Les juges et les parlementaires ont beau depuis des années chercher le modèle idéal pour un jeune dont les parents se séparent, on en revient toujours au même shéma : vous vivez chez l'un et vous allez chez l'autre les week-ends et une partie des vacances. C'est le bon vieux shéma droit de garde/droit de visite, qui a été corrigé avec une égalité de droits en matière d'autorité parentale, et rebaptisé, mais ça reste la même chose.
Il y a certes la garde alternée, vous vivez tantôt chez l'un tantôt chez l'autre, mais ça ne concerne qu'à peine 10 % des mineurs dont les parents sont séparés. Il faut en effet des conditions de logement proches bien précises et une entente parfaite.
Et justement en ce qui concerne l'entente, ou plus exactement la mésentente, on parle souvent de celles des parents, beaucoup moins de celle qui peut exister entre le mineur lui même et l'un de ses parents.
Et pourtant une question bien simple se pose souvent : que se passe-t-il si vous refusez d'aller rencontrer votre père ou votre mère parce que vous ne vous entendez plus ensemble ? Et que vous refusez d'y aller en week-end ou pour les vacances ?
C'est une situation très pénible, mais il faut bien comprendre qu'en tant que mineur votre liberté de choix est restreinte. Chacun de vos deux parents a le droit, au vrai sens juridique du terme, de vous rencontrer et d'avoir avec vous des relations suivies.
Un situation de refus absolu peut très vite dégénérer. Par exemple si ce parent se retourne contre l'autre pour l'accuser de faire entrave à son droit de visite. En effet, toujours en droit, le parent avec qui vous vivez doit strictement respecter les modalités du partage de l'autorité parentale, au besoin en vous imposant d'aller voir l'autre et en vous rappelant que si vous avez des droits, vous avez aussi des obligations.
Ce n'est que dans les cas de réelle situation de crise qu'un juge peut moduler, voir suspendre provisoirement un droit de visite, mais ce n'est qu'exceptionnel.