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20 ans déjà ! Bali, chaîne de Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan pour 2025.

Stéphane Hessel

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Stéphane Hessel

Description de cette image, également commentée ci-après

Stéphane Hessel, le 16 mars 2012.

Nom de naissance Stéphane Hessel
Naissance 20 octobre 1917
Berlin, Empire allemand
Décès 27 février 2013 (à 95 ans)
Nationalité Drapeau de France Français
Pays de résidence France
Activité principale Diplomate, militant politique français
Ascendants Helen Grund (mère)
Franz Hessel (père)

Stéphane Frédéric Hessel, né le 20 octobre 1917 à Berlin et mort le 27 février 2013[1],[2], est un diplomate, ambassadeur, résistant, écrivain et militant politique français.

allemand, Stéphane Hessel arrive en France à l’âge de 8 ans. Naturalisé français en 1937, normalien, il rejoint les forces françaises libres en 1941 à Londres. Résistant, il est arrêté et déporté à Buchenwald, puis à Dora, et ne doit la vie qu’à une substitution d’identité avec un prisonnier mort du typhus et à son évasion.

Il entre au Quai d’Orsay en 1945, et fait une partie de sa carrière diplomatique auprès des Nations unies (dont le siège est, à l'époque, installé en France, à Paris, au Palais de Chaillot), où il assiste comme témoin privilégié à la constitution de la charte des droits de l’homme et du citoyen. Homme de gauche et européen convaincu, il est ami de Pierre Mendès France et de Michel Rocard.

Stéphane Hessel est connu du grand public pour ses prises de position concernant les droits de l’homme, le problème des « sans-papiers » et le conflit israélo-palestinien, ainsi que pour son manifeste Indignez-vous !, paru en 2010, au succès international.

Sommaire

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Biographie[modifier]

Enfance et formation[modifier]

Stéphane Hessel naît à Berlin durant la Première Guerre mondiale. Son père, l'essayiste et traducteur allemand Franz Hessel, est le troisième fils d'Heinrich Hessel, polonais d'origine juive, ayant fait fortune dans le commerce des grains. La famille est installée à Berlin depuis 1889 et est parfaitement assimilée[3]. Franz est baptisé dans la religion luthérienne[4]. Sa mère, Helen Grund, est la fille cadette d'un banquier d'origine silésienne[4] dont la famille a eu du mal à accepter l'origine juive de Franz[5]. Helen est l'héroïne anticonformiste de Jules et Jim, le roman autobiographique d'Henri-Pierre Roché racontant l'histoire du trio amoureux formé par Henri-Pierre (« Jim »), Helen (« Kathe ») et Franz (« Jules »). Cette histoire a été popularisée par le film de François Truffaut, où le rôle féminin (« Catherine ») est interprété par l'actrice Jeanne Moreau[6]. Dans l’œuvre, en grande partie inédite, de Roché, Stéphane Hessel est figuré par le personnage de Kadi[7]. Stéphane Hessel voit son père comme un homme merveilleusement bon, sage, érudit mais avec lequel il gardera peu de contact[8]. Il se sent plus proche de sa mère dont il admire l'irrespect et l'ingéniosité[9]. Il la voit comme un être brillant, exigeant et volontaire[3].

Stéphane Hessel passe son enfance dans la maison familiale à Berlin à 100 m du Tiergarten[10] après un séjour à Hohenschäftlarn/Schäftlarn, près de Munich[3]. Cependant, avec l'inflation, les revenus de la famille diminuent, les parents sont contraints de louer des pièces de la maison familiale. Franz Hessel travaille pour l'éditeur Ernst Rowohlt et Helen contribue aux finances de la famille[3]. En 1925, désireuse de s'installer à Paris pour rejoindre Henri-Pierre Roché, elle obtient un travail de correspondante de mode pour le Frankfurter Zeitung grâce à Joseph Roth[11] et la famille s'installe près de Paris à Fontenay-aux-Roses. Après un an passé à l'école communale de Fontenay-aux-Roses[10], Stéphane entre en 6e à l'École alsacienne où il effectuera toute sa scolarité jusqu'au bac[12].

