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LASTDAYS

20 ans déjà ! Bali, chaîne de Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan pour 2025.

SHUTTER ISLAND

Compte de la folie


Martin Scorsese pour sa quatrième collaboration avec son acteur fétiche du XXIe siècle, Leonardo Di Caprio, verse dans une production longue comme à son habitude, essayant de donner du relief psychiatrique à ce thriller psychologique.

 

En 1954, un marshal envoyé sur une île, accompagnée d’un second, doit enquêter sur la disparition d’une des patientes d’une prison regroupant de dangereux criminels. Au fur et à mesure de ses découvertes, il va trouver mystères et peut-être lumière sur son passé.

 

Une évidence, le scénario est structuré, on perçoit la mécanique huilée, notamment avec les rebondissements qui n’en finissent pas à la fin. L’histoire, tirée du roman de Denis Lehane a encore comme centre des enfants, des meurtres d’enfants (MYSTIC RIVER, GONE BABY GONE).

Le point central est la psychanalyse, l’action se passe dans un asile, sur une île, et que dès le début, on s’aperçoit du piège se refermant sur le policier. La réussite est l’ambiance tendue tout au long de ces 4 jours d’enquête. On n’est pas à l’aise dans ce genre d’institut, dont on connaît la date d’entrée mais pas celle de sortie ; sauf celle vers le cimetière pour les prisonniers. Si l’on peut penser à SHOCK CORRIDOR, on peut aussi évoquer en partie L’ECHANGE. Dans le premier, il y a une enquête dans le second un combat. Vite, apparaissent les trois niveaux de l’histoire : la recherche de l’absente, la recherche du pyromane et la découverte d’un complot. Mais les rebondissements vont dépasser cette trame.

Shutter Island

Voir la bande-annonce

 


Autre intérêt, Leonardo Di Caprio, son visage est moins poupon, plus homme, au fil des années, il gagne en talent, sans lui, l’impact serait moins fort. Au départ, le film m’a fait penser à cette histoire d’une personne s’arrêtant dans un hôtel dont il ne pourra repartir après divers évènements (réparation en attente, vêtement perdu, …). Dès l’entrée, on perçoit le carcan qui ne fera que se resserrer : plus de revolver, les habits de ville remplacé par ceux du personnel, sentiment d’être seul, espionné, avec une paranoïa s’accélérant après certaines rencontres. Intéressant aussi est d’entendre parler des différentes écoles : chirurgie ou pharmacopée.

 

Plus contestable est le retour vers le passé, notamment les camps de concentration dont on frôle la faute de goût avec trop d’insistance et une esthétique critiquable. Trop d’explications vont à l’encontre d’une ambiance lynchienne (rappelant l’inspecteur Dale Cooper) pendant quelques scènes.

 

SHUTTER ISLAND a une demi-heure de trop, bien qu’il dispose d’une mise en scène et d’une histoire efficace. Comme auparavant (LES INFILTRES, AVIATOR) Martin Scorcese affine son style dans le genre de production thriller.

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