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Films a la Geode
Après avoir vu MISSION IMPOSSIBLE 3 dans la belle salle du REX (à Paris), je ne pouvais laisser passer l’opportunité d’aller voir cette année, des films à la Géode.
En fait de films, on parlera de moyen métrage puisqu’ils sont d’une durée inférieure à une heure et que leur intérêt réside essentiellement dans la technique de projection.
Le premier film OURAGAN EN LOUISIANE est produit par The weather chanell et nous conte à partir d’une sensibilisation écologique, le passage de Katarina en Louisiane. Le personnage fil rouge est une adolescente qui joue du violon (elle a deja enregistre des disques). Nous allons la suivre avant, pendant et après le cyclone.
L’intérêt ne tient évidemment que par la technique de projection a 180 degrés qui par les mouvements de caméra arrivent a faire ressentir des sensations de vertiges. Une illusion parfaite. A mon goût, il n’y en a pas assez, c’est comme si l’on avait enrobé ces quelques séquences par une simple histoire avec une ado horripilante.
Il y a une utilisation d’images de synthèse (partie du sommet du gymnase qui s’envole), une vision de la catastrophe sans remise en cause politique des secours. Cela n’était pas le but de ce produit plus axé pour le continent américain.
D’ailleurs, cela se terminera en chanson. Pour les quelques sensations, c’est cher payer les presque dix euros. Par contre pour un programme de deux films vous ne payerez que quinze euros. Ce que je fis et pus ainsi profiter du film des DINOSAURES EN 3D.
D’un niveau documentaire beaucoup plus intéressant que le precedent - mais il n’y avait pas de mal - le procédé 3D allié avec un écran géant (pas du 180° mais vaste superficie) est vraiment impressionnant lorsque des les premières images dinosaure aquatique ouvre sa bouche : effet garanti sur le public enfantin qui put lâcher des cris !
Cette fois, c’est un paléontologue sud américain qui part à la recherche d’os, de squelettes de ces bêtes dont les oiseaux sont aujourd,hui les descendants. Les scènes sont bien présentées, les théories aussi : nid d’œufs surveillés, changements climatiques, comète, scènes d’attaque, évolution.
Les fans de dinosaures, petits et grands, ne manqueront pas ce rendez-vous à la Géode.
PHENOMENES
La force du réalisateur d’origine indienne est d’être un auteur : il écrit, produit et réalise ses films. Mais c’est aussi sa faiblesse. Il sait choisir ses sujets mais les traite de manière plate, sans arriver à se sortir d’une histoire qui serait plus adaptée à l’écriture qu’à l’image. D’ailleurs son dernier film (en 2007) était issu d’un conte qu’il racontait à ses enfants. Je ne pense pas que cela soit le cas pour ce qui va suivre.
Un matin, à Central Park, une vague d’automutilation, de suicides commencent pour s’étendre dans la partie Nord du pays. Au départ, l’origine terroriste est avancée mais devant l’ampleur du phénomène, il faut rechercher une autre explication.
Un professeur de science va la trouver, en même temps qu’il passe avec sa femme une période difficile dans son couple.
Je visualise assez bien Shyamalan en train d’écrire son scénario : contamination croisée avec une histoire de couple dont fait écho le métier du personnage central sans oublier la garde de l'enfant du couple de leur meilleurs amis. Les résonances, échos et avancements sont soulignés voire surlignés.
Cela se regarde, du classique et même si on montre des scènes 'chocs' (une personne se met sous une tondeuse, une autre se plante une aiguille dans le cou, une tête à travers les vitres, …), on pratique le hors champ pour que le film ne soit pas interdit aux moins de 12 ans.
En fait, c'est comme le personnage central interprété par Mark Walhberg - toujours aussi fade et transparent - professeur qui ferait son cours : on a appris, on a compris mais on ne veut pas poursuivre car il n’y a pas à en dire plus.
Un bon début pour un développement prévisible sans parler du happy end convenu pour le couple ! Cela ressemble à une copie de Roland Emmerich qui est lui aussi scénariste et producteur de ses films et qui en 2004, comme par hasard, parlait d’écologie comme point de départ avec le réchauffement climatique dans LE JOUR D'APRES.
Le message écologique est passé, celui d’une morale passéiste sur l’amour aussi, l’épilogue rappelle tous ces films de contamination et auparavant on aura eu droit aux clichés du genre (explications télés, personnages secondaires, enfant, suspens). Le summun de la betise ou de la pensee du realisateur est atteinte deux scenes qui mettent en scene Mark Walhberg. Dans la premiere, il commence a parler avec une plante d'interieur (qui s'avere etre une fausse !) et l'autre sa reponse lorsque sa femme lui annonce que si elle rentrait en retard, ce n'etait pas a cause du travail mais parce qu'elle prennait un capucino avec un collegue de travail : "he bien moi, je suis rentre dans une pharmacie parce que la vendeuse etait jolie et j'ai voulu acheter un sirop contre la toux alors que je n'avais rien". Finalement, il ne l'a pas achete !
Apres ce film, on peut se demander s'il faut continuer a suivre ce realisateur. Se poser la question peut deja donner la reponse.
INDIANA JONES ET LE CRANE DE CRISTAL
L’idée de Steven Spielberg mais surtout de Georges Lucas, createur du personnage, était de retrouver l’esprit des films de série B avec un planning bien defini : de l’action, de l’humour et des coups de théâtre tous les quarts d’heure ou presque.
Pour ce dernier et sûrement ultime opus, l’esprit s’est inversé : cette aventure ressemble plus à une série télévisée vieillissante qu’à un film. C’est ce qui est tout d’abord à remarquer plus encore que l’âge de l’acteur principal (65 ans) qui le limite pour les cascades (malgré le doublage).