La famille emménage, durant l'été de 1927[11] à Paris même, rue Ernest-Cresson. Durant les années qui suivent, Stéphane a la chance de rencontrer Marcel Duchamp, Man Ray, Le Corbusier, Philippe Soupault, Jules Pascin, Calder, Picasso, Max Ernst et André Breton[13]. Son père Franz partage son temps entre Paris et Berlin jusqu'en 1930 date à laquelle il s'installe de manière durable dans la capitale allemande. Il est rejoint un an plus tard par son fils aîné Ulrich Hessel tandis que Stéphane reste à Paris avec sa mère[8].

En juin 1933, Stéphane est reçu au bac philo et en automne de la même année s'installe chez son oncle à Londres pour suivre les cours de la London School of Economics[14] puis il revient à Paris étudier à l’École libre des sciences politiques. En 1935, il est inscrit en hypokhâgne à Louis-Le-Grand[15] et, en 1937, il est reçu à l'École normale supérieure en tant qu'étranger[16]. La même année, il obtient la nationalité française, ce qui le met dans une situation peu ordinaire : ne pouvant plus entrer à l'École normale puisque n'étant plus étranger, il doit se résoudre à repasser le concours. Ce qu'il fera avec succès en 1939, après une licence de philosophie[16]. Au terme d'une « éducation sentimentale » auprès de Jeanne Nys, belle-sœur d'Aldous Huxley de dix-sept ans son aînée[17], il épouse, au retour d'un voyage commun en Grèce durant l'été de 1939, Vitia, une jeune juive russe, interprète de conférences et fille de Boris Mirkine-Guetzevitch, célèbre professeur de droit constitutionnel en France. Le mariage contrarie sa mère et les relations avec celle-ci s'en ressentiront durablement[17]. Trois enfants naîtront après guerre de cette union, Anne, Antoine et Michel.

Les années de guerre[modifier]

À l'automne de 1939, Stéphane Hessel est mobilisé et part faire ses classes à Saint-Maixent comme trois promotions de normaliens et, en mars 1940, il est affecté dans la Sarre[18]. Envoyé au front, il assiste, sans avoir l'occasion de combattre, à la débâcle et, après une longue errance avec son unité, il dépose les armes à Saint-Dié et se retrouve dans le camp de prisonniers militaires de Bourbonne-les-Bains d'où il s'évade en compagnie du capitaine Segonne qui lui parle de l'appel du général de Gaulle[19]. Il rejoint Vitia à Toulouse[20] puis se rend à Marseille via Montpellier et Aziz[19]. C'est là qu'il rencontre Varian Fry, qui est mandaté par Eleanor Roosevelt pour organiser, via le consulat des États-Unis, l'évasion de deux cents, qui seront finalement plus de deux mille, intellectuels en danger[21]. En janvier 1941, il assiste à l'enterrement de son père Franz à Sanary[21]. Celui-ci, revenu en France, peu avant la Nuit de Cristal fuyant les persécutions nazies, interné une première fois au camp de Colombes en tant qu'Allemand puis une seconde fois au camp des Milles, usé par les épreuves, s'était éteint le 6 janvier 1941[8].

Stéphane Hessel rejoint alors Londres en passant par Oran, puis Lisbonne où il retrouve Vitia sur le départ pour les États-Unis[21]. À Londres, il rencontre Christian Fouchet, qu'il a connu à l'École alsacienne et qui le convainc d'entrer dans l'aviation. En juin 1941, il est élève navigateur et en mars 1942, il obtient son brevet[22]. Cependant une rencontre avec Tony Mella le conduit à préférer un poste au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), comme agent de liaison avec l'état-major britannique, dans la section R[23]. En novembre 1942, sa femme Vitia quitte les États-Unis pour le rejoindre.

