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20 Avril 2011
Les probiotiques, ces bactéries amies qu'on ingère dans la nourriture (yaourt, certains légumes), mais aussi sous forme de gélules de complément alimentaire, suscitent un engouement croissant en Europe. Le principe relève du bon sens : il s'agit de se soigner, et de façon naturelle. Que faut-il attendre de cette forme de médication à laquelle la communauté scientifique s'intéresse depuis seulement dix ans ?
La flore intestinale contient près de 100 000 milliards de bactéries, réparties en 500 espèces. Leur connaissance reste limitée, mais on sait que celles-ci assurent la digestion des aliments, indique Danièle Festy dans Les Probiotiques, c'est magique ! (éd. Leduc, 2005, 206 p., 13,90 euros). Les bactéries de l'intestin éliminent les déchets, dégradent une partie du cholestérol, transforment certains médicaments pour leur permettre d'entrer en action, rendent plus digestes les protéines de lait, augmentent l'acidité de l'intestin (laquelle évite la prolifération de germes), facilitent l'assimilation des vitamines et minéraux. Essentielle à l'organisme, la flore intestinale, constituée dès l'âge de 2 ans, peut se détériorer sous l'effet d'une alimentation déséquilibrée, du stress, de la fatigue et des traitements antibiotiques à répétition. En consommant des probiotiques, on pourrait, en théorie, aider à sa reconstitution.
De récents travaux scientifiques ont révélé des bénéfices insoupçonnés. Ces bactéries ingérées pourraient ainsi réduire le risque infectieux, les pathologies digestives (inflammation, inconfort, ballonnements...), avoir un effet sur l'immunité de l'enfant, l'acné, les allergies ou l'eczéma. Toutes les recherches n'ont pas encore abouti. Cela n'empêche pas Pascale Mathelier-Fusade, dermatologue et allergologue, ce mois-ci dans Enfant Magazine (avril 2006), d'encourager "les parents, qui sont eux-mêmes sujets à des inflammations chroniques de la peau (atopiques), à donner ce complément alimentaire à leur bébé en prévention des flambées d'eczéma".