Les premières images avaient de quoi me réjouir puisqu’elles montraient un terrier qui faisait apparaître une marmotte enfin on dira un chien de prairie (en image de synthèse que l’on reverra par deux fois) : un message a peine cache pour cette attente de 9 annees.
Le scénario est pourtant ecrit par David Koepp (Mission Impossible, Spiderman 1+2, La guerre des mondes entre autres), certes a partir de l'idee de Georges Lucas. On trouve donc une méchante du camp de l’Est (une composition du caméléon Cate Blanchette avec sa coupe au carré cheveux noirs), une trahison, une filiation et un happy end en forme de mariage ridicule. Il ne faut pas oublier les scènes avec effets spéciaux, obligatoires dans ce genre de séance : la poursuite dans les montagnes, suivies des fourmis en passant par les chutes d’eau et enfin l’envol d’un vaisseau.
L’aspect filiation était pourtant intéressant comme pour le précédent (il est vrai que le père d’Indie était alors joué par Sean Connery - cite ici par une photo) mais son traitement est cette fois abordé avec toutes les conventions et schémas typiques, même si l’on peut y entendre une certaine irrévérence qui ne convainc pas du tout. On peut alors penser au TERMINATOR 2 mais dans ce cas, c’était réussi. Et puis côté références même s’il y a dans ce crâne de cristal du E.T, c’est surtout X-FILES qui est present avec une fin prévisible et une absence d’intérêt à cette trop longue aventure de deux heures.
Ce qui peut paraître étrange, c’est que le second film X-FILES sort le 30 juillet et se nomme REGENERATION, tout l’inverse du film de Spielberg qui ne peut se sortir d'un cinéma spectacle sans reussir a donner du relief à une filmographie plus adulte.
EL DORADO
Etes-vous déjà allés au cinéma sans savoir ce que vous alliez voir ? Moi jamais.
Sauf lors de « la dernière séance » de mon cinéma qui a fermé pour de nombreux, très nombreux mois de travaux. Au programme, un
film surprise avant que j’anime une vente aux enchères aussi loufoque qu’improvisée !
Loufoque peut-être repris pour ce film belge de Bouli Lanners avec le thème classique du road movie de deux personnages opposés qui n’aurait jamais dû se rencontrer. Un jeune homme venu voler se
trouve attraper dans la chambre d’Yvan bien que caché sous le lit. Il veut partir s’il peut garder une bouteille remplit de monnaie. Á partir de là, la conversation peut commencer et l’histoire
aussi.
Le film peut se découper en deux parties, la première humoristique avec un comique à répétition, peu de paroles, du visuel qui rappelle le film ICEBERG (auquel je n’avais pas accroché). Et puis,
le ton devient plus profond, intime avec les retrouvailles avec les parents. On ressent alors tout le poids, la souffrance d’un manque de communication qui mène à l’errance Un retour vers la
famille, les origines, des traumas mais aussi des problèmes si communs de personnes ordinaires ou borderline, comme c'est le cas.
Des scènes à l’humour froid, des situations inattendues parsèment le film comme par exemple : le chien tombé d’un pont (certes il a les pattes attachées), le nudiste aidant au dépannage de la voiture (au nom d’Alain Delon !), les rideaux faisant office d’habits, l’attente du voleur sous le lit, le vol dans la boutique vide.
Objet filmique identifié, il reste une drôle de sensation et une perception émouvante pour un film en demi-teinte sur des personnages en quête d’équilibre. Bouli Lanners acteur, scénariste et réalisateur (de son 7e film) a réussi à donner un style particulier rempli de l’humain trop rarement vu cette année.
VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE EN 3D
Ce remake n'a pas d'autre interet que celui des lunettes permettant de voir le film en 3D. De nombreuses scenes reviennent,
notamment celles ou les personnages tendent la main en notre direction.
Mis a part cela, c'est une succession de scenes qui semblent sorties d'un parc a attractions ou l'inverse (poissons, plantes, dinosaures, lave). L'acteur principal Brendan Frazier est aussi
producteur executif du film (on pourra bientot le voir en Asie avec le film LA MOMIE 3).
On aimerait voir plus de film en 3D, la profondeur, la perspective donnent une autre dimension, c'est le cas de l'ecrire mais on aimerait aussi voir moins de films de ce niveau de
telefilm.
A SCENE AT THE SEA
Quelle joie ce fut de revoir un des premiers films Takeshi Kitano au détour du festival Sportissimo, qui eut
lieu dans ma ville. Datant de 1991, il n'a rien perdu, ni avec le temps, ni après une seconde vision, c'est même le contraire : un plaisir de le remettre en perspective dans la filmographie de
Kitano qui le réalise mais ne l’interprète pas
Un jeune homme éboueur, trouve lors d’une de ses tournées un surf cassé et va se lancer dans ce sport accompagné par sa copine, elle aussi sourde muette. A partir d’une histoire simple, ce sont
par les regards - pas toujours expressifs - que passent les sentiments. D’ailleurs, on parle peu (on parlera peu) dans les films du réalisateur japonais. Les sentiments sont profonds comme cette
passion pour le surf qui va forcer le respect des professionnels et même du marchand de planches ! Il y a une tendresse - cachée - dans tous les personnages qui fonctionnent souvent par
duo.
Une scène peut résumer le film : le garçon (on ne connaît pas son nom) inscrit au concours, laisse passer son tour car il ne peut entendre l'annonce de l'épreuve auquel il est
convié. Autre scène, voulant avertir a sa copine qu’il est en dessous de sa fenêtre, il commence à jeter des cailloux à sa fenêtre mais elle ne peut entendre, jusqu'au moment ou il casse la vitre
et doit s'enfuir ! Nous voici revenu au début du cinéma, on pense aussi à Jacques Tati.
