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30 Mars 2007
L'idée est d'éviter la dissipation du méthane issu des résidus urbains, qui induit le réchauffement de l'atmosphère, mais aussi de produire un carburant à source renouvelable. L'originalité lilloise est de réaliser cela à grande échelle.
Le Centre de valorisation organique (CVO) en construction à Sequedin sera unique en Europe. D'abord par sa taille. A partir de 2007, il traitera 108 000 tonnes de déchets par an. Le plus gros centre, actuellement en Allemagne, recueille 50 000 tonnes. "Ensuite, explique Paul Deffontaine, nous aurons un garage de 150 bus directement branchés sur le biogaz. Cela n'existe pas ailleurs, excepté en Suède, mais en plus petites unités. En Allemagne, ils transforment en électricité l'énergie produite par la méthanisation."
Le combat contre les lobbies énergétiques n'est pas gagné. "GDF a tendance à nous ignorer, explique Pierre Hirtzberger, un technicien de LMCU. Le gazier réfléchit à un compresseur à domicile qui permettrait de recharger en gaz sa voiture durant la nuit." LMCU ne cherche qu'à alimenter 150 bus et, éventuellement plus tard, les flottes automobiles des collectivités, entreprises ou sociétés de taxis. Une autarcie verte à une échelle modeste.
Actuellement, 100 bus roulent au gaz naturel, dont quatre déjà au biogaz grâce à la "digestion" de boues d'épuration à la station de Marquette-lez-Lille. Paul Deffontaine voit néanmoins deux nuages s'accumuler devant lui : "Il existe, d'une part, une méfiance devant un gaz provenant d'ordures, alors qu'on ne fait qu'accélérer le processus de fossilisation, qui dure des siècles : le biogaz n'a pas plus de germes que le gaz de ville ! D'autre part, il ne faudrait pas être taxé, ce qui rendrait le procédé trop coûteux..."