En mars 1944, il est déposé à Saint-Amand-Montrond dans le cadre de la mission Gréco pour organiser la dispersion des émetteurs de la résistance. Dénoncé sous la torture par un compagnon de lutte, il est arrêté à Paris le 10 juillet et sous le supplice de la baignoire, il parle à son tour[24]. Le 8 août, il est déporté, en même temps que trente-six autres agents secrets britanniques, français et belges, en train, à Buchenwald, où ils sont détenus au bloc 17. Seize d'entre eux sont pendus le 11 septembre, onze autres sont exécutés le 5 octobre. C'est alors que deux prisonniers, l'opposant allemand Eugène Kogon, et le résistant Alfred Balachowsky, qui avaient été affectés aux expériences médicales (essais cliniques de médicaments contre le typhus avec injections de l'agent pathogène), obtiennent la complicité du kapo Arthur Dietzsch et du médecin du camp pour opérer des substitutions entre des agents secrets condamnés à mort et des prisonniers morts du typhus. Trois prisonniers sont ainsi sauvés : Forest Yeo-Thomas, Harry Peulevé et Stéphane Hessel[25]. Stéphane Hessel prend alors l'identité de Michel Boitel, mort du typhus le 20 octobre 1944[26]. Il est transféré à Rottleberode dans le Harz comme comptable dans l'usine de trains d'atterrissage[26]. En janvier 1945, après une tentative d'évasion ratée, il est transféré à Dora où il échappe de peu à la pendaison et où il est affecté au nettoyage du camp[27]. L'avancée des armées américaines provoque, le 4 avril, le transfert du camp vers Bergen-Belsen. Dans le train en marche, il démonte deux lattes du plancher, glisse entre les bogies, rejoint les lignes américaines à Hanovre. C'est de son régiment américain qu'il est renvoyé à Paris où il arrive le 8 mai 1945[28].

Selon l'historien Sébastien Albertelli, Stéphane Hessel sera par la suite l'une des deux personnes à trier les archives du BCRA avant leur ouverture partielle[29].

Carrière diplomatique[modifier]

En octobre 1945, il se présente au concours du quai d’Orsay, concours ouvert aux anciens combattants, résistants ou déportés. Reçu quatrième, il entame une carrière dans la diplomatie qui durera près de quarante ans.

Pour sa première affectation, il choisit un poste de diplomate en Chine[28] mais un séjour préalable aux États-Unis chez les parents de sa femme le fait changer d'avis. C'est auprès d'Henri Laugier secrétaire général adjoint dans la toute nouvelle ONU (dont le siège est installé à Paris durant 5 ans au Palais de Chaillot) qu'il demande à travailler. En 1946, il est donc secrétaire dans la commission chargée de préparer la rédaction de la charte des droits de l'homme, affecté à la section chargée de réunir les documents concernant les questions sociales et les droits de l'homme[30]. Il participe ainsi indirectement à la rédaction du premier volet de la charte des droits de l'homme et assiste comme témoin privilégié à sa signature à Paris en 1948[31].

En 1951, il obtient un poste au ministère des affaires étrangères, représentant la France aux institutions internationales sur les droits de l'homme et les questions sociales[32], poste qu'il occupe jusqu'en 1954. Il découvre l'Afrique noire pour la première fois en 1953 lorsqu'il est amené à préparer l'installation d'un bureau régional de l'OMS à Brazzaville[32].

En juin 1954, Pierre Mendes France devient président du Conseil et ministre français des affaires étrangères. Stéphane Hessel, qui fait partie de la même famille politique, quitte le secrétariat des conférences pour le cabinet de Georges Boris[33] et lorsque Pierre Mendes France quitte les Affaires Étrangères pour Matignon, l'équipe dont Stéphane Hessel fait partie le rejoint[34].

