20 ans déjà ! Bali, Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan
Par Kitano
On aurait dû partir à Ulu Watu et on n’est pas parti à Ulu Watu.
Ce matin, je téléphone à Made notre chauffeur pour lui rappeler que l’on faisait un tour avec lui cet après-midi. Visiblement, il avait oublié ou prévu une autre course. Pas grave, report de deux jours.
Je reporte donc aussi ma coupe de cheveux. Je me suis rarement fait couper les cheveux à la tondeuse. Mis à part l’armée, je n’ai pas de souvenirs. A parti de ce moment-là, qui est une longue période, je ne suis plus allé dans les années 90 chez le coiffeur. Uniquement en voyages. C’est écrire que j’ai voyagé. Une seule fois j’y suis allé, lorsque j’ai eu mon deuxième fils, car étant né en mars, il ne pouvait pas prendre l’avion. Enfin si, mais c’est déconseillé.
Cette année, j’ai décidé avec mon nouvel emploi de passer chez le coiffeur du coin en demandant la tondeuse (« machine »), taille 3 (oui, je ne vais pas prendre la taille 2, sûrement type militaire ». J’ai trouvé mon salon, j’y ai pris un rendez-vous oral.
En passant devant le restaurant Komala, j’ai remarqué un monsieur d’un certain âge qui est toujours à la même table, soit devant son ordinateur, soit devant son portable. Il est vouté. Je me suis enfin souvenu de lui : c’était le vieux monsieur de l’an dernier qui avait du mal à marcher, à se déplacer, il semblait avoir vieilli.
Ce soir, j’ai dû allumer la lumière extérieure de certains bungalows car il faisait vraiment sombre. Beaucoup de personnes ont quitté l’hôtel dont Greg qui m’a laissé une lettre avec ses coordonnées, toutes ses coordonnées (adresse, téléphone, téléphone de sa femme, mail de sa femme) m’invitant même à les donner aux parents de Pol.
Le père de Pol m’a appelé. Je lui ai dit que nous ne l’avions pas vu depuis deux jours, la dernière fois, il se baignait et qu’il devrait appeler le Consulat. Pas de nouvelle de ses envois d’argent de Chronopost. Je lui ai dit que Greg avait vu ses tablettes de médicaments pas entamés et il m’a dit qu’il les avait en double. Il ne semblait pas si inquiet que cela. Pour l’instant, ce n’est pas à moi de lui annoncer la nouvelle.
Le patron du Komala Indah 2 Beach Inn, je ne l’apprécie pas. Ce que je n’ai pas apprécié c’est son ton lorsque je voulais faire lnternet et qu’il m’a dit que son hôtel était différent du Komala Indah 2. Oui, c’est son ton. J’avais envie de lui dire « je vais pas te le voler ton Internet ! ». Il gère deux fois trois chambres qui étaient le repère des français, des jeunes français l’an dernier. Ce temps-là est révolu.
Le boss qui ne fait pas grand-chose le matin et encore moins l’après-midi car je le vois surfer discute avec une jeune femme blonde. Je comprends vite par l’accent de la fille et sa bonne diction qu’il parle de Pol. Le patron dit qu’il a surfé cet après-midi mais que sa planche a touché quelque chose et que cela n’était pas une bouteille car la mer est propre. Il pensait à un corps. Un corps on en a retrouvé un, celui d’un ukrainien qui a sûrement été frappé par sa planche (il avait encore la « laisse » aux jambes) et qui en est mort. Son corps a été repêché au loin quelques jours plus tard.
Le patron dit qu’une personne lorsqu’elle se noie reste sous l’eau jusqu’au moment où le corps remonte après que ce dernier soit rempli d’eau. La fille avait croisé Pol quelquefois et son commentaire fut le même que tout le monde : « comment a-t-on pu laisser une telle personne toute seule pour ce voyage ? ».
Pour l’instant, il n’y a pas de corps, une simple disparition mais dans des conditions dangereuses. Une femme européenne qui a une petite fille métisse avec un indonésien nous a raconté la scène suivante.
Un homme se baigne nu à ce qu’elle croit car en fait c’est son bermuda qui est descendu. Il nage, nage et soudain une, deux, trois, quatre vagues. Il est pris dans la première. Elle ne le reverra plus. Même si un lifeguard en scooter viendra. Trop tard. Une personne valide peut peut-être s’en sortir mais une personne qui a dû mal à penser et à coordonner ses mouvements, c’est plus problématique.
Ce qui est étrange, c’est que les deux fois où le scooter des mers est sorti, j’ai aidé à le remonter sur la plage … sans savoir que c’était pour Pol.
Plus réjouissant, la redécouverte de notre cantine dans la jalan Mataram (après les jus de fruits, la première à droite, le restaurant se situe dans le côté droit, faisant face à une autre cantine avec un mobilier plus élaboré). La carte est étoffée et je demande, une fois n’est pas coutume, du porc. Comme je ne sais pas comment cela est cuisiné, je choisis le plat le plus cher (20 000 roupies) mais la jeune femme revient en me disant que cela n’est pas possible, je prends l’autre façon de cuisiner. Et oh surprise, du Temulawak. Mes enfants sont contents et moi aussi. Eux plus que moi car ils vont pouvoir prendre encore des capsules qui est dans le réservoir du frigidaire. Oui, ils font la collection de capsules ! Pour 3 €, on a mangé et bu (Temulawak à 3 000 roupies au lieu des 4 000 de la boutique à-côté de notre hôtel).
Le soir, c’est bakso avec la collecte des capsules données par le mari de la dame au regard si gentil, avant que le tout petit ne veuille un maïs.
On va voir Nawill. Sa copine musulmane qui vend des cacahuètes et des boissons est là. Mes enfants, on droit à deux petits paquets. Nawill a pris à manger, il a du riz et du poulet dans des feuilles de banane. Il en a deux, il m’en propose une. Je refuse d’abord parce que je n’ai plus faim mais surtout je ne veux pas abuser de sa gentillesse. Ils ont un véritable sens du partage, ce n’est pas la première que cela m’arrive de vivre cette situation. Je me souviens, il y a fort longtemps, chez mon marchand de noix de coco, un gardien de parking, qui venait et qui un jour, alors qu’il fumait me proposa une cigarette. Lui qui ne devait pas gagner beaucoup était dans le partage, sans aucune arrière-pensée.
Aujourd’hui, les prévisions météorologiques ne sont pas trompées : ciel nuageux avec une bruine mais du côté de Denpasar. Coucher du soleil sans soleil à cause des nuages. Cela devait sûrement être nuageux du côté d’Ulu Watu. Il faudra encore que j’attende deux jours. Pour le meilleur.
Demain tentative d’Uber !
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