20 ans déjà ! Bali, chaîne de Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan pour 2025.
30 Juillet 2013
You’re beautiful it’s true
C’est la pleine lune. Il y en a qui vont la voir d’encore plus près en Thaïlande, à Ko Pan Ghan. Moi, le soir, je la suivrai des yeux en la montrant à mes parents.
Mais avant cela, on a fait ce matin une ballade en remontant la Pantai Kuta et en poursuivant tout droit sur l’allée qui est parallèle à la Legian. A gauche nous avons la mer, à droite les hôtels pour clientèle aisée, celle qui lit sous un parasol à cent mètres de la mer.
La discothèque 66 (double six en anglais) n’existe plus, à la place encore un hôtel à étoile. Mais cela n’est rien par rapport à ce qu’il se prépare à construire. Un complexe encore plus haut avec des appartements spacieux. Il leur faudra de nombreux mois pour terminer les travaux. Une fois de plus, c’est une tendance lourde, ces complexes, cette architecture toujours plus haute et toujours plus axée pour drainer les dollars et euros. Mais dans cette catégorie, tous ne pourront pas tenir en cas de crise économique persistante entraînant une baisse du tourisme.
Dimanche, alors que sur la plage, les personnes se comptent en centaines, la plage était presque vide. On comptait les gens seulement par dizaines. On se serait cru un après 15 août. Il faut dire que beaucoup de boutiques étaient fermées aujourd’hui. Une fête nationale, la pleine lune, une fête religieuse. Nous ne saurons.
A tel point que Papa a dû aller à l’internet du Komala pour ses programmations des articles. Au lieu de passer une heure, avec 4 000 roupies, il a tenu 40 minutes.
De retour, il était temps d’aller se restaurer dans un restaurant local. Nous avons pris du poulet, un poisson et un repas pour Moi pour la somme de 50 000 roupies. Plus cher que le précédent mais j’ai mon assiette avec du poulet. Maman a pris un poisson mais elle en s’est pas doutée que la couleur rougeâtre sur le poisson c’était du piment. D’ailleurs tout était pimenté, sauf le riz et mon assiette. Pour Papa cela allait, comme icône il aurait mis deux piments rouges sur les trois possibles.
Il est certain que j’ai du riz sur, autour et en-dessous de moi. J’ai mangé, peut-être pas assez. En ce moment, mes parents me surveillent car je fais des selles plutôt liquides mais tout va bien côté santé. On rentre, non sans avoir fait la pause du jus de mangue.
Je vais faire la sieste pendant que Papa va sur internet car son micro ne peut définitivement tenir les conditions climatiques à l’extérieur et bénéficier du wifi.
Il a des nouvelles de France, des températures. Il fait moins chaud, là où l’on est. Il oublie d’écouter le Masque et la Plume, tellement qu’il est concentré à publier ses articles. En moins de 20 minutes, tous les articles ont subi un couper coller pour être programmés. La prochaine étape sera de programmer des photos. Peu ont été prises pour l’instant !
Comme il y a peu de monde, il y a aussi peu de surfeurs dans la zone. Mais Papa doit intervenir auprès d’un indonésien qui apprend les rudiments à une blanche. Visiblement, il ne comprend pas ou ne veut pas comprendre le discours. Comme il y a un fort courant latéral, ils se retrouvent avec Papa qui va voir cette fois la fille, lui demande si elle comprend l’anglais et lui sort son discours. Mis à part cela, peu à faire car peu de gens. Sauf une surfeuse, qui saura vite que Papa est français comme elle. Mais, elle dit qu’elle a dérivé.
Une fois de plus, sur la plage, on va me prendre en photos. Quatre fois sous trois supports différents : téléphone, tablette et appareil photo.
Les seuls à demander notre accord sont une famille de Surabaya. Le petit qui doit avoir dix ans, parle bien l’anglais. Il dit qu’il parle anglais une heure par jour dans son école international et que plus tard il voudra être docteur. Il nous dit aussi que sa petite sœur s’appelle Gabrielle. C’est une indonésienne de trois ans, un peu joufflue. Il me dit que je suis beau (beautiful, handsome).
Mais moi, je ne me rends pas compte. Je cours vers la mer qui a reculé avec la marée en ce jour de pleine lune. Il faut vraiment marcher pour arriver à la mer. Les vagues étaient proches du bord et Papa vu le type de vagues, essayait de les prendre pour surfer sur celle-ci avec son corps et atteindre le bord. Par deux fois, ce sont ses genoux qui l’ont arrêté, tellement qu’il avait avancé près.
Il sort car je viens d’arriver et qu’il s’est pris deux petites décharges provenant de tentacules, filaments de méduse. Dans ces cas là, il faut se faire pipi dessus pour calmer la douleur. Je connais le mot ‘pipi’. Cela me fait sourire lorsque je fais pipi dans mon maillot.
Après un coucher de soleil qui passe par la case nuage, à la fin de sa descente, passage vers notre distributeur de maïs. On a droit encore à deux maïs sans que notre vendeur n’accepte d’argent ! J’aime bien le maïs, je sais le manger avec mes petites mains.
Par contre, je n’ai pas voulu boire avec mon nouveau biberon, vu que l’on en a perdu un. En dernier recours, il y a une boutique dans Beach Walk qui vend notre marque. Bientôt, on va être à court de lait. Cela va commencer à être problématique pour mes parents quant à savoir si je vais l’accepter.
Beach Walk on y est allés une deuxième fois. On est retournés au stand des vidéos et voitures qui bougent comme en France. Papa m’a installé dans une et au moment où il s’apprêtait à acheter une carte pour faire fonctionner l’engin, un homme jeune avec deux enfants à passer la carte dans le lecteur pour que la voiture puisse fonctionner en disant « free ». Peut-être que Papa devrait changer de tshirt pour faire moins pauvre ! C’était chouette. On reviendra.
En quittant le centre commercial, j’aperçois trois poupées balinaises avec la taille aussi fine que leurs longs cheveux noirs. Elles doivent sûrement au Square Garden. Le français copain de Saïd, en a parlé hier à Papa. Il y a eu une histoire de bagarre : trois australiens se font contrôlés sur une moto sans casque. Le policier veut les faire payer et se reçoit un coup de poing de la part d’un des monstres australiens. Il y en a de vraiment musclés ici. Cela doit valoir l’israélien que Papa avait vu à Ko Pan Gan, une armoire, même les cuisses de Papa ne faisaient pas la largeur de ses bras. C’est lui qui d’une voix agressive demandait à la femme thaïe « hey, retourne toi » pour qu’il puisse la prendre en photo. Ici, il n’y a pas ou peu d’israélien car l’Indonésie est un pays musulman.
Papa s’est renseigné sur la séance de cinéma, il ira demain.
Et demain, je continuerai à améliorer mon langage. Le côté positif, c’est que mon langage évolue. L’inconvénient, c’est que je dois parler indonésien !
Mon langage évolue en même temps que ma marche. Je préfère descendre les deux marches du bungalow en position debout plutôt que de descendre à l’arrière.
Je vais de plus en plus loin dans l’allée. Je comprends ce que l’on me dit et je sais aussi me faire comprendre au moins par les gestes, ce qui plus tard améliorera l’apprentissage de la parole.
Je suis un enfant heureux.
La mer, des vagues et un maïs me suffit à être épanoui.
Comme Papa.