Aux innocents les mains pleines. En délivrant son billet hebdomadaire ce matin sur France Inter (8h55), François Rollin ignorait qu'il abordait un sujet délicat à Radio France : la présence de caméras dans les studios. « C'est Thomas Legrand qui me l'a dit à la fin de ma chronique », assure l'humoriste.
Le comédien souhaitait seulement faire part d'une protestation toute personnelle, celle d'un homme qui se présente au public ni coiffé ni maquillé, « en sorte que j'apparais tout vilain tout moche comme au naturel ». La lumière étant assez peu sophistiquée et la scénographie indigente, il insiste sur le peu d'intérêt qu'il trouve au fait d'être regardé plutôt que seulement écouté. « La radio est un outil merveilleux » qui se suffit à lui-même, ajoute-t-il. « De grâce, n'en faisons pas une sous-télévision. »
Cette problématique de la vidéo constitue un point sensible en radio — à France Inter comme dans d'autres maisons. Même si elle accompagne le développement des nouveaux usages, permis par les smartphones et les tablettes dotés d'écrans, la « radio filmée » ne convainc pas tout le monde. En allant cliquer sur la chronique du protestataire, mise en ligne dans la foulée de sa diffusion sur les ondes, sa justification apparaît pourtant clairement. Sous la forme d'un... spot publicitaire (que l'auditeur/spectateur doit subir avant toute chose). Autrement dit : une promesse de revenus supplémentaires pour Radio France. Et, qui sait, celle d'un meilleur éclairage pour François Rollin et ses semblables ?