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18 Mars 2016
Saisi par le ministère de la Culture, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a — enfin — rendu public son avis (réservé) sur la modification du cahier des charges de Radio France concernant la publicité. Lequel datait de… 1986 (lire ici notre enquête sur le sujet). Alors qu'elles ne pouvaient, jusqu'à présent, que diffuser des « messages de publicité collective ou d'intérêt général » — mais prenaient déjà de larges libertés par rapport à cette disposition —, les stations concernées (France Inter, France Info, France Bleu et Mouv') vont pouvoir officiellement accueillir tous les annonceurs. A l'exception des boissons alcoolisées de plus de 1,2 degré et des promotions de la grande distribution — très présentes sur les radios privées. Avec un objectif de chiffre d'affaires publicitaire de 42 millions d'euros, inscrit dans le contrat d'objectifs et de moyens 2015-2019 de Radio France (quand la pub rapportait, en moyenne ces dernières années, entre 40 et 45 millions d'euros).
En liminaire, le CSA affirme « son souci que les évolutions introduites par le projet de décret n'altèrent pas l'image de la radio publique auprès de ses auditeurs ». Dans ce but, il fait dix préconisations. Parmi elles, certaines très générales (la définition précise des termes « messages publicitaires » ou « échanges de service » ; l'indication des programmes concernés ; la limitation du volume, déjà prévue — dix-sept minutes en moyenne annuelle chaque jour, par chaîne, contre 30 minutes jusqu'à présent). D'autres sont plus précises : l'instance propose d'« inscrire dans la réglementation l'exclusion de la diffusion de messages publicitaires sur France Culture, France Musique et Fip » ; de clairement identifier les pubs ; ou encore de limiter chaque « tunnel » à 1 minute et 30 secondes.
Radio France, de son côté, va élaborer une charte d'antenne « visant à offrir des garanties qualitatives ». En interne, peu de voix se sont élevées contre cette modification du cahier des charges, qui n'augmentera certes pas le temps d'antenne dévolu à la pub, mais pourra changer la couleur d'antenne des stations concernées, et le confort d'écoute des auditeurs. Les syndicats se disent embarrassés, ayant conscience d'un « piège », mais ne voyant pas d'autre moyen pour « respirer à court terme » financièrement, dans une période d'austérité budgétaire. L'humoriste Charline Vanhoenacker s'est fendue, ce matin, d'un billet ironique sur le sujet.