La musique de Joe Ishaishi est l'une de ses réussites, celle dont on reconnaît à la première seconde le thème et l'envie de poursuivre l'écoute. Humour visuel a répétition, personnages comme les
aime Kitano, à la limite de la société dans une vie somme toute morne. L'irruption du surf, c'est le changement, la vie mais aussi la mort. La mer est un classique, dans tous les films on
retrouve ou presque cet élément bien que Kitano se défende de toute idée psychanalytique.
Derrière la passion d’un sport, c’est le thème de l’Amour qui est traité, comme dans HANA-BI (de manière feutrée) et surtout DOLLS. A SCENE AT THE SEA est une merveille pour ceux qui aime
Takeshi Kitano. Premier film d'une filmographie et déjà film de maître, le chef d'œuvre HANA-BI viendra plus tard.
CHRONIQUE DES MORTS VIVANTS
40 ans apres ce qui restera la naissance d'un genre (LA NUIT DES MORTS VIVANTS) et trois ans apres la quatrieme aventure de ces
morts-vivants (LAND OF THE DEAD), voici que Georges Romero remet le couvert - si je puis ecrire cela - sous forme de syndrome PROJET BLAIR WITCH autrement dit les images sont celles prises par un
etudiant metteur en scene qui va filmer le debut de la contamination, de la propagation du retour des morts-vivants au pas toujours aussi lent qui ont toujours autant envie de mordre et dont la
seule facon de se debarasser est de leur eclater la cervelle (pour ceux qui ne sauraient pas depuis 40 ans !).
Un film de Romero se distingue aisement de ceux de la jeune generation, on percoit un recul, un message qui depasse le seul but de donner du frisson ou de monter dans la surenchere. Mais, pour le
procede du film qui est de montrer les images tournees ou enregistrees, le film vient s'ajouter a la liste de cette annee qui compte EN QUARANTAINE (reportage
tele), CLOVERFIELD (reportage prive) et bien sur le dernier De Palma (REDACTED, reportage de guerre).
Se mefier des images, de la force des medias, savoir trouver la verite, placer son art au-dessus de la morale : la contamination est cette fois televisuelle. Effrayer d'abord le peuple est l'une
des techniques de manipulation (voir l'ete dernier la critique sur le film de Mickael Moore - SYCHO). On peut penser que le realisateur se reconnait dans le personnae du (vieux) professeur de
cinema accorche a sa bouteille mais excellent tireur a l'arc.
Pourtant, si pertinente soit la demonstration, le film suit les lois du genre et s'il suscite quelques scenes sanglantes classiques, il ne parvient pas a depasser son classement en serie B de la
bande decimee.
L'INCROYABLE HULK
Vu en version originale sous-titree anglais sur grand ecran
Ang Lee s'etait lancee dans la premiere aventure du monstre vert et on comprend que ce dedoublement de personnes, prisonnier de lui-meme et surtout de ses coleres, pouvait cadrer avec la
thematique de l'auteur.
pour cette seconde aventure, changement d'equipe : c'est le francais Louis Leterrier qui met en scene (Le transporteur), Edward Norton remplace Eric Bana et Liv Tyler la belle Jennifer Connelly.
Cela ne changera au deroulement d'histoire simple voire simpliste.
Le docteur Bruce Banner recherche un antidote tandis que l'armee le recherche et devra lutter contre l'un de leurs soldats devenus monstrueux suite a des experiences et avides de destructions que
seul Hulk pourrait stopper.
On prend les memes personnages et on recommence. Un cercle se forme entre le docteur, son amoureuse, son pere, l'armee et le mechant. Une fois de plus, il y a une dichotomie entre les scenes
'intimistes' et les effets speciaux qui sont le coeur du film, ecla devrait etre l'inverse. Il est avere que la structure des films MARVEL se termine obligatoirement par un super-combat, ce
qui n'est pas le plus reussi meme dans le cas de SPIDERMAN.
La premiere partie est plus interessante que ce qui va suivre, a savoir le spectacle. Souvent, j'ai pense a un jeu video dans les poursuites. Je ne me trompais pas lorsque j'ai vu le jeu video
issu du film. Il est vrai que HULK dans les comics n'est pas un modele de psychologie et de personnage dont on peut avoir de l'empathie comme la Chose par exemple (4 fantastiques). On pensera
souvent, sans souci a des references a King Kong pour certaines scenes (et meme a la version pour le cote humour - Hulk se cognant la tete - de Peter Jackson).
Film plat qui n'arrive pas a donner de la consistance a ce personnage auquel il faut noter le role de Liv Tyler fait echo a celui de la bande dessinee qui etait tenu par un orphelin qui arrivait
a calmer Hulk. Comme dans le cas pour IRON MAN, la derniere scene met en place le prochain film avec LES VENGEURS. On attendra donc.m
X FILES : I want to believe
Le precedent et donc premier film de Chris Carter, je l'avais vu dans un cinema de Bangkok, je l'avais trouve comme un episode
rallonge de la serie. Dix ans apres, dans une autre capitale asiatique, c'est la meme impression qu'il me vient.
Les annees ont donc passe pour les ex-agents du FBI : Scully est docteur dans un hopital pour enfants en fin de vie face a des maladies ou il n'y a pas encore de remedes et Mulder ... reste
Mulder.
Mais voila que le FBI contacte Scully qui contacte Mulder suite a la disparition d'un agent de leur section. Les voici donc partis pour une nouvelle
aventure, la derniere peut-etre. Chris Carter et Frank Spotnitz ont volontairement ancre cette histoire dans une realite faisant peu appel au paranormal. C'est leur angle d'approche pour se
demarquer de la serie mais aussi du theme du complot mais cela laisse un sentiment de frustration.
