20 ans déjà ! Bali, Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan
Ce billet est écrit à la date d'aujourd'hui pour être raccord avec les informations que vous avez dû avoir en France suite au tremblement de terre d'hier à Lombock.
Bonjour à Tous !
Une journée presque classique, presque ennuyeuse (pas d’élision avec presque sauf dans presqu'île) qui une fois de plus finira par une première dans ma longue vie de voyageur.
Des rencontres
Il y a ce monsieur, type gros nounours car il est imposant ; sorte de gentil nounours avec son regard bleu azur. Je pense qu'il est à la retraite. Il marche doucement et j'ai vite remarqué que son bras était éloigné de sa hanche et que ses épaules n'étaient pas droite. Handicap suite à un accident ou AVC. Il marche difficilement notamment pour descendre les marches. Il est seul. On le voit lors du petit déjeuner.
On a discuté longtemps avec Philippe, ce français d'une cinquantaine d'années qui est avec son fils pour du surf. Ils ont changé de chambre après être aller à Canggu, car son fiston ne cessait de remuer dans leur grand lit, sûrement apnée du sommeil.
Il a été marié deux fois, trois enfants dont deux filles. L'un d'elle a eu des problèmes de santé, elle a fini dans un asile psychiatrique mais elle s'en est sortie (au moins de l'asile). Son fils pour leur dernier jour, demain, va se faire tatouer un oiseau. Il ne veut pas être contre, on n'a qu'une vie. Sauf que le tatouage dure toute une vie. Je reparlerai de Philippe dans un autre article parce que sa vie a été mouvementée.
Pour finir, pour le plaisir des yeux, j'ai croisé une beauté asiatique, la première de ce voyage. Il ne lui manquait qu'une dizaine de centimètres pour entrer dans la catégorie mannequin avec ses cheveux longs, très longs, noirs, très noirs et sa ligne svelte, très svelte. Elle n'avait pas le visage simiesque marqué des javanaises. Elle suivait un homme, son homme, peut-être son mari, un blanc.
La fin du Komala
Il fallait bien y aller, histoire de voir une dernière fois le Komala, mon hôtel historique de Kuta voire mythique, tellement j'ai fait des rencontres. On voulait aussi revoir Wayan, le gentil employé. Malheureusement, il ne travaillait pas ce jour-là. A la place, deux personnes, dont un me connaissait (mais n'étant pas physionomiste, je ne me souvenais pas du tout de lui).
Dernière et surtout ultime tour dans ce qui va disparaître en octobre. La cuisine est toujours présente mais elle sert de lieu de stockage d'anciens lits. La maison construite doit être finie car on peut voir une clim accrochée à un mur (aucun n'a des fenêtres dans ce que nous pouvons voir). Un des bungalows a été comme muré de palissades en bambou comme pour mieux garantir de l'espace. Sinon, nos bungalows, mon bungalow de l'an dernier est occupé.
Dernière et ultime regard car en octobre, ils détruisent tout. Tout va être sous contrat avec les russes. Le Komala 2 est mort. J'ai vu l'ancienne pancarte Komala bungalow 10 mètres dans un coin. Attention, il y a bien, le Komala Indah 2 mais celui-ci est en fait l'ancien Komalah Beach Inn avec une petite piscine autour de 6 chambres (je crois). Le prix 350 000 roupies ! Cela ne les mérite pas du tout pour le rapport qualité/prix. L'ancien "tenancier" (un des membres de la famille, parce que c'est une famille) a cédé la place au manager historique du Komala du XXe siècle, celui qui n'a toujours pas appris à parler en anglais.
Je vais le voir, je le salue. Il me raconte ce qui va se passer et je lui demande des nouvelles du passeport de Pol (le français décédé de l'an dernier). Il me dit qu'il a envoyé le passeport. L'histoire est définitivement terminée. Pour allr plus loin comme on peut l'écrire, il suffit de taper sur Internet "Pol Angeloz exposition".
Magnitude 5.4
Il est environ 20 heures 30, nous sommes sur la terrasse de notre bungalow avec les enfants quand soudain ... c'est comme si notre bungalow était sur une estrade que l'on bouge, comme si des centaines d'indonésiens sautaient à côté de la piscine ce qui ferait bouger notre bungalow.
Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Mes enfants veulent partir, je leur dis de rester sur la terrasse. Je fais quelques pas et je vois que tous les indonésiens de l'hôtel sont au centre ans l'entrée de l'hôtel hors de leur local. Ils disent une phrase comme "ne bougez pas !". Je conduis la famille au centre du groupe.
Mes enfants vont plus avoir peur de notre peur que du tremblement du bungalow qui a duré, je pense moins de 10 secondes. Quelques instants après, l'alerte est levé et les chaînes câblées vont annoncer la nouvelle : tremblement de terre à Lombock (l'île voisine, l'épicentre d'une magnitude de 6.9).
A peine de le temps de se remettre, qu'une nouvelle alerte est annoncée, on se remet au centre et l'on ne bouge plus en expliquant aux enfants, ce qu'est un tremblement de terre avec les plaques tectoniques. La télévision diffuse des images de Lombock mais aussi de Denpasar (split screen). C'est une réplique mais moins importante que la première. Je ne l'ai pas ressentie.
A la télévision, l'alerte tsunami est désormais dans les sous-titres sur les chaînes d'information. A Denpasar, sur les images, je vois une maison en feu, un seul mort. Il y en aura plus d'une centaine et plus de 200 blessés. Nous, nous allons bien mais c'est une expérience déstabilisante.
Jamais, je n'avais vécu une telle expérience. On peut volontairement s'en passer ! Cela évoque en moi, mon dernier voyage sur l'île Kho PiPi, île paradisiaque (Leanordo Di Caprio a dû dormir sur cette île durant le tournage de THE BEACHE - avec un titre inédit de New Order Brutal dans la bande son) qui avait subi le tsunami.
Quelle déception de voir la disparition de mon bungalow qui donnait sur la plage à dix mètres : rasé, à la place des boutiques et les bungalows au fond en forme de U inversée, comme un copier/coller.
Mais ce qui m'avait marqué, c'est que si sur une partie de la plage, le niveau de la mer avait simplement monté (1.5 m) de l'autre côté, l'eau avait tout ravagé, et un hôtel et le village des pêcheurs musulmans. Je dormais donc de côté de l'île, en hauteur, lorsque dans la nuit, j'ai entendu quelqu'un crié "sortez, sortez, tsunami". Bien entendu, je ne suis pas sorti et avec le recul je me dis que j'ai bien fait car je pense que c'était une ruse pour que je sorte et que l'on me dépouille.
Pour en revenir à Bali, il y a bien la confirmation que notre planète va mal suite au réchauffement climatique : canicule en France, records mondiaux de chaleur, séisme. En tous cas, cela ne donne pas envie de partir à Lombock.
Pour moi, le véritable tsunami sera de décider de ne plus retourner à Bali !