Ma lettre au Masque et la Plume pour DES HOMMES ET DES DIEUX

26 Février 2011 , Rédigé par Kitano

Bonsoir Monsieur Jérôme Garcin,

"j'aimerais tant croire". Cette réplique de Pierre Arditi dans COEURS (2006) m'obsède moi qui ne croit pas et qui aurait aimé croire en un être divin.

Difficile d'écrire après le concert de louanges sur le film DES HOMMES ET DES DIEUX mais je vais apporter humblement mon avis après l'avoir vu deux fois.

En 1997, HANA BI (de Takeshi Kitano) fut un choc esthétique, en 2006, j'utilisais de nouveau le mot de chef d'oeuvre pour LE NOUVEAU MONDE (de Terrence Malick) mais reprendre ce terme serait amoindrir et ne donnerait pas toute sa dimension au film de Xavier Beauvois (même si sur les affiches on peut voir maintenant en haut de la photo un extrait d'une critique du FIGARO avec ce fameux libellé "chef d'oeuvre).

Pour ce film, il faudrait créer le prix d'interprétation collective tant tous les acteurs SONT dans le film, dans leur personnage. Jacques Herlin dans le personnage (je ne veux pas écrire le mot rôle) de Frère Amédée me donne une image de fragilité autant que de douceur. Tous sont inoubliables.

Lors de la deuxième vision, j'ai encore pleuré lors la scène de "la Cène" tellement que c'est beau, vrai, touchant, humain. On est loin de l'image en 3D mais on est si près de la foi.

DES HOMMES ET DES DIEUX respire la grâce, la foi, celle que je voudrais avoir et qui m'est montrée à travers ces religieux. Le film est une succession de tableaux d’inspiration de peintres avec une mise en scène horizontale près de l’homme et proche du cœur. Des Frères mais aussi des hommes qui doutent, qui ont peur mais qui se refugient dans la foi et dans leurs convictions pour affirmer leurs missions et leur chemin (de croix) qui ont su illuminer le mien.

Je ne serai pas présent lors de la remise du Prix des auditeurs du Masque en février 2011, mais, si je l'avais été, je me serais simplement levé pour applaudir Xavier Beauvois avec peut-être même un grande feuille (comme on le fait dans le catch) avec écrit ‘Merci Xavier’.

Maintenant, je sais que l’on peut croire au moins en « homme libre ».

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