20 ans déjà ! Bali, chaîne de Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan pour 2025.
29 Juillet 2013
I want to move it, move it
Ce matin en me levant, Maman m’a chanté la chanson de Joyeux Anniversaire. En fait, on devrait dire moisiversaire, car mes parents me le fêtent tous les mois depuis que je suis né. J’ai toujours fait mes moisiversaires à la maison sauf deux fois, chez Mamie et Papi.
Ici, à Bali, on ne va pas déroger à cette habitude. Surtout que Maman dit que Papa en a ici. Il a son mango juice dans le petit marché touristique de Patimura, sa noix de coco chez Bapak dans la jalan theater, ses deux boissons énergisantes, ses trois pack de lait de soja sans oublier un bon pain de mie au chocolat et à la banane.
Papa est parti vers dix heures aller acheter le gâteau à Mata Hari. Il y a bien une boutique qui fait des gâteaux à la crème – pouvant représenter des voitures, des maisons – avec des couleurs flashy mais ils sont plus beaux à regarder qu’à manger. Papa a un peu moins de deux heures pour aller à Mata Hari, puis faire les courses au Supernova pour trouver les bougies et enfin prendre sa noix de coco. Cela risque de faire juste.
Surtout qu’il oublie d’aller à Mata Hari ! Cent mètres à refaire. Sur le chemin, toujours ces vendeurs qui accostent pour aller voir leurs boutiques. Jamais il n’y est allé et jamais il n’ira. Il faut dire que cette année, les touristes sont bien moins nombreux.
Le gâteau choisi sera une brioche au chocolat, j’aurai aussi droit à un yaourt. Les yaourts sont vendus ici à l’unité. On n’en trouve qu’au Mata Hari. Dans les boutiques ouvertes 24 heures sur 24, on en trouve mais seulement à boire.
Après le Mata Hari, direction le Supernova pour les bougies et regarnir le stock de boissons sans oublier des fruits. Les mangues achetées la semaine dernière commencent à murir. Papa a pris un petit ananas ainsi que du jambu. C’est un fruit qui a une peau mangeable rouge et l’intérieur blanc qui sans avoir de goût désaltère.
Les courses sont finies. Il faut qu’il rentre sans passer par la case noix de coco, sans regret car il n’y a rien sur le stand.
Juste avant midi, Papa arrive. Il a chaud et semble fatigué. Le ciel était couvert et il est parti sans chapeau. Une année, il a fait cela et a eu une insolation. Manger l’aidera à surmonter cet effort.
On va manger au TOTEMO, c’est un restaurant dans la Benesari, un peu plus cher que les autres (le prix ne comprend pas le riz) mais meilleur à ce que dira Maman. On monte à l’étage. J’ai droit à une demi-part de plat de lasagne tandis que Papa reste fidèle à la sauce noix de coco mais cette fois c’est du thon. Maman prend du poisson cuit dans une feuille de bananier.
Manger avec un enfant dans un restaurant ou un masakan ou dans n’importe quel endroit qui n’est pas la maison n’est pas évident lorsque ce n’est pas un petit pot. Le souci que vont avoir mes parents, c’est que je ne vais pas aimer les lasagnes ! Ou alors que le fromage.
Plan B, ils me donnent de leur riz ainsi que de leur poisson. Papa finira donc son assiette, la mienne et celle de Maman. A partir de ce jour, , il se calmera sur la nourriture !
On mange à côté d’un couple de jeunes russes à voir la blondeur des cheveux et la couleur des yeux bleus de la fille. Lorsque j’ai fini de manger, je vais sur une banquette vide que je dois partager en face à face avec un couple. Pas de souci qu’ils disent mais un de leurs amis, type Jésus, arrive et Papa vient me chercher.
Il est temps de partir. Au comptoir pour payer, j’arrive à m’amuser avec la calculatrice jusqu’à que le monsieur en ait besoin. Ensuite, je leur fais le signe d’au revoir en leur envoyant des bisous. Cela fait toujours craquer.