Une nouvelle fois, je pense a une aventure qui aurait fait deux episodes. Le scenario va a la facilite en oubliant par exemple la piste scientifique des accidents de voiture, les recherches aux
alentours, la localisation par le telephone, l'enquete plus approfondie sur la piscine. Comme pour le precedent film, l'element de la neige - avec plus la glace, l'eau - est present. On
pense encore aux tournages a Vancouver. Mais le suspens n'en est pas un et le mystere plutot brumeux.
En fait, le film doit se lire dans son sous-titre original "I want to believe". Certes, c'est cette affiche tant de fois vue dans la serie qui doit se lire comme ne s'adressant pas a Mulder. Le
retrouver (barbu) dans un lit avec Scully - sans parler de la scene du baiser - marque la rupture avec la serie et fait un clin d'oeil a la couverture de Rolling Stones ; sans oublier le
retour d'un personnage meme pour une courte duree vers la fin du film.
A la fin du film, en Malaisie encore plus vite qu'en France, les gens quittent la salle. Defilent alors des images de glace, neige, pluie, mer et je me demande la relation de celles-ci avec
l'histoire, jusqu'a l'image presque finale.
Si revoir les deux personnages a peine vieillis fait plaisir, le film de Chris Carter ne laissera pas de traces faute de n'avoir pu donner une autre dimension - a defaut d'ambition pour ce film.
Le film porte mal son titre.
BATMAN THE DARK KNIGHT
Le film a été vu au cinéma, en Thaïlande, en version originale non sous-titrée.
Le titre fait référence à celui presque complet de la bande dessinée de Frank Miller (The dark knight returns) basée sur un
graphisme et une histoire noire d'ou ressort la personnalité plus que complexe et peut-être égoïste du chevalier noir face a son ennemi le Joker, qui serait une face différente d'une certaine
monstruosité.
Des les premières images de gratte-ciels, le décor est planté dans une ville moderne où va se commettre un hold-up avec cette particularité que les voleurs vont tour à tour se faire tuer par
leurs complices. Le dernier restant étant le Joker qui laissera une bombe dans la bouche du gardien blessé.
Il n'était pas aisé de passer derrière les deux premiers épisodes de Tim Burton, même si pour Christopher Nolan, c'est son second épisode après le BATMAN BEGINS (les origines tragiques de Bruce
Wayne). Il garde l'esprit du personnage pour plonger le justicier dans des aventures plus éclectiques.
Première constatation et défaut, le film est long presque 2h30 imputables à trop de scènes et trop de personnages. Certes, le scenario écrit par le réalisateur et son frère se tient et suit une
logique psychologique mais à force de trop en raconter on se perd.
Il y a le magot des hold-up avec cet homme d'affaires chinois qui sera ensuite enlevé par Batman (mission digne de Mission Impossible), le suspens
avec les bateaux, le personnage de Double-Face. Rachel est l'élément amoureux bien que cela soit peu crédible pour le playboy Bruce Wayne comme le montre la scène ou il est accompagné de trois
belles femmes, sans compter sa poupée russe (avec une répartie humoristique "Bruce va me tuer", lorsque celle-ci se fait surprendre dans d'autres bras).
Pour ma part, le problème des Batman vient de Bruce Wayne. Jamais, je n’ai jamais réussi à accrocher sur l'interprétation de ce personnage à la différence, par exemple, d'un Tony Starck dans IRON
MAN.
Par contre, pour le Joker, Heath Leger - qui décédera peu après le tournage (il jouait dans BROKEBACK MOUNTAIN) – fait une composition saisissante. Il mérité à lui seul la vision du film. Si Jack
Nicholson en rajoutait dans le côté exubérant et clownesque, on est dans ce cas face à un clown blanc au maquillage sale, ancré dans une réalité psychiatrique perturbée. Le personnage du Joker
apparaît plus calculateur, technique et secret. Un de ses hommes dira qu'il ne sait ou il peut être joint. On peut alors se demander comment il peut recruter des hommes qu'il n'hésite pas à
abattre !
On a une autre explication aux origines de ce méchant qui existe plus par l'existence de Batman que par le désir d'argent (scène ou il met le feu
a la montagne de billets avec au somment le chinois menotté). Une des scènes de fin avec l'hélicoptère rappelle le Batman 1 tandis que les courses poursuites impressionnantes donnent l’impression
qu'un jeu vidéo pourrait être commercialisé, ce qui n’est pas le cas contrairement au HULK.
Ce Batman présente plus d’outils technologiques, d'explosions, de morts sur l’écran dans une histoire plus étoffée mais qui ne me permet pas de le préférer aux réalisations de Tim Burton. Á chacun son siècle.
HANCOCK
Mondialisation aidant et produit formaté, Hancock est arrivé en tête du box office français et américain lors de sa sortie presque simultanée.
A partir d'un personnage super-héros (on pense à Superman) qui aurait une tendance à prendre de la bouteille et surtout à la boire, devenant ainsi gaffeur dans ses actions contre le
crime ou pour faire le bien, se cache Hancock et ses maladresses. Un homme d'ailleurs bien seul.
C'est le dénominateur commun des personnages cinématographiques de cet été (Batman, HELLBOY et bientôt HULK). Commun et classique pour donner du relief à leurs combats qui se révèlent
surtout intérieur.
Hancock est mal rasé, une bouteille a la main, dort sur les bancs publics, passe la main aux fesses des femmes qui passent mais au fond, c'est un bon garçon. D'un côté, c'est normal puisque le
rôle est tenu par Will Smith aussi producteur du film. Il y aura donc des poursuites, des effets spéciaux (des le début du film) et la révélation - pas convaincante - de la partie manquante de sa
mémoire.
