Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LASTDAYS

20 ans déjà ! Bali, chaîne de Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan pour 2025.

Son "Muchachas" a bien mérité le prix Nobel du marketing.

Pas plus qu'il n'a été convié à une projection de presse des «Trois Frères, le retour», «l'Obs» n'a reçu le roman de Katherine Pancol. Les producteurs et les éditeurs sont passés maîtres, désormais, dans l'art de promouvoir leurs nouveautés en se passant de la critique, cette mauvaise coucheuse.

Et ils feignent très bien, dans leurs bureaux parisiens cossus, d'être du côté de ce merveilleux grand public dont ils partageraient la vie quotidienne et dont les critiques mépriseraient forcément les goûts. On connaît la chanson, elle est usée.

Nous irons donc acheter «Muchachas» (Albin Michel, 19,80 euros) afin d'en rendre compte. Il sera bien tard. Car cela fait des semaines qu'a été lancée la campagne publicitaire pour ce premier tome, tiré à 350.000 exemplaires, d'une trilogie dont les deux prochains volumes paraîtront en avril et en juin. 

Katherine Pancol«la romancière préférée des Français» («le Parisien») qui s'apprête à «combler ses millions de fans impatients» («Paris Match»), n'en finit pas de donner des interviews.

On y apprend que, pour travailler, elle se nourrit d'oeufs et de sardines. Qu'elle écrit «en appliquant la technique de Hemingway» et vit recluse «comme Romain Gary». Que, dans «Muchachas», il est question de femmes battues et de fillettes abusées. C'est donc du lourd. «Le Parisien» s'angoisse: 

La romancière aux 6,5 millions de livres vendus a-t-elle décidé de changer de registre, d'abandonner le style primesautier qui a fait son succès pour s'attaquer à des problèmes graves?

On n'en dort plus. D'autant que Katherine Pancol cite, une fois encore, Hemingway: «Pour faire un bon écrivain, il faut avoir eu une enfance malheureuse», laissant accroire que la sienne aurait été un enfer.

Elle prétend aussi que Raymond Queneau eût refusé le Nobel au prétexte que son chien venait de mourir. Elle en profite pour glisser qu'elle a perdu le sien, Chaussette. Les Nobel devront faire sans elle.

Jérôme Garcin

Source : "le Nouvel Observateur" du 20 février 2014. 

Son "Muchachas" a bien mérité le prix Nobel du marketing.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
T
Mais alors pourquoi relayer cette info ? Il ne faut plus PAN-COLPORTER En tout cas elle me fait pas envie de la lire .... Elle est trop
Répondre
K
Pourquoi cette info ? Pour deux raisons : une pratique pour avoir un article car en ce moment difficile d'écrire et de maintenir le rythme. Cela va changer !<br /> Ensuite, cela rentre dans la catégorie Jérôme.