Karkov_2 La traversée de cette vie à son acmé a quelque chose d’hallucinant pour le lecteur qui en a pourtant lu d’autres sur la guerre, à commencer par La mort est mon métier de Robert Merle auquel on ne peut s’empêcher de penser. La question du bourreau est au centre, avec son corollaire obligé, l’énigme du Mal dans toute sa banalité. Le style est net, ferme et clinique mais sans la sécheresse du rapport. On n’ose souligner l’économie de mots dans un roman qui doit faire plus de deux millions de signes ; il n’y en a pourtant pas un de trop. Rien à jeter. Près d’un millier de pages sans une métaphore. Comme s’il avait voulu bannir toute dimension poétique. Pas de concession, pas d’aération. On quémande des alinéas et des blancs pour respirer un peu. C’est d’une richesse stupéfiante, de celles qui laisse parfois le lecteur étourdi face à une telle densité d’informations, d’émotions et d’évocations. 

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