À la chute de Mendes France, Henri Hoppenot invite Stéphane Hessel à l'accompagner au Viêt Nam pour préparer son unification. Il se rend alors à Saigon avec femme et enfants et y reste deux ans (de 1955 à 1957)[35]. De retour en France, il est détaché à l'Éducation Nationale comme directeur de la coopération à Paris. Il occupe ce poste pendant 5 ans (de 1958 à 1963)[35]. De 1963 à 1969, il est en poste à Alger comme diplomate à l'ambassade où il est chargé de la coopération[36]. En 1969, Pompidou lui propose le poste de directeur aux Nations Unies et aux organisations internationales où son rôle est de s'assurer que les représentants soient bien informés des désirs du ministre[37]. À l'automne 1970, Paul G.Hoffman (en) l'invite à New-York pour travailler à ses côtés comme administrateur adjoint au programme des Nations unies pour le développement où il s'occupe de la politique et de l'évaluation. Il y reste jusqu'à l'arrivée de Rudolph A. Peterson en 1972[38]. Il est alors sans poste à Paris et se trouve à la tête de la délégation française à la commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique[39]. En 1974, il est recruté par Pierre Abelin pour entamer une réforme sur la coopération. Il organise des missions de dialogue chargées de se rendre dans les 18 pays signataires des accords de Yaoundé pour porter un regard critique sur la coopération[40]. Sa connaissance supposée de l'Afrique fait qu'il est choisi en mai 1975 comme négociateur dans l'affaire Claustre. Peu au fait des mécanismes associés à ce rôle, il accumule les erreurs et sa mission est un échec cuisant. Il devient persona non grata dans la coopération africaine notamment à Ndjamena[41]. En 1976, il travaille à l'Office National pour la promotion culturelle des immigrés, office chargé de promouvoir les cultures de l'immigration en collaboration avec les pays d'origine. Après l'arrivée de Stoléru, cet office disparait[42].

En 1977, Valéry Giscard d'Estaing le nomme ambassadeur auprès de l'ONU à Genève, ce qui est sa première et seule ambassade. Il s'intéresse principalement au problème du développement et tente d'exercer une influence sur les décisions de la CNUCED[43]. Il élabore un traité, mort né, pour la création d'un fonds commun pour les produits de base au bénéfice des pays pauvres[44]. Il reste à ce poste jusqu'en 1981.

Les années Mitterrand[modifier]

À son arrivée au pouvoir, en 1981, François Mitterrand, que Stéphane Hessel a connu ministre de l'Intérieur dans le cabinet Mendès, l'élève à la dignité d'ambassadeur de France. Il est appelé à Paris par Claude Cheysson pour travailler sur la réforme de la politique française au développement et est nommé délégué interministériel pour la coopération et l'aide au développement[45]. Quand la question du rattachement de Mayotte à la République des Comores est soulevée en 1982, il est envoyé sur place pour une mission d'observation. Son rapport, favorable au désengagement de la France, n'est pas suivi[45]. La démission de Jean-Pierre Cot de son poste de ministre délégué à la coopération signe le départ de Stéphane Hessel[46]. Le président de l'Assemblée nationale, Louis Mermaz, le choisit le 22 août 1982 pour être un des neuf membres de Haute Autorité de la communication audiovisuelle chargée, sous la présidence de Michèle Cotta de préserver la liberté de l'information dans le complexe dossier de l'attribution des fréquences aux toutes nouvelles radios locales privées[46]. Ce mandat expire le 10 août 1985[47].

Sa femme Vitia meurt en 1986[48] et il épouse, en 1987, Christiane Chabry pour laquelle il éprouve depuis 30 ans une profonde affection tout en revendiquant un amour indéfectible pour sa première femme[49].

En 1988, Lionel Stoléru exhibe le rapport d'un groupe de travail sur l'immigration que Stéphane Hessel avait présidé quelques années auparavant[50] et dont il choisit le titre Immigrations: le devoir d'insertion[46]. En 1990, appelé par le premier ministre Michel Rocard, il siège au Haut Conseil à l'intégration nouvellement créé, poste qu'il occupe jusqu'en 1993[51]. Dans un rapport commandé par celui-ci, intitulé Les Relations de la France avec les pays en développement et remis en 1990, Stéphane Hessel écrit que la politique française devrait être « revue dans le sens d'une plus grande rigueur et du rejet de toute complaisance clientéliste ». Il critique la conception des rapports avec les chefs d'État africains, le gaspillage des crédits et des aides depuis les indépendances. Ce rapport, peu apprécié à l'Élysée, est retiré de la circulation et enterré, comme la plupart des études visant à une transformation de la politique française de coopération en Afrique[52].

En 1993, il est choisi pour représenter la France à la Conférence mondiale des Nations Unies sur les Droits de l'Homme qui se tient à Vienne[53].

Combats pour les droits de l'homme[modifier]

À la retraite, Stéphane Hessel reste un ardent défenseur des droits de l'homme et milite pour la paix et la dignité.

Stéphane Hessel a été membre de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, que René Cassin avait fondée, ainsi que du Haut Conseil de la coopération internationale.

