuils VIP pour ceux qui veulent payer plus chers et avoir de meilleurs conditions de séance.
Papa, il était allé au cinéma avant l’attentat. Il y avait un cinéma à Kuta, juste à côté, en face de la discothèque qui a explosé. Depuis, plus rien. Mais, les deux films à l’affiche sont tout droit issus du box office américain (Expendables 2, Pacific rime en 3D). Sur un mois, peut-être qu’il pourra voir Elysium.
Il fait chaud. Maman souffre de la marche et de la chaleur. On fait le change au bout de la Légian : bureau climatisé, visible avec sa télévision à l’extérieur donnant les cours et surtout le meilleur des taux. Un euro pour 13 400 roupies.
Dans l’agence, pendant que Papa fait le change, je regarde un agent de sécurité. Je viens vers lui et il me prend dans ses bras ! Il me fait sauter et cela me fait rigoler !
Après cet intermède, direction le supermarché Supernova pour faire quelques provisions de boissons énergisantes (toujours deux par jour pour Papa, même si au début, cela se ressent dans l’estomac), de lait de soja (pour calmer l’acidité de la boisson précédent), des fruits (un belimbing, fruit jaune qui lorsqu’il est coupé forme un étoile ; deux mangues et de la papaye) et bien sûr de l’eau. Indispensable et seul risque que n’accepte pas mon papa lors des voyages. Pour l’instant, cela lui a réussi. Le transport de l’eau est un problème vu la lourdeur. Maintenant, on trouve plus facilement des bombonnes de 6 litres voire de 19. J’ai vu lors de son dernier voyage, Bali 6, une photo où mon papa avait stocké de quoi tenir les quatre dernières semaines de son voyage. Il ajoutait en plus de toutes les boissons, une aux fruits. Avec moi, la donne est changé car il a moins de temps. Mais, ce temps il le gagne sur internet car cette fois, il a apporté son ancien micro pour taper le texte et ensuite le programmer sur son blog.
Maman sur le chemin du retour a des vertiges. Sûrement la chaleur, le manque de sommeil, la circulation qu’elle n’apprécie vraiment pas. Il est vrai aussi qu’elle n’a pas beaucoup mangé dans l’avion. Je ne vois pas d’autres explications.
Il est 16 heures passées, l’appel de la mer résonne pour Papa qui nous emmène à gauche en sortant de l’hôtel, vers la Pantai Kuta. Il faut la traverser, même si ce n’est pas une circulation dense. Et là, alors qu’il est derrière nous, je le vois regarder un marchand de maïs qui nous regarde. Il lui dit ‘have you a big corn ? », et lui se retourne et reconnaît Papa. Ils se prennent alors dans les bras, nous présente et ce dernier veut tout de suite nous offrir un maïs grillé mais Papa dit plus tard.
Ce marchand, il l’a rencontré lors de Bali 6. Il l’observait pour connaître le prix. Lorsqu’il en a acheté un, il a payé le prix indonésiens pas le double voir quadruple pour les japonais. Un de ces jeux était de lui dire, en voyant une femme de forte corpulence, alors que le marchand est du genre petit, « look, big Mama for you « . Bien entendu, avec le Big corn, c’était pareil. Ils sont coquins tout de même. C’était ce marchand qu’il a rencontré le dernier jour, la dernière heure presque à la dernière minute, alors qu’il rentrait à l’hôtel. Mon Papa marchait dans la rue, une moto s’arrête avec une petite fille et une personne descend. C’était le marchand qui venait le prendre dans ses bras. Rien que pour ce genre de moment, cela vaut la peine de voyager.
Me voici sur la plage. Je suis déjà allé à Antibes mais j’étais petit, je devais avoir à peine 4 mois. Le sable, c’est bizarre. On avance mais c’est doux et cela manque aussi de stabilité. Je vois des gens, beaucoup de gens. Et au loin, la mer et puis aussi les vagues. Papa me prend dans ses bras pour m’emmener près du bord.
Oh, c’est froid. Et puis, c’est drôle en reculant, l’eau me fait m’enfoncer dans le sable. Sans l’ombre d’un doute, j’aime la mer et les vagues. Mais il faut tout de même que je m’accroche au cou de Papa.
Je commence à lancer mes cris de marmotte.
C’est trop rigolo. Lorsque la vague arrive, Papa me soulève et hop !
Je baisse la tête pour essayer de mettre la bouche dans l’eau mais on me dit que non. C’est drôle, j’ai un drôle de goût dans ma bouche. Je me frotte le visage, comme le fait Papa le matin avec une lotion nettoyante.
Je ne craindrai pas le soleil malgré mes cheveux blondinets.
Moi, j’aime bien Bali, même si j’aimerais que ma Mamie et mon Papie soient là. Mes parents ne comprennent pas pourquoi je les réclame trois fois par jour. Papa avait fait un disque sur dvd mais celui-ci n’est pas lu par l’ancien micro. Heureusement, il reste les photos dans le caméscope.
Le coucher de soleil sera caché par un nuage. Il est temps d’aller prendre une douche que je vous raconterai demain car c’est un peu pareil et d’aller manger au masakan près de Patimura.
Papa connaissait l’adresse et l’avait testé plusieurs fois, surtout leur omelette. Une réussite. Sauf que cette fois, il n’y en a pas. Papa prend du poulet, Maman du thon frit. 42 000 roupies à deux pour une cuisine passable, froide. Nous ne reviendrons pas. Moi, je me suis déjà endormi car je suis tombé de sommeil. Ce n’est que lors du retour dans notre chambre que je vais me réveiller !
Le voyage en avion a été parfait, mon adaptation plus que rêvée, ma découverte des vagues un rêve. Je sais que Papa est fier de moi et qu’il va bientôt me dire que je suis un voyageur. Pas un petit qui deviendra grand, un voyageur tout simplement qui saura faire face aux aléas de la vie et voir dans le mouvement des vagues, un recommencement en sachant profiter du moment présent, ici et maintenant.