Le film reste plus intéressant dans sa première partie : présentation du personnage décalé, borderline et la rencontre avec le conseiller en communication. Á partir de ce moment, on reprend les
cadres classiques et politiquement corrects du film qui se doit de respecter le cahier des charges : bons sentiments, révélation, happy end. Cela nous rappelle que nous
regardons un produit formaté. Au regard des chiffres d'entrées, l'objectif est atteint. Pour ce qui est d'un film qui rappelle un auteur, il faudra attendre le nouveau Guillermo Del Toro et
son Hellboy 2.
BE KIND REWIND (2e vision)
"Michel Gondry a du talent et BE KIND REWIND sera l’un des films phares de cette année". Voici ce que j'ecrivais il y a trois mois. Je persiste et je vais meme en rajouter.
Monsieur Fletcher, patron de location de cassettes video doit s'absenter pendant quelques jours en ne pouvant pas dire a son employe qu'il ne faut pas que son copain Mike entre dans le magasin. Ce que ce dernier fera et concourrera a effacer toutes les cassettes etant magnetise ! Seule possibilite pour faire tourner la boutique : realiser des films suedes.
Apres cette deuxieme vision, le film de Michel Gondry garde toute son excitation, cette ode au cinema, cette declaration d'amou et ses acteurs et actrices qui nous transmettent ce plaisir a jouer. Bien sur, il y a Jack Black en personnage limite parano et borderline, Mos Def vraiment touchant (voir la scene ou il met a ses oreilles pour ne pas entendre la verite) dans son role de vendeur limite mais dont le rapport avec Monsieur Fletcher (un Morgan Freeman epatant) depasse le statut d'employe/patron.
Tous les autres personnages secondaires qui completent la panoplie de cette comedie si jouissive ne peuvent etre oublies : Alma l'actrice improvisee, la bande de jeunes (avec la cassette du Roi Lion), Madame kimberley (jouee par Mia Farrow aux cheveux toujours aussi boucles), le gerant du video club concurrent, ..... et meme le mechante apparition de Sigourney Weaver ("vous savez, j'ai une famille a nourrir aussi").
Je ne peux m'empecher de refaire un rapprochement avec le film de Tim Burton ED WOOD dont un scene du film a un lien de parente (d'ailleurs le vrai Ed Wood faisait a sa maniere des films suedes) : celle ou Ed Wood (joue par Johnny Depp) assiste a la premiere dans une salle de cinema et repete les phrases en meme temps qu'elle se joue. Cette scene est bien sur sublimee et imaginee par Tim Burton mais qu'importe. Dans le film de Gondry, c'est la meme chose lors de la diffusion ultime du film fait par et pour les habitants du quartier.
Bien sur que la realite fait disparaitre ces lieux de projection, de vente, de cinema d'auteur que l'on aime tant. Mais tant qu il existera des personnes comme Ed Wood (le vrai), Tim Burton, Michel Gondry, l'espoir que les createurs, les artistes existent toujours est bien vivant. Et qu'importe du support ou du lieu.
Comedie inventive douce amere a laquelle on sourit, rit, applaudit devant un film qui a du coeur. Pour l'instant, c'est le seul de l'annee a entrer dans cette categorie.
BEE MOVIE
Une jeune abeille ne veut pas suivre la voie tracee vers un emploi a vie et va a la rencontre d'etres humains qui va aboutir a la reconnaissance des droits des abeilles pour vol de miel ! Voila pour le sujet de depart de ce film d'animation Dreamworks qui rappelle la place de l'individu dans un groupe fortement socialise. On pense alors a FOURMIZ.
Le traitement de l'image avec des couleurs acidulees et des personnages humains correspond a ce que l'on voit depuis longtemps maintenant, mais il y a un decalage entre un scenario des plus classiques qui s'adresse aux enfants et les dialogues qui fusent avec des jeux de mots derriere un comique de situation. Derriere ce film, il y a jerry Seinfeld - que je ne connaissais pas - a la production et au scenario qui laisse entrevoir son humour dans la serie (a succes) qu'il avait aux Etats-Unis (Seinfeld).
Le debut d'histoire n'est pas credible, la suite non plus pour une duree trop longue malgre ses 95 minutes. Surtout, ce qui est genant c'est le message, la morale qui se retourne en fin de film : au depart, on vante la lutte, la reconnaissance de droits, le sens de la difference, le libre-arbitre pour conclure que l'epanouissement passe par le travail pour le groupe et pour le bien de l'humanite.
Le film est sorti durant l'hiver 2008 et n'a pas rencontre son public avec raison.
HELLBOY 2 THE GOLDEN ARMY
Film vu au cinéma en Thaïlande, en version originale non sous-titrée.
Cette année sera pour moi l'année Guillermo Del Toro qui découvre ce cinéaste. Séance de rattrapage pour ce
réalisateur mexicain qui semblait être abonné aux films d'adaptation de personnages de comics (Blade 2, Hellboy), avant de réaliser le fantastique - dans tous les sens du terme - LE LABYRINTHE
DE PAN avec une esthétique personnelle mélangeant Histoire et féerie dans ce que l'on pouvait sous-titrer comme Alice au pays des franquistes.
Fort de cette vision il y a quelques mois lors d'un festival du cinéma espagnol (avec LA ZONA comme punition tout de même), c'est avec plaisir que j'allais découvrir son nouveau film et donc la
seconde aventure de cet être a la peau roue et a la main de pierre, venu des enfers mais luttant pour le bien avec ses compagnons.
Le film débute par ce qu'affectionne le réalisateur : raconter une histoire. C'est celle que lit le professeur au petit Hellboy pendant que celui-ci se brosse les dents (de larges dents) : il
était une fois un Roi, son peuple, des humains, une guerre, une armée et une couronne. On retrouvera bien sur, cette armee indestructible (THE GOLDEN ARMY) en fin de film mais ce n'est pas ce
qui intéresse le réalisateur. Le point central reste celui de la filiation : Liz est enceinte et Hellboy ne le sait pas. Filiation aussi dans les rapports entre le roi et son fils (le prince
Nuada), ce dernier glissant cette phrase a un moment tragique : "je t'ai toujours aimé". On poursuit cela avec le Prince et sa sœur.
