Certaines dégagent un parfum de vanille, d'autres ont le goût sucré du chocolat : les cigarettes Black Devil, de couleur noire, et les Pink Elephant, rose bonbon, remportent un succès problématique auprès des plus jeunes lycéens.

 

Bien que méconnues des adultes, ces cigarettes contiennent autant de nicotine et de goudron que des Lucky Strike et davantage que des Marlboro dorées. Elles sont emballées dans un paquet attractif et vendues moins cher (4,5 euros) que la moyenne des autres cigarettes (5 euros). Le bouche-à-oreille fonctionne auprès des adolescents qui commencent à fumer. "J'en vends par cartons", confirmait, jeudi 19 octobre, un buraliste situé près du lycée Fénelon, à Paris.

 

La mode des cigarettes aromatisées - on en trouve aussi au parfum de fleur (jasmin) ou d'alcool (scotch), et British American Tobacco a testé des cigarettes au vin - n'est pas sans inquiéter le Comité national de lutte contre le tabagisme (CNCT), qui regrette que ces produits soient légaux.

La directive européenne du 5 juin 2001 impose les avertissements sanitaires ("fumer tue"...) sur les paquets et oblige à y faire figurer les quantités de tabac, papier, goudrons, nicotine et monoxyde de carbone. En revanche, elle ne force pas à détailler les différents "agents de saveur et de texture" (ammoniaque, limonel, sucre, glycérol...) utilisés ni leur réaction chimique lors de la combustion.

En France, on sait que l'interdiction de vente aux moins de 16 ans ne constitue pas une barrière étanche. Une enquête réalisée par le CNCT a montré que 93 % des débitants acceptent de vendre à des enfants de 12 à 15 ans les cigarettes qu'ils demandent. C'est ainsi qu'au Japon il faudra, à partir de 2008, disposer d'une puce électronique délivrée aux plus de 20 ans pour acheter des cigarettes dans les distributeurs automatiques.

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