Engagement[modifier]

Homme de gauche et européen convaincu[modifier]

La famille politique de Stéphane Hessel est mendessienne[54] et il reste fidèle à cet homme politique, ami de longue date[55]. L'avènement de la Ve République en 1958 et l'évolution de celle-ci l'engage au sein du Club Jean Moulin qu'il fonde[56] avec Daniel Cordier, ancien secrétaire de Jean Moulin, pour défendre « les valeurs démocratiques » du Conseil national de la Résistance [57].Ce groupe de réflexion sur des problèmes de société organise des colloques réunissant des experts. Durant près de six ans, il fait partie de son comité directeur[58] . En 1985, Michel Rocard choisit Stéphane Hessel pour animer et organiser son réseau de soutien de sa candidature à l'élection présidentielle[59]. C'est ainsi que naissent les clubs Convaincre dont Bernard Poignant est le président fondateur. Les clubs Convaincre continueront leur existence au-delà du retrait de Michel Rocard à l'élection présidentielle de 1988.

François Hollande et Stéphane Hessel, aux Journée de Nantes, en janvier 2012.

Européen convaincu, Stéphane Hessel pense que la France ne peut avoir de pouvoir sur le plan international qu'à l'intérieur d'une fédération européenne[60]. En 2004, il soutient la pétition « Pour un traité de l'Europe sociale », initié par Pierre Larrouturou[61]. Le 15 mars 2009, lors de la convention nationale des comités locaux Europe Écologie réunie au Parc de la Villette, à Paris, aux côtés de Daniel Cohn-Bendit et José Bové, Stéphane Hessel annonce sa volonté de soutenir les listes Europe Écologie en vue des élections européennes du 7 juin 2009, dans l'espoir de voir émerger une gauche impertinente qui puisse peser[62]. Le 12 décembre 2009, il confirme ce soutien en annonçant sa présence en position non éligible sur la liste Europe Écologie Île-de-France, conduite à Paris par Robert Lion, lors des élections régionales de 2010[63].

En 2012, il s'associe à nouveau avec l'économiste Pierre Larrouturou ainsi qu'à diverses personnalités comme Susan George, Edgar Morin ou encore Michel Rocard pour fonder le Collectif Roosevelt 2012. Ce mouvement citoyen vise à l'insurrection des consciences et à peser sur les décisions de nos dirigeants en proposant 15 réformes d'ordre financier, économique, social et environnemental pour éviter de s'enfoncer davantage dans la crise.

Il soutient la candidature de François Hollande à l'élection présidentielle de 2012. Au Congrès de Toulouse (2012) il est le premier signataire de la motion Oser plus vite plus loin avec Pierre Larrouturou et Florence Auger. Cette motion obtient 11,78 % des suffrages militants.

Relations Nord-Sud[modifier]

Stéphane Hessel est favorable au développement de l'aide des pays riches vers les pays pauvres et partage cette conception avec Laugier et Manuel Perez-Guerrero[43]. C'est en ce sens qu'il a agi auprès de la CNUCED lors de son poste à Genève[64]. Il souhaite une profonde réforme de la coopération et la création d'une agence d'aide au développement au service du ministère des affaires étrangères[65].

Il est cofondateur de l'association France-Algérie créée en 1963[66] et créateur du Guide du coopérant français en Algérie[67], mine de conseils utiles pour les jeunes du contingent effectuant leur service national dans le cadre de la coopération et pouvant être déroutés par des mœurs qu'ils ne connaissent alors que peu. Ce guide, mis à jour régulièrement, sera édité et remis à chaque coopérant jusqu'à la fin des années 1970.

Ses liens avec l'Afrique sont profonds. Il est ainsi invité à Ouagadougou par Blaise Compaoré en 1991 pour exposer à la commission charger d'élaborer la nouvelle constitution, les principes qu'elle doit suivre[68] et il participe par deux fois à des missions de réconciliation au Burundi en 1993 et 1995[69].

Immigration[modifier]

Issu lui-même de l'immigration, Stéphane Hessel est attaché au respect des droits de l'immigré. Il voit dans l'immigration une richesse potentielle pour la France. Il souhaite limiter l'immigration clandestine, favoriser et valoriser l'immigration officielle[70]. Il est favorable au droit de vote des étrangers aux élections municipales[71].

