20 ans déjà ! Bali, Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan
Bonjour à Tous !
Une boisson énergisante le matin pour décrasser et surtout me réveiller. J'enchaîne avec un petit déjeuner (j'ai testé le riz, les pâtes, le banana jaffle, le pancake) et je commence à être efficace jusqu'au repas de repas. Enfin, efficace pour écrire. Au fur et à meure des jours, le décalage horaire s'estompe et on va finir par se réveiller vers 8h au lieu de 10 heures. Le changement par rapport au Komala, c'est la piscine. Sans celle-ci, l'an dernier, on avait la matinée de libre. Mais les enfants, dont ce voyage est pour eux en profitent un maximum.
J'ai vu ce matin, et je le reverrai encore, un grand et gros monsieur, type nounours avec un regard clair, il fait très gentil. Je l'ai vite remarqué car ses épaules ne sont pas droites et son bras droit ne touche pas sa hanche, il marche avec difficulté. C'est comme s'il avait eu un AVC.
L'après-midi sur la plage, je vais avoir le même regard attiré en moins d'une seconde par une petite fille à côté de sa maman : son visage n'est pas symétrique et ses gestes pas fluide. Elle semble heureuse de découvrir les vagues du bord de plage mais reste à côté de sa maman.
Je me suis souvent demandé quelle est la place des handicapés dans la société indonésienne. Je pense que traditionnellement dans les villages, ce sont les familles, voire le village qui s'en occupe. Un jour, j'en parlera à Fred. C'est comme ce monsieur, ce monsieur d'un certain âge, je pense et je l'ai déjà écrit que Bali est un lieu de ressources, de Balitude mais aussi de jeunesse. Vieillir comme celui que je nomme Christophe a un côté pathétique, surtout lorsque l'on est seul, que l'on a tout quitté. On pourrait me rétorquer qu'il vaut mieux être dans la même situation à Bali, qu'en France. J'en conviens, sauf pour l'aspect médical, en cas de complications graves.
Vendredi soir, beaucoup de circulation sur la Pantai Kuta. Nous faisons notre tour habituel pour trouver notre marchand de bakpao. Notre chambre est l'une es deux sans eau chaude, pour l'instant, la chambre mitoyenne est vide. Il y a quelques années, j'avais demandé une chambre avec eau chaude mais comme je l'ai dit en arrivant à la réception, nous n'avons pas le même ressenti sur ce qui est chaud. Je me souviens même avoir entendu un couple de français qui se plaignait de cet état. L'inconvénient de notre chambre, c'est qu'elle donne même éloignée - sur la rue qui avec l'écho, nous renvoie le bruit de la circulation qui se calme dans la nuit. On entend plus le matin, le va et vient du personnel que du bruit de la rue. Mes enfants se sont vite et bien adaptés et à l'eau froide et au bruit et à la lumière du matin.
Aujourd'hui, on a fêté le moisiversaire de mon aîné. Je vais vous expliquer le concept ... Non, je vous renvoie à un billet précédent. Le moisiversaire a été décalé car je m'étais trompé d'un mois dans les bougies ! Un jour, je ferai un livre non pas de 48 pages mais de 120 pages pour mes enfants ... et pour moi.
Sinon, les drapeaux sont rouges mais on peut se baigner, j'ai revu le gars que je croise depuis une dizaines d'années voire deux décennies. L'an dernier, il proposait des tatouages éphémères en henné. Il a une grosse bague sur l'un de ses doigts et une gourmette avec des maillons xxl. C'est étrange mais je n'ai jamais eu avec lui un bon feeling. Sûrement qu'à l'époque où il proposait des tours à Bali, ses prix étaient plus que touristiques. Je me souviens d'une fois, où grâce à Fred, nous avions loué un taxi (c'était avec Komang), trois fois et le tarif de la dernière course était tellement intéressant que le gars m'avait dit "good price". Le gars est attiré par le grand tatouage lion de mon aîné, cela l'intrigue. Son activité doit être lucrative pour qu'il reste sur la plage.
Passons maintenant à ce néologisme créée par ma sœur et dont j'ai consacré un article l'an dernier : la Balitude. Avant de l'appliquer à l'un de mes enfants, il faut vous résumer la situation française en juillet.
Mon cadet est dans la classe des Petite/moyenne section. Etant du mois de mars, il est entré en classe à l'âge de 3 ans 1/2, tandis que l'aîné de fin d'année avait en petite section 2 ans et 9 mois. L'an prochain, il y aura deux classes dans notre école pour mon cadet soit Petite/moyenne section, soit Moyenne/grande section. La directrice demande à maîtresse Nathalie (l'institutrice de mon fils) 5 noms pour la moyenne/grande section. Mon fils en fait partie. Lorsque le mercredi, j'allais assister avec deux autres parents aux jeux (de 8h30 à 9h), la maîtresse arriva et changea le dé à 6 chiffres par un dé à 3 chiffres car certains ne savaient pas compter plus.
