20 ans déjà ! Bali, Jérôme Garcin, Cinéma et séries d'antan
Bonjour à Tous !
38°3. Même fièvre qu' hier soir pour mon aîné qui n'a toujours pas d'appétit.
Peut-être est-ce le vent qui amène des virus ou autres microbes comme l'an dernier. On s'est mis au repos ou presque sans baignade pour lui, excepté la piscine le matin. Il a pu écrire ses premières cartes sans une aide quelconque, même si son écriture reste encore brouillonne sur certaines cartes. Mais, sans ligne, ce n'est pas facile pour lui ; comme pour la nage, l'écriture est exponentielle par rapport aux voyages précédents.
Je ne vous étonnerais pas si je vous dis que les drapeaux étaient encore et toujours rouges et que le coucher du soleil a été gâché une fois de plus par les nuages, ce qui a permis aux Lifeguards de siffler la fin de la baignade surveillée plus tôt.
Journée rencontres aujourd'hui avec Yulia, la dame âgée qui est au massage en allant vers la plage. Je la connais depuis de nombreuses années, depuis le premier voyage avec mon aîné qu'elle aimait bien caressait. Elle est chrétienne mais comme elle ne parle pas beaucoup anglais, il m'est difficile de savoir s'ils reconstruisent l'église. A ce sujet, la messe en anglais a toujours lieu le dimanche, à 10h30, dans la grande maison à étages, un peu plus loin que l'église (cela est indiqué).
Par contre, pas de rencontre avec les marchands de bakpao. On retourne à midi chez les musulmanes et c'est toujours la surprise de voir la note faire des montées et des descentes de prix. Aujourd'hui pour presque le même repas, nous payons deux fois moins. Sûrement des oublis d'ingrédients. Ma compagne me fait remarquer que l'an dernier c'était la même chose ; comme si en venant plusieurs fois, on a droit aux prix indonésiens ou alors elle oublie certains plats qui compose mon assiette en osier sur laquelle elles mettent un feuille de papier alimentaire.
Les rencontres vont continuer car je croise Saïd avec Mysti, le fameux Mysti, celui qui vient à Bali pour consommer de la chair (plus ou moins fraîche selon l'heure plus ou moins tardive dans la nuit). Il me dit qu'il a eu un problème de santé cet hiver et qu'il s'est fait contrôler à la douane avec ses médicaments. Heureusement, il avait emmené ses ordonnances au cas où il ait besoin d'autres médicaments. Il peut remercier sa sœur.
J'ai remarqué que l'on est bien plus contrôlé lorsque l'on est seul avec un sac à dos qu'avec une famille. Rappelez-vous à Jakarta, je suis passé avec le trolley rempli de valises dont une était rempli de trousse de médicaments.
Côté petites histoires de Mysti, des croates se seraient battus hier soir avec des polonais car ces derniers accusaient les premiers de leur avoir bu deux de leurs bières. Autre histoire (mais il me semble que c'est souvent la même), deux surfeurs auraient mangé comme "des animals" dans un warung et se seraient retrouvés à l'hôpital. En 10 voyages, je n'ai été malade qu'une seule fois, c'était à Candi dasa lorsque j'avais commandé un canard laqué. Même en Inde en mangeant dans la rue, je n'ai pas été malade, idem pour la Thaïlande.
Mysti me confirme qu'il y a moins de monde à Kuta car les gens vont à Canggu, nouveau quartier qui fait passer Kuta pour une favela. Les prix des hôtels n'augmentent pas vu la baisse de l'activité touristique. Baisse aussi des activités la nuit pour les filles de la nuit : fini les prix faramineux après dix minutes de discussion. Il a toujours la forme ce Mysti. Et en se quittant, je vois le regard de Saïd levé lorsque Mysti me raconte en des termes crus, la fin de soirée.
La bonne nouvelle d'aujourd'hui a été d'entendre la voix de Fred.
J'ai enfin pu faire le numéro de téléphone pour avoir des nouvelles de Fred. Une vie héroïque pour ce français qui a fondé une famille en Indonésie. Je l'avais quitté avec un emploi qui était sur la sellette mais une fois de plus, il a rebondi pour avoir mieux. Contrepartie de cela, dans un mois pile, il retourne en France après deux ans de disponibilité (pour faire simple).
Au bout de dix minutes, il me dit que de parler français lui donne mal à la tête. Fred maîtrise maintenant l'indonésien, il sait bien le parler mais surtout le comprendre. Il pourrait être professeur d'indonésien pour des français et professeur de français pour les indonésiens.
Comprendre et se faire comprendre, cela change la donne dans les conversations. Auparavant, il me disait que lorsqu'il rencontrait des indonésiens, il parlait 5 minutes et regardait les indonésiens pendant deux heures, aujourd'hui, c'est l'inverse.
Quelquefois, il me dit que certains indonésiens, lorsqu'ils savent que Fred comprend l'indonésien parlent le balinais ou encore mieux le batak (dialecte parlé par 6 millions de personnes au nord de Sumatra). Il me confirme que cette année les températures ont aussi baissé sur son île, finis les 42° mais sa clim est toujours au maximum, c'est-à-dire à 30.
Fred a reçu la visite du maire de la ville voisine (30 000 habitants). Fred a eu droit à cette visite car il avait lors de la coupe du monde, mis un drapeau français sans avoir mis le drapeau indonésien. Il risquait la prison ! Tout est bien qui finit bien et pour l'équipe de France et pour Fred.
A ma question de l'an dernier, à savoir comment les indonésiens font pour travailler sous de fortes chaleurs, Fred m'avait répondu qu'ils ne travaillaient pas et qu'en France, ils ne pourraient tenir le rythme de la productivité.
J'ai vu cela lors du petit déjeuner : bien que nos serveuses soient souriantes, leur rythme ne serait pas adapté pour plus de clients. Je me disais que mis dans un établissement de restauration rapide, elle n'arrivera pas à suivre les multiples tâches à effectuer ou alors elles ne tiendraient pas plus que dix minutes (une minute !). Il faut savoir que la France a le record de productivité mondiale (PIB/nb d'heures travaillées), chiffre de 2017 (blog Thomas Picketti).
Il commence par se faire tard, il faut aller manger et je laisse Fred, en attendant de le retrouver bientôt. C'est étrange car si je l'appelais de France, j'aurais la même conversation mais en l'appelant de Bali, je me sens plus proche, même si l'on ne va pas se voir dans l'immédiat.
On part mais on revient toujours ou presque. Je pense qu'un jour Fred quittera la France pour de bon. Mais pour l'instant, il va préparer son retour, en écoutant un peu plus le français sur les chaînes câblées, à la radio tout en suivant les actualités.
En ce qui me concerne, le mien n'est pas encore à l'ordre du jour, je n'y pense même pas. Et pourtant, il me reste beaucoup moins d'un mois !