En 1962, Stéphane Hessel crée l'Association de formation des travailleurs africains et malgaches (AFTAM), dont il devient le président[72] (en 2008, l'AFTAM compte 22 000 lits d'hébergement).

En 1996, il est choisi comme médiateur dans l'affaire, qui eut un grand retentissement dans l'opinion publique, des « sans-papiers » des églises Saint-Ambroise puis Saint-Bernard, aventure dans laquelle il garde le sentiment amer d'avoir été joué, n'ayant pu obtenir qu'à peine 15 % des régularisations demandées[73].

Prises de position sur le conflit israélo-palestinien[modifier]
Stéphane Hessel

En août 2006, Stéphane Hessel signe un appel contre les frappes israéliennes au Liban, paru dans Libération et L'Humanité[74].

Le 5 janvier 2009, Stéphane Hessel déclare à propos de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza : « En réalité, le mot qui s’applique – qui devrait s’appliquer – est celui de crime de guerre et même de crime contre l'humanité. Mais il faut prononcer ce mot avec précaution, surtout lorsqu’on est à Genève, le lieu où siège un haut commissaire pour les droits de l'homme, qui peut avoir là-dessus une opinion importante. Pour ma part, ayant été à Gaza, ayant vu les camps de réfugiés avec des milliers d’enfants, la façon dont ils sont bombardés m’apparaît comme un véritable crime contre l’humanité[75]. »

Le 4 mars 2009, Stéphane Hessel est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine. Il préside la conférence de presse organisée à l’occasion de son lancement[76]. En novembre, il apporte son soutien à Salah Hamouri, un Franco-Palestinien emprisonné en Israël[77] reconnu coupable, par la justice israélienne, d'appartenance au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et de complot d'assassinat.

Le 30 décembre 2009, Stéphane Hessel cite Israël dans une liste d’États « tyranniques », parmi la Chine, la Russie et l'Iran, avec lesquels le commerce ne doit pas primer sur les droits de l'Homme[78]. Le 15 juin 2010, il appelle à participer au mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël[79], soulevant l'indignation du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme[80] qui porte plainte pour « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence ». En octobre 2010, Pierre-André Taguieff, paraphrasant Voltaire[81], écrit sur son mur Facebook : « Un soir au fond du Sahel, un serpent piqua le vieil Hessel, que croyez-vous qu'il arriva, ce fut le serpent qui creva », puis supprime le commentaire quelques heures plus tard. Le ton des propos tenus par Taguieff entraîne une polémique publique, au cours de laquelle le politologue développe ses reproches envers Hessel et contre les positions de ce dernier à l'égard d'Israël, qu'il juge « extrémistes »[82],[83],[84],[85],[86].

Début janvier 2011, naît une polémique à propos de l'annulation d'une rencontre organisée à l'ENS avec Stéphane Hessel. Le CRIF demande, en janvier 2011, au ministre des universités, Valérie Pécresse, et au rectorat de Paris, d'empêcher la tenue à l'École normale supérieure, d'un colloque-débat auquel devait participer Stéphane Hessel mais aussi Leïla Shahid, Haneen Zoabi (députée arabe au parlement israélien), Michel Warschawski, Élisabeth Guigou, Gisèle Halimi et Benoist Hurel (secrétaire général adjoint du Syndicat de la magistrature), ce parce que son objet serait de promouvoir un boycott anti-israélien[87]. Monique Canto-Sperber, directrice de l’ENS, annule ce débat le 12 janvier 2011, provoquant une polémique. Mediapart, en première ligne, dénonce les pressions revendiquées du CRIF et l'attitude de la direction de l'ENS[88],[89] : plusieurs personnalités, dont Alain Badiou, Jacques Rancière et Esther Benbassa[90] dénoncent un acte de censure et une atteinte à la liberté d'expression[89]. Pour sa part, niant toute influence extérieure dans sa décision, Monique Canto-Sperber a expliqué avoir annulé l'événement dans la mesure où, d'après elle, au lieu d'une simple rencontre entre Stéphane Hessel, quelques normaliens et les élèves de l'école, il se préparait un meeting ouvert à un large public extérieur autour d'une association pro-palestinienne appelant au boycott des professeurs israéliens[91]. Un rassemblement « pour soutenir la liberté d'expression », auquel a participé Stéphane Hessel, a eu lieu place du Panthéon[92]. Au mois de mars 2011 des universitaires américains, canadiens et britanniques signent une pétition contre l'interdiction de la conférence de Stéphane Hessel[93].

