20 ans déjà ! Bali, Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan
Tout a une fin et tout recommence.
Un jour, un ami me dit qu'il pensait que je finirais mes jours à Bali ou sur une île thaïlandaise. Si l'idée a son charme, je lui répondis que j'ai trop d'attaches pour mon pays et sa culture pour tout quitter. Par contre, ne pas supporter d'hiver ne me manquerait pas du tout.
Il est vrai qu'avec Internet et la technologie, on est connecté en temps réel avec seulement le décalage horaire. Si je vivais sur Bali, j'écouterai à 13 heures, le journal du matin sur France Inter, j'acheterai les livres versions liseuse. Par contre, ce qui bloque, c'est le cinéma. Les centaines de vidéos - dont les films juste sortis en salle - ne peuvent étancher ma soif de catégorie Art et essai, voire Recherche. Ma bibliothèque me manquerait, sûrement 4 000 titres entre les livres et les revues.
Nous voici déjà le dernier jour de nos vacances où notre seule question du jour était : "où allons-nous manger". On n'avait rien d'autre à se soucier, même pas de la lessive. Il est bon d'être du bon côté de la planète pour passer du temps de l'autre côté, plus accessible et plus chaud.
La chaleur a été moindre cette année, à l'image de la pluie qui a été présente un après-midi, du ciel nuageux aussi. C'est ce que nous avons depuis deux matins. Du jamais à Bali.
Peu de monde au Lusa en ce début de service. Leur spécialité au petit déjeuner, c'est de revenir prendre les assiette vide (nous en avons deux : une pour le plat, l'autre pour les fruits). C'est aussi stressant qu'au restaurant japonais avec le serveur qui reste à côté tant que l'on n'a pas commandé.
Le dernier tour à la plage se fera sous le ciel nuageux et une pluie fine. Nos valises ont été préparées. Nous revenons avec seulement deux valises, celles des enfants étant dans les notres. C'est dire combien nous nous sommes allégés. Cela vient en partie des vêtements que nous avons donnés à Wayane (l'employé du Komala) que du sac que nous laissons au Komala.
Il y a beaucoup d'écoles de surf le matin, sur les vagues. Cet été, il y a soit un fort courant donc pas agréable de nager loin, soit des vagues qui se cassent à d'arrivée avec peu d'intérêt.
Il est temps de revenir à l'hôtel, douche, valises laissées à l'accueil et repas. Nous avions choisi le warung qui propose indien mais pas de chance, il est fermé en ce dimanche. On va presque à côté dans un warung, où ils sont trois enfin deux : une femme, la serveuse et le cuisiner. On commande et là, on va se croire dans un épisode de Cauchemar en cuisine. Le service va être lent, mais lent. Au moins une demi-heure pour un nasi goreng et un curry, même pas au poisson car ils n'ont plus de poisson ! Un couple vient s'installer, j'avais presque envie de leur dire s'ils avaient un avion à prendre, ce n'est pas là qu'il faut commander. Je commande un mango juice, elle me dit 'pas possible, va le boire en face !".
Au moins, la nourriture est bonne. Il est déjà 13 heures, on retourne doucement à l'hôtel et on attend notre taxi. Taxi qui n'est toujours pas là à 13h30. Ce n'est pas du Made. Je lui avais pourtant envoyé un sms hier mais pas de réponse. Je décide de l'appeler et je crois entendre 'sorry'. Je ne sais s'il a une 'mission' ou s'il a fini sont travail mais le résultat est le même, on n'a personne ! A l'indonésienne.
Je vais devoir passer au plan B qui est la compagnie de taxi Blue bird, la plus sérieuse qui fonctionne avec un taxi meter. L'employé du Lusa qui m'a vu téléphoner me propose de me booker un taxi, j'accepte. Il est 13h50 et toujours pas de taxi. Il rappelle, le gars est sur le chemin, sûrement les embouteillage. Le voici enfin. On charge les valises tout en remerciant l'employé.
Et maintenant du classique ou presque. Moins de 40 minutes pour aller à l'aéroport car nous sommes un dimanche et il n'y pas d'école avec des boutiques fermées. Si j'ai payé 150 000 roupies à l'aller, je n'en paye que 70 000 pour le retour. La compagnie n'est pas la même. La compagnie Blue Bird peut amener des clients à l'aéroport mais n'a peu prendre des clients pour le chemin inverse.
Il faut d'abord montrer le passeport à un militaire ou affilié comme tel. Il regarde à peine mes billets d'avion et pas les passeports. Ensuite, il faut passer devant une table avec deux personnes dont une me demande si j'ai un briquet dans ma valise. Je dis que oui. Et bien non ! Faute. Il n'en faut pas. Je le retrouve facilement mais en ouvrant ma valise, il voit mon ordinateur et mon appareil photo et me dit qu'il est préférable de les enlever. Je lui dis que j'ai fait cela à l'aller et me répond qu'ici, il faut mieux l'enlever. J'enlève donc mon appareil photo, mon ordinateur, un briquet et ma bonne humeur (ceci est un zeugma).
Il nous dirige ensuite vers le comptoir de réservation par Internet. J'ai confirmer nos billets juste avant de quitter l'hôtel mais il semble que cela prenne autant de temps que dans la file classique. On garde la poussette pour éviter d'attendre à Paris. Ils nous la donneront à la sortie de l'avion. Enfin, si tout se passe bien ...
Le passage du bureau de contrôle des passeports va prendre au moins une demi-heure. On est sur la file où il n'y a qu'une seule personne. Dans la file d'à-côté, il y a trois employés. C'est mon destin, mon karma. Nous serons les derniers à passer de la file. Visiblement, l'employé avait hâte de quitter son service. Quelquefois, il prenait plus de temps avec certains passagers. J'ai su pourquoi lorsque j'étais à son niveau : il avait en fait son téléphone portable sur la table et il envoyait des sms !
Je regarderai en France les tampons sur nos passeports. Dernière précision : il n'y a plus de taxe à payer. Il me semble que l'année dernière, j'en avais payer mais pas pour les enfants. Peut-être que l'agent m'avait escroqué ou alors peut-être que j'ai oublié que je n'en avais pas payé ? J'avais prévu cette dépense donc il me reste assez d'argent indonésien si je reviens pour payer un taxi et vivre quelques jours.
Il est proche de 16 heures. Goûter pour les enfants. Je m'aperçois alors que l'on est proche de notre plage, de l'endroit où je voyais les avions décoller ! Mes enfants sont contents de voir des avions attérir. J'ai le temps d'appeler Fred mais une annonce précisant 'children' me fait abréger notre conversation. J'ai droit au billet coupe-file avec mes jeunes enfants. J'en profite donc. On décolle à l'heure. J'ai un petit pincement au coeur lorsque que je vois la mer s'éloigner.
Je vais regarder un film TRIPLE 9 que je n'avais pas voulu voir au cinéma. Je m'étais trompé. C'est le premier scénario de Matt Cock dont je suivrai sa filmographie qui arrive à mélanger action et psychologie, fiction et réalité, avec des liens entre les personnages pour une fin inattendue.
Il est presque 21 heures et on a encore trois heures à attendre. Mon tout petit va voir l'A380, il aimerait entrer dans le couloir. Pour l'instant pas de signe de fatigue, pas même froid dans cette grande salle à l'air conditionné frais. Le voyage retour va commencer pour 7 heures sur le papier mais presque vingt avec le décalage horaire. Il nous faudra 25 heures pour retourner à notre point de départ, lorsque nous avons quitté la maison.
On part mais on revient toujours aux origines.