Après la déception de l’année par Ken Chaige (Wu Ji les cavaliers du vent), voici un second film chinois qui ne rehaussera qu’en partie le niveau de ce cinéma. Si le premier lorgnait vers un cinéma grand spectacle, cette VOITURE DE LUXE est à classer dans la catégorie auteur. On le perçoit dès la seconde partie du film qui va montrer moins un enchaînement de situations que le travail du réalisateur aussi scénariste qui procède à une surenchère mélodramatique qui ne fera jamais passer l’émotion.

 

Au départ de l’histoire, on se souvient vite du film de Ang Lee, GARCONS D’HONNEUR : des parents taïwanais rendent visite à New York à leur fils pour le marier. Mais, ce dernier est homosexuel. Le ton était traité à la comédie. Cette histoire est nous présente un père qui rend visite à sa fille pour retrouver son fils dont il n’a plus de nouvelles et que la mère voudrait revoir avant de mourir. Petit problème, la fille travaille le soir dans un karaoké, où elle accompagne les clients jusqu’à très tôt au matin. Et, nous ne sommes qu’au début du film.

 

Le film a deux parties distinctes et inégales. La première est la venue du père et la seconde, une suite de situations vers une fin prévisible. Le cinéaste Wang Chao a manqué son sujet, celui du rapport entre une fille et son père. Les deux scènes de discussion sont les plus touchantes du film, parce que sans idée de calculs. On peut facilement déceler la structure du film et son épilogue peu convaincant. Reste que c’est une vision de la Chine moins idyllique que ce que nous présente les magazines. Comme dans XIAO WU, ARTISAN PICKPOCKET (1999 de Jia Shang Ke), la vie, non à la campagne mais dans une grande ville (Wuhan) est montrée avec des travers que l’on connaît aussi dans les pays développés : mafia, prostitution, petits boulots. La mise en scène est plus conformiste que la vie nocturne chinoise dans un contexte montré de manière politiquement incorrecte.

 

Le film est à l’image du regard toujours triste de l’actrice principale Tian Yuan qui ne pourra surmonter plus que sa condition, les raisons de celle-ci.

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