On retrouve par moments l'environnement neigeux et les formes de personnages du film précédent. Ce qui le différencie des films américains classiques, c'est bien entendu la conclusion et une
scène de presque karaoké entre Hellboy et son copain « poisson » Abe bien éméchés.
La forme et les relations entre les personnages se rapprochent de ceux des X-MEN (avec leur perception par
les humaines) et la scène dans la ville souterraine peut rappeler celle classique de la trilogie La Guerre des étoiles, le tout se terminant dans une ambiance proche du Seigneur des anneaux
(Del Toro devrait réaliser pour 2011 un film sur le HOBBIT).
Esthétique personnelle et spectacle de qualité sont la marque du réalisateur qui reste dans le film de genre mais en plus intéressant que les produits calibrés. Le personnage Hellboy semble
fidèle à lui-même, aimant la castagne en étant trop impulsif et sûr de lui.
Dans la dernière scène, il rend les armes, façon de Del Toro de passer à d'autres projets. D'ailleurs symboliquement le dernier mot entendu n'est pas celui de "baby" mais de "babies".
KUNG FU PANDA
Ce film a ete vu sur grand ecran tele en version originale (non sous-titree)
Les films qui sortent sur nos ecrans l'ete sont souvent comme ces glaces que mangent les enfants : ils en ont envie mais les oublient sitot celles-ci terminees.
Il en sera de meme avec ce film d'animation Dreamworks, studio qui semble etre synonyme de films pour enfants avec un
scenario simpliste, attendu et une animation qui aiment a humaniser animaux ou insectes. On peut ne pas
apprecier. C'est mon cas.
Po, panda potele de son etat, reve qu'il est un Dragon Warrior, ce qu'il va devenir en etant designe par hasard, a la suite de circonstances aeriennes. Leger souci, il est serveur de nouilles (son pere adoptif un canard tient un restaurant), ne connait rien aux arts martiaux et surtout va devoir combattre Shifu - fils adoptif de Maitre Tai Long - expert toutes categories qui vient de s'evader de prison pour le defier.
Il est evident qu'il y a un message, style "on est ce que l'on se projete" mais cela est lourd comme
l'humour destine vraiment a des enfants et pas drole du tout a l'image de ces glissages, envolees dans le ciel, cascades.
Il y a un cote STAR WARS avec le role du ou plutot des maitres accompagne de Kung Fu (la serie) avec les differents animaux pour colorer l'histoire.
Cet ete, les enfants devront attendre mi-aout la sortie d'un film (d'animation) Pixar annonce comme un grand film (Wall E). Car il en est des films comme des glaces : il y a celles que l'on redemande et les autres moins bonnes, au thym, au basilic ... j'ai teste. Pour Kung Fu Panda, c'est la meme chose. On preferera oublier.
LE SABRE
Ne cherchez pas ce film dans une salle de cinéma, il fut présenté dans le cadre du festival Sportissimo mais diffusé par vidéo projecteur avec auparavant démonstration de kendo.
Tiré d’une nouvelle de Mishima, il nous présente le pur Kokubun qui va être choisi comme capitaine de kendo du club pour ses qualités, pour mener l’entraînement jusqu’à la compétition. Kagawa aurait pu l’être et en prend ombrage tandis que Mibu élève le suit comme subjugué par ses paroles et sa technique, elle-même en dessous de celle du maître du club.
Le film débute par une phrase typique de Mishima sur la beauté du soleil, sa pureté. Ligne directrice de la nouvelle et du film représenté par celui qui ne se laissera distraire par rien et certainement pas par la chair. Le film va montrer les séances d’entraînement (fort bruyantes) de kendo (combat avec des sabres en bois), la volonté, la discipline, les tentations.
Le film est une illustration de la nouvelle littéraire, trop. Ce qui passe au niveau de l’écriture, bien que je pense que celle de Mishima soit étouffante dans ses thèmes du patriotisme, du suicide (qu’il appliquera à lui-même). Il aurait fallu moins de linéarité et une durée plus courte. La fin prévisible - pour un lecteur de l’auteur japonais - peut est abrupte et peu compréhensible pour nous occidentaux avec ce code de l’honneur d’une civilisation aujourd’hui disparue : le Japon de l’ère Meiji.
Le noir et blanc rend les atmosphères tendues du dojo, les scènes de douche laisse à peine transparaître le côté amitié virile sinon homosexualité latente tandis que la danse de la jeune femme devant Kokubun apparaît ridicule comme les dernières paroles qui transféreraient la culpabilité du geste sacrificielle comme nôtre. Mishima était un patriote, il a d’ailleurs écrit une nouvelle avec pour titre ‘Patriotisme’.
L’adaptation trop longue reflète certes la nouvelle mais sans la transcender. On se souviendra bien entendu du film de Paul Schrader sur MISHIMA qui divisait sa vie en 4 chapitres : plus stylisée et plus prenante. On était dans ce cas dans la réalité et plus dans la fiction. Mais avec Mishima, l’une allait rencontrer l’autre. La vie étant plus forte que la fiction.
« Jamais dans l’action je n’avais ressenti la force percutante des mots, jamais dans les mots je n’avais senti la chaude obscurité de l’action …. ».
MAD DETECTIVE
Bicéphale semble être le terme qui reflète ce film réalisé par Johnnie To et Wai Ka-Fai. Le second est le scénariste et producteur du premier mais cette fois, il y a partage de la réalisation. On perçoit dans ce film, deux lignes forces : celle du début lynchienne et une autre plus classique de thriller.
