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5 Octobre 2016
Sonia Kronlund est une conteuse. Elle tisse un récit captivant en préambule des documentaires de son émission. Et quand elle répond à notre questionnaire, ce sont encore de toutes petites histoires qui surgissent. Comme « Anne Gaillard et ma mère », ou « Radio rangement »...
Pourquoi la radio ?
Parce que la radio, y a que ça de vrai !
De quelle station êtes-vous l'enfant ?
J’ai commencé à France Inter ! Et c’est aussi la radio que j’écoutais enfant.
Où écoutiez-vous la radio ?
Dans la cuisine ! Ma mère adorait L’Emission d’Anne Gaillard (1975-78) qui défendait avec véhémence les droits des consommateurs. C’était à la fois la naissance du consommateur et la libération de la femme. Une fois l’émission terminée, ma mère devenait elle-même Anne Gaillard, et partait en croisade au supermarché, dénonçait des scandales, faisait vider les rayons, remplacer les produits…
Si vous étiez une émission mythique ?
Passé les bornes, y a plus de limites sur France Inter reste ce qu’il y a eu de plus fou, de plus fin, de plus drôle à un moment donné sur la radio nationale publique.
Si vous étiez un générique de radio ?
Rien que d’entendre le générique du Masque et la Plume, on sait qu’on va échapper au blues du dimanche soir.
De quel animateur ou journaliste radio auriez-vous rêvé d'avoir la voix ?
Clara Candiani, au début des années cinquante, lorsqu’elle lance son émission Les Français donnent aux Français ! Une voix un peu perchée, mais l'animatrice est à fond dans son rôle. Et surtout, elle donne très tôt la parole à ceux qu’on n’appelait pas encore les vraies gens mais juste les pauvres gens ou les petites gens.
Votre première expérience en radio ?
Mon premier reportage pour Là bas si j’y suis sur France Inter était un micro-trottoir un peu sophistiqué sur le thème « la maison de vos rêves ». Je n’avais alors jamais touché un micro. J’y suis retourné une quinzaine de fois et ça m’a finalement pris quatre mois... Puis le reportage est enfin passé.
Avec-vous le trac du direct ?
Ce n’est pas du trac. C’est juste que je VAIS mourir !
Que faites-vous en écoutant la radio ?
J’aime par-dessus tout écouter la radio en rangeant. Meilleure est l’émission, moins bon est le rangement... Car le but – surtout d’un documentaire ou d’un reportage – est de vous faire cesser toute activité, y compris le rangement, pour l’écouter captivée, en regardant le transistor ou le smartphone et en riant (ou pleurant) toute seule.
Podcastez-vous vos émissions préférées?
Je suis abonnée à une vingtaine de podcasts, surtout des programmes élaborés, des documentaires, des récits, des enquêtes. Je podcaste peu d’entretiens ou de magazines. J'aime tout particuliérement les émissions américaines très populaires comme This American Life ou The Moth Radio Hour (dont je m’inspire allègrement dans Les Pieds sur terre). Plus récemment, je me suis abonnée à LSD La Série Doc, une nouvelle série documentaire sur France Culture à ne pas manquer !
Votre pire souvenir de radio ?
Une interview de Luc Moullet, pour la matinale de France Culture que j’ai présentée un été. J’admirais beaucoup ce cinéaste que je trouvais hilarant, alors je l’ai invité à 7 heures. Je ne crois pas qu’il ait fait de réponse de plus d'une syllabe. « Je ne sais pas » a peut-être été sa plus longue phrase. Mes questions étaient sans doute idiotes, il était peut-être trop tôt le matin (ou les deux).
Un moment de radio que vous aimeriez réentendre ?
Le voyage de Daniel Mermet et Sylvie Coma en Iran, à la fin des années 80, toujours pour Là-bas si j'y suis. A l’époque, très peu de reportages sont tournés sur place. C’est un grand moment et de radio et d’histoire.
Les Pieds sur terre, du lundi au vendredi, 13h30 sur France Culture.