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4 Avril 2021
10e article le plus lu en mars 2021 pour un article publié en juillet 2007 !
« Etre jeune au Japon : Les ganguros, Goth loli et autres fruits… »
En occident la mode n’est primordial à l’adolescence pour trouver son appartenance à un groupe ; ne pas être considéré comme un looser et aussi pour ennuyer les parents en revendiquant son indépendance juste après leur avoir demandé 50 euros d’argent de poche.
Mais au Japon, celui qui naît a déjà sa route toute tracée : maternelle, primaire, collège, lycée, étude, salaryman dévoué à son entreprise jusqu'à la mort…
Revendiquer son identité est quelque chose de beaucoup plus fort qu’en occident.
Ce n’est pas tant l’identité elle-même mais carrément sa propre EXISTENCE qu’il faut faire reconnaître, là où la pression scolaire et la société n’acceptent aucune incartade.
Se démarquer au niveau scolaire peut paraître difficile de part le fait que l’uniforme est obligatoire.
Cependant « difficile » ne voulant pas dire « impossible », les petites customisations de son « sailor fuku » (uniforme scolaire des japonaises) sont monnaie courante. L’uniforme se voit alors raccourci considérablement au niveau de la jupe et apparaissent les Loose Socks, ces fameuses chaussettes tombantes pouvant dépasser le mètre de longueur une fois dépliées !
En dehors du lycée, il est plus évident de se faire voir. Fleurissent alors des looks les plus extravagants les uns des autres. Il suffit de faire un tour à Harajuku le samedi et dimanche pour s’en faire une idée. Comme il serait trop long de tous les citer, voici tout de même les deux plus connu et emblématiques de cette révolution culturo-vestimentaire.
Vers 1971, apparaît le premier grand mouvement de contestation par le look : Les détestées « ganguro ». Ces jeunes filles bronzées à l’extrême, maquillées de blanc et teintes en blonde et qui comptent aujourd’hui plusieurs dérivés, ont d’abord revendiqué l’émancipation de la femme en arborant un comportement « vulgaire » (mini jupe, maquillage outrancier,…). Aujourd’hui, comme tous les autres, ce look revendique l’individualité de chacun.
Suivent quelques années plus tard, les « Gothic Lolita ». Mélange de gothique et de « kawai », ce style apparaît vers les années 90 et est popularisé par Mana, guitariste de Malice Mizer (groupe aujourd'hui séparé) qui en est encore aujourd’hui le principal représentant - notamment par la création de sa collection de vêtements « moi même moitié ». Pour le décrire, je dirai :
« Pensez à ces vieilles poupées de porcelaine avec leur petite ombrelle en dentelles et leur grande robe froufroutante »…
Mais avec le temps, d’autres styles sont apparus, s’inspirant des modes occidentales et remis à la touche nipponne avec une audace inconnue chez nous. Aujourd’hui, tous les looks sont présents (punk, gothic, grunge,…) et par leur customisation sans fin en naissent d’autres qui sont eux… inconnu chez nous.
Il est d’usage pour ceux là de les classer dans les FRUITS du nom d’un magazine qui est emplit de photos de jeunes prises à l’arrache dans la rue, principalement à Harajuku. « Fruit » tient son nom de la mauvaise prononciation du mot « free » pour « Free Style », ce qui laisse sous-entendre des styles plus qu’originaux en matière de créativité, le but étant, bien entendu, d’allier au maximum imagination et originalité afin d’être unique en son genre.
Il serait ridicule de se démarquer en adoptant le look de tout le monde …