La participation à une émission de télé-réalité comme «L'Ile de la tentation» (TF1) s'assimile à un contrat de travail, estime la Cour de cassation, appelée pour la première fois à se prononcer sur le statut des candidats, jamais réglementé.
Deux des 23 anciens participants à l'émission de téléréalité de TF1

Deux des 23 anciens participants à l'émission de téléréalité de TF1 "L'Ile de la Tentation" qui réclamaient la reconnaissance du statut de salariés et des droits qui l'accompagnent, à la fin de l'audience du tribunal des prud'hommes, le 2 décembre 2008 à Boulogne-Billancourt (Hauts de Seine). (AFP)

L'affaire est close. Définitivement. Dans un arrêt rendu ce mercredi, la chambre sociale de la Cour de cassation a validé la requalification des règlements de participants aux émissions de téléréalité en contrats de travail à durée indéterminée. Et la condamnation de Glem, devenue TF1 Production, à verser de lourdes indemnités aux anciens candidats de l'Ile de la tentation, l'émission estivale de téléréalité de TF1.

En revanche, la Cour a annulé la condamnation de Glem pour «travail dissimulé», estimant que la société n'avait pas délibérément contourné la loi.


L'Ile de la tentation, une émission produite par Glem, propose à des couples «de soumettre leur amour à la tentation», durant douze jours, sur une île paradisiaque, entre croisières en yacht de luxe et soupers au champagne.

Le 30 novembre 2005, les prud'hommes de Paris avaient donné raison à trois participants, jugeant qu'ils avaient bien accompli «un travail», fût-ce dans un décor de rêve. A ce titre, ils ont requalifié en «contrats de travail à durée déterminée» leurs «règlements de participant».


Le 12 février 2008, la cour d'appel de Paris avait adopté la même analyse, allant même jusqu'à requalifier les règlements en contrats à durée indéterminée et à condamner Glem pour «travail dissimulé».

La cour avait notamment considéré que «l'immixtion de caméras dans la vie privée, même consentie, ne relevait pas d'un simple divertissement».

Récemment, Libération avait fait état d'une étude réalisée pour le compte du Conseil supérieur de l'audiovisuel en 2001, dans lequel un juriste informait l’instance de l’illégalité des contrats des candidats aux émissions de téléréalité. Le CSA n'en avait pas tenu compte.


Qu'importe, désormais. Accablée de procès, TF1 a décidé de jeter son Ile de la tentation aux oubliettes de la télé-réalité. Que l'été va être long sans ces formidables acteurs... Reste Koh-Lanta pour se consoler.

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