L’histoire au départ rappelle l’inspecteur Dale Cooper (TWIN PEAKS) réincarné en inspecteur Bun qui résout des affaires criminelles en se mettant en transe et dans certaines situations insolites (dans une valise, enseveli, …) pour trouver le criminel. Il a cette capacité à percevoir à travers les personnes leur véritable caractère. Un de ses ex stagiaire va faire appel à lui ; alors qu’il a quitté la police ; pour élucider la disparition d’un policier lors d’une enquête avec son collègue.
On va vite s’apercevoir que cet inspecteur, s’il a des flashs ou s’il devient extralucide est plongé dans un univers proche de la folie : il est le seul à voir, converser avec sa femme alors que cette dernière l’a quitté depuis longtemps. On pense à ce niveau au film (trop sous-estimé) de M. Night Shyamalan INCASSABLE. Au fur et à mesure de l’intrigue, la folie va laisser place à la résolution de l’énigme. La scène finale est un RESERVOIR DOGS - qui était en fait inspiré par Tarantino par un film de Ringo Lam, lui aussi hong kongkais -mais puissance 4 et encore amplifiée par le jeu des miroirs.
Si le film peut déstabiliser au début, le fait qu’il quitte la voie (para) psychologique pour plus de classicisme laisse mitigé. On se croit dans un film plus mental que policier, plus psychologique que violent, plus enchevêtré que linéaire.
L’acteur Lau Ching-wan (acteur fétiche de Johnnie To) donne sa bonhomie et le côté lunaire au rôle de l’inspecteur. Ce sont presque d’ailleurs des couples que l’on a sur l’écran sinon des doubles : l’inspecteur et son ex stagiaire, le duo de policiers du début, les « femmes » de l’inspecteur.
Film hybride qui manque de volonté de n’être pas allé au bout de cette idée du personnage décalé. Après avoir vu ELECTIONS (1 & 2), le film co-réalisé par Johnnie To a moins d’ampleur mais garde une spécificité dans une filmographie étoffée. Le prochain film de Johnnie sort d’ailleurs le 4 juin.
IRON MAN
Les films de super héros MARVEL étant un bon filon, la série continue. Les fans du mensuel STRANGE du XXe siècle (qui débutait par les XMEN puis DAREDEVIL pour finir par SPIDERMAN) retrouveront le quatrième héros manquant à savoir IRON MAN qui a réalisé la meilleure première semaine aux Etats-Unis et en France.
Ce personnage est pour moi moins intéressant dans la bande dessinée contrairement à un Peter Parker auquel on peut se reconnaître, moins éclectique que les XMEN et leur mentor le professeur Xavier face au très méchant MAGNETO, moins tendu que la bande des fantastiques face au plus méchant des super vilains le DOCTEUR FATALIS (Docteur Doom dans la version originale) ou encore un Daredevil dont les acrobaties compensées sa cécité que nous étions seuls à connaître.
Le super héros en armure est en fait Tony Starck défini en 1963 dès la deuxième page comme «snob et scientifique » mais aussi comme «célibataire milliardaire, riche, beau, playboy » !
Pourtant la vie de Starck va basculer lorsqu’il est fait prisonnier par des vietnamiens et qu’il ne devra sa survie que par un mécanisme qui empêche un éclat d’obus de s’approcher de son cœur. Muni de l’armure, il va retrouver la liberté et combattre pour elle. Presque un demi-siècle plus tard, pour le cinéma, le lieu géographique est l’Afghanistan et la Stark Industries travaille toujours pour l’armée en vendant des armes.
Le premier épisode d’un super héros est toujours long à se mettre en place, il y a facilement un quart d’heure de trop et s’il faut passer les premières minutes irritantes de présentation du personnage central, on voit le changement de mentalité et surtout les rouages de gouvernance d’une grande société commerciale avec en filigrane le rôle des Etats-Unis dans une guerre qui ne veut pas se nommer en 2008.
L’humour, toujours bienvenu, sera présent (notamment pas le bras d’un robot) ainsi qu’un vague sentiment d’affection entre Starck et sa secrétaire (Gwynelth Palthrow, parfaite), on voit facilement dans le scénario le syndrome MISSION IMPOSSSIBLE 1 (avec la trahison du rôle du « père de substitution »).
La technologie est présente comme anticipation (clavier, manipulation en 3D) mais pas simplement comme objet. Les fans remarqueront la chronologie des trois armures de l’homme de métal, en même temps que l’apparition furtive de Stan Lee (en Hugh Efner). Pour le reste, c’est du classique comme le combat final qui n’est jamais réussi dans ce genre de film, comme imposé dans un cahier des charges : « monstre » en image de synthèse avec destruction de bâtiments. Au final, ce qu’il reste, c’est cette phrase à sa secrétaire ‘je n’ai que vous’ exprimant le sentiment de solitude de l’acteur Robert Downey Jr qui arrive aussi à faire passer cette compassion face aux opprimés dont il peut être en partie responsable. Vu auparavant dans ZODIAC, sa composition fait d’autant plus résonance qu’à lire sa vie, cet acteur la partage entre films et cure de désintoxication.
IRON MAN est une bonne adaptation et actualisation qui reste fidèle à la bande dessinée en lui donnant toutefois plus de relief.
Avant de terminer, il faut que vous sachiez que Samuel L. Jackson avait tourné des scènes qui ne furent pas garder dans le montage final … sauf si vous restez jusqu’à la dernière image du générique qui laisse prévoir une suite … programmée pour 2010 ainsi que qu’un film avec les VENGEURS dont bien entendu IRON MAN fait partie, mais il faudra alors attendre 2012.