Il n'a pas de mal avec son frère qui le booste, qui le motive, qui pendant les repas lui demande de faire des additions. Je dois souvent arrêter ce jeu pour qu'il se concentre sur le repas. Dans la classe de mon fils, il y a Émile qui est entré en classe à 2 ans et 9 mois ; Emile venait en classe avec son doudou et sa sucette. Je n'écris pas que mon fils est supérieur aux autres mais avec le décalage de l'âge, il est plus avancé. Je pense aussi qu'il a du potentiel pas un fort potentiel (anciennement on disait surdoué) mais du potentiel.
Voici une scène qui m'a marqué. Mon aîné apprenait sa poésie. Tous les jours, on la récitait. En fin de semaine, il me la récite lorsqu'il bloque sur un mot ... et qu'est-ce que j'entends dans sa chambre, mon tout petit qui poursuit la poésie !
Un matin du mois de juin, ma compagne amène mon cadet à l'école et maîtresse Nathalie lui dit "alors contente, votre petit est en moyenne/grande section !". "Non, il n'y est pas". La directrice avait affiché les listes mais sans communiquer à maîtresse Nathalie la composition. Pour faire court, il y a eu un différent pédagogique sur un élève à problème d'une autre classe et maîtresse Nathalie a décidé de demander sa mutation. A peine rentrée à la maison, ma compagne reçoit un coup de fil de la directrice qui nous demande de venir la voir pour qu'elle nous explique la situation. Normalement, cela ne se fait pas.
Lors de l'entretien, elle nous dira qu'elle avait demandé 6 noms à maîtresse Nathalie (elle ment), qu'elle était débordée (pour faire 4 listes de classe) et qu'il n'y avait pas égalité entre sa classe et celle de maîtresse Nathalie. Je lui réponds qu'il ne faut pas confondre égalité et équité.
Elle nous dit que l'an prochain dans la classe de moyenne/grande section, il y aura deux maîtresses dont une fragile qui n'est pas sûr d'être présente le jour de la rentrée et qu'il faudra s'occuper des enfants deux après-midi en fin de semaine.
Pour finir en presque beauté, d'où la manipulation, elle nous dit "je fais cela pour vous car vous êtes impliqués dans l'école". Mon aîné a eu la directrice pendant ses deux premières années ... avant d'avoir eu maîtresse Nathalie. "Mais si vous voulez vraiment qu'il passe en moyenne/grande section, je le fais, vous m'écrivez une lettre et je fais un changement avec une petite dont les parents sont en vacances !"
On va discuter de cela avec ma compagne car je vais appeler l'inspection académique, l'inspectrice qui me recadrera d'un point de vue administratif : "la directrice a les prérogatives, je suis pour la différenciation, votre enfant est ordinaire, vous ne demandez pas un saut de classe". Je m'en doutais mais c'est ce qui suit qui va l'étonne : "je sais qu'il y a des tensions vu la mutation ; on ne dit pas du mal d'une enseignante et on n'affiche pas les listes". Ce jour-là, il était 11h, à 13h30 je donne la lettre pour le passage en moyenne/grande section à la directrice qui me dit "l'inspectrice m'a appelée". Les listes affichées ne sont plus là. Le lendemain, dernier jour d'école, la directrice veut me voir et me tend une lettre, celle du refus de passage.
Tout ce long préliminaire pour vous dire que mon tout petit a été perturbé par cela. Cela se voyait avec avec son doudou : il le mordillait, ce qu'il n'avait jamais fait. Il le demandait souvent comme une régression. Je m'en suis aperçu après mais le fait de parler de sa situation devant lui l'avez perturbé. il comprenait les tensions.
Depuis que nous sommes à Bali, cela a complétement disparu. Décalage horaire, oubli ou Balitude. Je pencherai pour le dernier. C'est comme ses cauchemars. Depuis des semaines, il venait dans notre lit avec son coussin et son doudou car il avait fait des cauchemars, à ce qu'il nous disait. Une nuit, je ne l'ai fait qu'une seule fois, je suis allé le voir et je me suis allongé à côté de lui. En une seconde, il a repris son sommeil. Depuis que nous sommes à Bali, il a repris un sommeil calme, sans bouger comme un vers de terre.
Cette année, même si j'ai moins la Balitude, je suis heureux que mes enfants l'aient intégrée. Ce voyage sera celui de la transmission.