A quoi tient le sacré ! parfois à un seul “t”, même pas majuscule. Une chanson du
dernier album de Brigitte Fontaine, Libido, s’intitule “cul béni”, en un sacrifice évident à Eros. Bénissez ce derrière avec un “t”, il s’agit alors d’un tout autre
sacrifice.
Le participe passé de bénir a deux formes, bénit et béni, pour deux
usages bien distincts. La forme avec “t” s’emploie (seulement avec l’auxiliaire être — clin d’œil à François Bayrou) pour désigner les “choses consacrées par une cérémonie religieuse”
(Difficultés du français, Larousse).
La forme sans “t” s’emploie pour “tous les autres sens du terme” (id.). Notez que ce “t” est muet (sauf en cas de liaison) ; pourtant, le Littré nous apprend qu’autrefois il était recommandé de le prononcer quand il venait “à la fin du sens” (c’est-à-dire en fin de phrase) : “Il faut faire sentir ce t de quelque mot que ce soit”. Brigitte Fontaine aurait pu chanter aussi : “Le sens-tu mon t ?”