REC
Les studios américains, manquant à ce point d’imagination ou de talent, vont chercher à l’étranger un film à succès pour en faire un remake. Si l’affaire est presque réglée pour le film de Dany Boon, elle est presque dans la boîte pour ce film d’épouvante espagnol qui sortira sur nos écrans sous le titre QUARANTAINE le dernier jour de cette année.
Sur une trame désormais classique et une forme syndrome ‘Blair witch project’ nous voici amenés dans un immeuble et emmenés pour une nuit d’épouvante. La trame se compose d’une introduction joyeuse, festive ou banale, en l’occurrence un reportage de télévision (‘pendant que vous dormez’) avec au micro et devant la caméra une jeune femme blonde mignonne dans son tshirt blanc dans une caserne de pompiers. Puis, le drame : entrant dans l’immeuble, tous les habitants et personnes sont sommés de ne pas sortir pendant toute la nuit, l’un après l’autre, les morts vont se succéder. Enfin, dans la conclusion, une explication à laquelle on ne peut croire.
Vous pouvez appliquer cela à THE DESCENT (2005, une bande de copine font de la spéléo, bloquée elles vont découvrir l’horreur) et plus proche de nous CLOVERFIELD (février 2008) qui utilisait le principe de la caméra subjective : pendant tout le film les scènes étaient filmées via un caméscope.
On reprend donc les mêmes thèmes sur le fond et sur la forme pour broder une histoire qui mélange, qui rappelle de nombreux sujets de cinéma d’épouvante : les morts-vivants bien évidemment, le diable (avec la petite mais sans la transgression de meurtres), le complot. On arrive à être pris dans cet enchaînement de claustrophobie et de morts (enfin presque morts), le film étant d’ailleurs interdit aux moins de 12 ans (- 16 pour THE DESCENT et avertissement pour CLOVERFIELD) mais, comme à chaque fois, la fin est décevante, comme si les scénaristes n’arrivaient pas à fournir non pas les meurtres ou disparitions mais une explication crédible. Ce qui serait confirmé par un des deux réalisateurs qui aurait pris comme modèles des jeux vidéos (RESIDENT EVIL, SILENT HILL) dont on perçoit il est vrai le schéma en plus concentré et en plus … télé réalité.
On pourrait relever quelques détails irritants : le caractère qui devient vite hystérique de la journaliste, les personnages et l’explication de la scène finale (on se croirait dans SEVEN), les morts-vivants, les clés perdues, …
Les deux réalisateurs prouvent, après L’ORPHELINAT (plus gros succès de tous les temps dans son pays), que la veine fantastique, d’épouvante est cette année espagnole.
Tel qu’il est, le film peut se dispenser d’un remake.
SHOTGUN STORIES
Après la vague de films d’une durée minimale de deux heures, voici la vague des premières réalisations : après BLACK SHEEP, OPERA JAWA et avant REC, voici un premier film américain du circuit indépendant.
Il ne faut pas se fier à l’affiche trompeuse ne montrant que deux personnages (celui central manquant) et surtout la référence mentionnée à Terence Malick, peu approprié malgré les étendues de culture des champs de coton à la couleur marron où souffle le vent et la couleur verte des champs de céréales.
Une tragédie grecque ou une histoire inversée d’un Roméo et Juliette sans amour avec seulement de la haine : trois frères vont assister à l’enterrement de leur père qui a refait sa vie en les abandonnant, l’aîné en prenant la paroles aux funérailles va entraîner par une succession de bêtises, violence et drames. On n’est plus en Grèce ou à Verone mais aux Etats-Unis dans cette ‘history of violence’, non pas en ville mais en campagne où il ne pourrait en être autrement dans le déroulement du destin. Le dialogue passe plus par les armes que par la parole, on est dans une Amérique du Nord régressive et peu réjouissante sur le plan économique.
Le film va se centrer sur la famille HAYES, celle qui a été abandonnée par un père alcoolique qui s’est refait une virginité en versant dans la religion. C’est la figure plus manquante que marquante. SON est l’aîné, c’est par lui que tout va démarrer, son frère BOY est bordeline, il ne travaille pas, vit dans son van, a un chien, fait de la récup. Il est déjà en préretraite comme il le dit. KID le plus jeune, dort dans la tente du terrain de l’aîné, il va peut-être se marier s’il obtient l’augmentation. Pour l’instant, il ne peut rien offrir à sa copine, future femme.
Autre image de l’Amérique. Celle dont on ne parle pas, personnes que l’on ne voit pas, les invisibles d’une croissance économique qui en laisse tant sur le chemin. Chacun sa vie, mais un même chemin qui ne passe pas par la case banque.
De l’autre côté quatre fils dont la haine est aussi forte. L’homme peut-il changer, évoluer ? Derrière la violence, un semblant de vie est-il possible ? La dernière scène me rappelle celle – inoubliable – du film de David Lynch THE STRAIGHT STORY, mais version jour.
Puisque l’on est dans les références, on peut penser à Gus Van Zant d’une part pour les plans de la nature (GERRY) et dans l’escalade ordinaire de la violence (ELEPHANT). Mais le style est personnel, un ton rarement vu dans le cinéma. Le temps ne se suspend que pour être entraîné vers l’inexorable fatalité de personnes plus bêtes que méchantes comme l’est par exemple le cadet de l’autre famille.
Chacun des personnages a des failles mais c’est à une histoire familiale, de liens serrés, de non-dits, d’éducation (« tu nous as élevé dans la haine voici ce qui arrive maintenant », SON à sa mère), de décennies de souffrances inavouées. Après BUG et 7H58, Michael Shannon compose le rôle de SON, introspectif et déterminé que nous ne sommes pas prêt d’oublier.
Le premier film de Jeff Nichols est personnel, profond et surtout prometteur.