20 ans déjà ! Bali, chaîne de Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan pour 2025.
8 Août 2017
C’est la nuit. Les bébés tortues doivent être loin mais elles ne doivent pas dormir comme je vais le faire bientôt.
De passage à Kuta et si vous avez la fibre écologique et encore enfantine, il faut au moins voir le lâcher de bébés tortues.
Remontons dans le temps, lors de mon premier voyage en Indonésie. De passage à Bali, je vois dans un restaurant un plat à base de tortue. Je le confesse, j’y suis entré. Circonstances atténuantes, c’était au début des années 90.
Depuis le nombre de tortues s’est raréfié avec comme conséquence l’interdiction de ce plat – pas toujours respecté par les indonésiens dans certains endroits.
En 2008, une société s’est créée en vue de sauver les tortues en collectant les œufs pondus sur la plage de Kuta et des environs et en relâchant les bébés tortues. De mémoire 132 000 œufs récoltés pour un lâcher de 122 000 bébés tortues.
Sur le guide pour les enfants, il est écrit qu’une sur 100 arrivera à l’âge adulte, ce n’est pas ce que dit le monsieur dans son mégaphone, c’est une sur 1 000 !
Au début des années 2000, il faisait payer le fait de « parrainer » une tortue lors de son lâcher puis il y a eu un changement de cap en faisant cela gratuitement, simplement avec des dons. La question dans cette île où la corruption existe dans presque tous les coins de rue « l’argent sert-il vraiment à aider la cause animale ? ». Quoi qu’il en soit, cette association a au moins le mérite d’exister et de donner aux enfants des souvenirs en même temps que de sensibiliser sur la destruction de notre faune.
La course pour les bébés tortues commence à 16 heures par la distribution des tickets. Auparavant, il fallait attendre pour avoir sa tortue et sûrement que de nombreuses personnes attendaient pour rien. Vers 16h20, c’est la remise du bébé tortue dans un petit bac en plastique avec de l’eau. Il ne faut pas toucher la tortue sauf mettre sa main sur le haut pour l’empêcher de sortir, s'il lui en prenait l’envie.
Puis, on se met en ligne, une longue ligne, qu'il ne faut pas dépasser tant que les tortues n'ont pas encore atteint la mer. On entend le vieux monsieur dire avant "screw down, screw down" ce qui signifie "asseyez-vous".
Aujourd’hui, c’est un lâcher de 300 tortues. Cela tombe bien, on est un dimanche, il y a toujours plus de tortues ce jour-là.
Le vieux monsieur au mégaphone dit que l’on peut donner un nom à notre tortue. L’an dernier, les tortues de mes enfants n’étaient pas vaillantes mais cette année, elles ont dû entendre parler de CARS 3. On descend tous sur la plage sur une longue ligne en suivant les instructions : se baisser, attendre le signal pour mettre la tortue sur le sable, ne pas dépasser la ligne et ne pas bouger lorsque les vagues pourraient ramener des tortues. Mon aîné va voir sa tortue avançait, avançait jusqu’à toucher une vague et disparaître. Il en gardera des souvenirs et un autocollant. Des souvenirs car s'il me demande si sa tortue a été la première à atteindre le rivage, je lui dirais que oui. Cette fois, il a eu une tortue dynamique.
Les bébés tortues vont nager pendant 60 heures, ensuite elles devront trouver à manger et éviter les prédateurs. Je me plais à penser que mes enfants raconteront à leurs enfants que s’ils retournent à Bali, ils verront les petits de la tortue qu’ils ont mises à la mer !
Car les tortues ont comme un gps et dans un quart de siècle, elles reviendront pondre à l’endroit où elles sont nées.
Dans 25 ans, juste la période où l’année prochaine je fêterai ma première venue en Indonésie !