Retour pour une sieste et nous voici à la plage avec Maman, car Papa est parti plus tôt après une deuxième boisson énergétique. Je retrouve la joie des vagues car l’eau est moins froide. Papa me dit qu’il a fait une machine à laver ! C’est lorsque l’on prend une vague en son sommet et que l’on suit le mouvement de la vague qui s’écrase. Ce qui est dangereux, c’est lorsque la vague est trop proche du bord, se retrouver projeter sur le sable ne fait pas du bien. Il a dû continuer à faire son travail de police entre les deux drapeaux. Il en a été encore plus motivé lorsqu’il a vu un homme de carrure sportive se prendre dans l’épaule une planche de surf. Le monsieur se touchait ensuite l’épaule. C’est arrivé une fois à Papa, il y a deux ans. Cela ne fait pas du bien et surtout peut être dangereux. Il n’y a qu’un asiatique qui ne comprend pas l’anglais et qui ne comprend pas les règles des surfeurs qui se borne à rester entre les deux drapeaux.
Moi, j’aimerais bien nager mais je ne sais pas. Pourtant, je me laisserai bien tenter mais pas encore. Lorsque la vague arrive, lorsque je suis assis ou debout ou sur les genoux de Papa, ce dernier me soulève pour l’éviter. Juste au dernier moment. C’est rigolo !
J’aime bien aussi courir sur la plage sur le sable. J’arrive presque à ne pas tomber, enfin presque. On m’a pris une fois en photo aujourd’hui. Maman n’aime pas cela. Papa lui pense que c’est un juste retour des choses lorsque les touristes blancs prennent des enfants dans les pays du tiers monde. Qu’ils ont l’air ridicule ! Peut-être que je finirais sur facebook !
En sortant de la plage, on va chercher notre maïs, je devrais dire nos deux maïs car maintenant Asli nous en donne deux ! Comme il ne veut pas d’argent, cette fois Papa lui a donné des échantillons de parfums. J’ai remarqué qu’il avait changé son pinceau pour mettre la sauce par celui offert par Papa.
Ensuite douche, petite visite à Patimura pour prendre la première à droite après le marchand de jus et acheter un biberon dans un magasin spécialisé pour enfants. Il y avait même des Pampers. Papa s’est tout de même arrêté au stand des crêpes. Cette fois, il en a pris une à la myrtille. J’ai aimé. On arrive au bout de la rue qui donne juste sur celle du marchand de noix de coco. On va en boire une. Une dame en me voyant sur le stand me donne une banane et la femme de Bapak est trop contente de me voir, elle me fait des chatouillis. Je rigole trop. Elle me fait penser à ma Mamie !
Mais le temps passe et il faut rentrer. Mes parents me disent qu’il faut que je sois rentré plus tôt pour que je prenne un rythme qui ne me fasse pas passer l’heure du sommeil. Il est vrai qu’au retour dans la Pantai Kuta, je vois des lumières, des voitures, des motos, des chevaux et j’entends de la musique.
Lorsque j’entends de la musique, je me mets à bouger les mains et à bouger ma tête comme j’ai vu faire Papa. Mais avant je regarde mes parents pour être sûr qu’eux aussi le fassent.
Je vais chercher un peu mon sommeil, en pensant peut-être à la lune qui est bientôt pleine, au bateau que j’ai vu passer le long de la plage, aux gens, aux sourires, à la vie, à la mienne qui m’emmène doucement vers mes deux ans.
Deux ans, c’est grand. C’est aussi le nombre d’années qu’a attendu Papa pour revenir à Bali. Car l’année dernière, j’étais un tout petit et maintenant Papa il me dit ‘il est grand mon tout petit’.
Mais j’y pense, on n’a pas fêté mon anniversaire !
Vivement demain et vivement les vagues.