Indignez-vous ![modifier]
Article détaillé : Indignez-vous !.

En 2010, Stéphane Hessel publie son manifeste Indignez-vous ! dans lequel il encourage les générations montantes à conserver un pouvoir d'indignation. « La pire des attitudes est l'indifférence » écrit-il. Il y dénonce le système économique actuel fondé sur le profit individuel et propose un partage des richesses plus équitable. Il consacre également une grande partie du livre au conflit israélo-palestinien, prône l'insurrection pacifique et l'espérance.

Son livre vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans près de 100 pays[94] est à l'origine des mouvements des indignés qui ont émergé en Espagne, Grèce et États-Unis[95]. L'intérêt suscité par cet ouvrage et son retentissement amènent Stéphane Hessel à approfondir son propos dans deux publications complémentaires : Engagez-vous ! et Le Chemin de l'espérance.

Divers[modifier]
Cérémonie du 27 mai 2011.
Stéphane Hessel, Jean-Michel Baylet et Corinne Lepage lors de la rencontre de parlementaires avec le 14e dalaï-lama à Toulouse le 15 août 2011.

Stéphane Hessel fait partie des membres fondateurs de la Fondation Un monde par tous, créée en 1995 sous l'égide de la Fondation de France. Cette fondation promeut les objectifs de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et soutient des projets favorisant le dialogue entre les peuples et les actions de citoyenneté collective[96].

Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.

Il soutient, depuis sa création en 2001, le fonds associatif Non-Violence XXI. Il compte également parmi les membres fondateurs du Collegium international éthique, politique et scientifique en 2002, qu'il conçoit comme le lieu de l'engagement de l'intellectuel auprès du décideur.

Depuis 2007, Stéphane Hessel parraine également de l'ONG Bibliothèques sans frontières, qui œuvre pour l'accès au savoir et l'appui aux bibliothèques en France et à travers le monde[97].

Depuis 2011, Stéphane Hessel parraine l'association Reporters d'Espoirs, qui travaille avec les médias pour diffuser les initiatives porteuses de solutions dans l'écologie et la solidarité auprès du plus grand nombre.

Comme il en témoigne dans le film de Sophie Lechevalier et Thierry Neuville, il a rencontré le dalaï-lama avant que ce dernier ne se voie attribuer le prix Nobel de la paix[98]. Le 15 août 2011 à Toulouse, il rencontra pour la seconde fois le dalaï-lama, présentant sa conférence sur le thème du « Bonheur » qui rassembla environ 10 000 personnes[99]. Suite à cette rencontre, "Déclarons la paix ! Pour un progrès de l'esprit", une conversation avec le dalaï lama, est publié en 2012[100].

Initié par l'association Info Birmanie, un dialogue entre Aung San Suu Kyi et Stéphane Hessel a été enregistré en février 2011 par RFI, un événement qu'il attendait depuis 12 ans[101].

En 2012, il soutient publiquement le Chef Raoni dans son combat contre le barrage de Belo Monte.

Distinctions et récompenses[modifier]

En 1999, il est élevé à la dignité de grand-croix de l’ordre national du Mérite (décret du 16 novembre 1999).

En 2004, il reçoit le prix Nord-Sud du Conseil de l'Europe.

Le 19 mai 2009, il est fait citoyen d'honneur de la ville d'Aubervilliers par Jacques Salvator, maire de la ville[102].

En 2006, il est élevé à la dignité de grand officier de l’ordre national de la Légion d’honneur (décret du 14 juillet 2006).

En 2008, le livre de conversations Citoyen sans frontières obtient le prix Jean-Zay.

Le 10 décembre 2008, 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, Hessel devient le premier[103] récipiendaire du Prix UNESCO/Bilbao pour la promotion d’une culture des droits de l’homme[104].

Œuvres de Stéphane Hessel[modifier]

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