Comment Hulk Hogan a réussi à obtenir 115 millions de dollars de Gawker… grâce à une sextape

article de 2016

On ne plaisante pas avec Hulk Hogan. Le site américain Gawker a été condamné, vendredi 18 mars, à payer 115 millions de dollars au célèbre catcheur, pour avoir diffusé une vidéo dans laquelle il apparaissait en compagnie intime de l’épouse d’un ami. Les six jurés ont conclu que Gawker avait violé la vie privée de Hulk Hogan en publiant cette vidéo d’une minute 41 secondes dans laquelle ils ont des relations sexuelles. Six heures de délibéré ont été nécessaire aux jurés pour se mettre d’accord. On aimerait franchement savoir sur quels points précis ils ont pu être en désaccord.

Sept millions de vues

La sextape a été consultée plusieurs millions de fois (environ 7 millions !), selon l’avocat du plus célèbre des catcheurs. Son équipe a salué un verdict qui représente, selon elle “l’affirmation d’un dégoût du public concernant la violation de la vie privée déguisée en journalisme”, rapporte le New York Times.

Gawker ne va pas en rester là et compte faire appel de cette décision. Pour l’un des avocats, Michael Sullivan, Hulk Hogan avait renoncé à sa vie privée en évoquant régulièrement sa vie sexuelle en public. Selon lui, Gawker n’avait fait que son travail en révélant le comportement de cette célébrité : “C’est ce que les journalistes font, et au bout du compte c’est ce que nous voulons que les journalistes fassent.”

“J’ai été complètement humilié”

Reconnaissable à son bandana noir sur la tête, sa grande moustache blanche et sa croix d’argent sur le torse, de son vrai nom Terry Bollea, Hogan est devenue une vedette d’émissions de téléréalité. Il a expliqué durant le procès que son ami, partisan d’un mariage ouvert, souhaitait que sa femme ait des relations sexuelles avec lui. Hulk Hogan avait finalement accepté, sans savoir que leur rencontre serait secrètement filmée. Le catcheur, âgé de 62 ans, a estimé que cette vidéo violait sa vie privée. “J’ai été complètement humilié”, avait-il témoigné au procès

Si l’histoire peut faire sourire, pour Gawker, c’est plus compliqué. Une condamnation de la sorte risquerait donc de mettre en péril l’avenir du site. Nick Denton, fondateur et président de la société du site d’actualités et de divertissement, a indiqué qu’il allait faire appel et s’est dit “très optimiste”. Un avocat de Gawker, Michael Berry, avait fait valoir que l’enregistrement et la diffusion de photos et de vidéos –même salaces– étaient inévitables avec des personnes célèbres.

Les défenseurs de Gawker avaient défendu la liberté d’expression, protégée aux Etats-Unis par le Premier amendement de la Constitution, et argué que Hogan se vantait lui-même de ses conquêtes sexuelles dans les médias.