Cinéma LA MORT DE DANTE LAZARESCU
Lorsque j’ai voulu me souvenir du titre, tout naturellement est apparu un nom en trop : lente.
Le film ne l’est pas dans sa description d’un vieil homme de 62 ans qui, un samedi soir se plaint de maux de tête et d’estomac. Sûrement son ulcère, lui qui ne l’arrange pas avec son alcoolisme.
Le décor roumain nous sera seulement présenté par cet appartement, rempli de chats, abandonné au laisser aller d’un homme seul, veuf, dont la fille est au Canada et qui n’a de contacts qu’avec une sœur au téléphone.
C’est à la série Urgences, version slave, version ralentie donc plus réaliste que nous assistons. Centré au départ sur le personnage de Dante, on va au fur et à mesure que la santé physique et mentale se dégrade, se focaliser vers l’infirmière et les relations tumultueuses qui se produiront avec les médecins, internes, surchargés suite à un accident de car mais aussi imbus de leur personne.
Des silhouettes à l’entrée de hôpitaux pour une histoire qui se rapproche des films de Jim Jarmush (Dead Man – le titre dans les deux cas nous annonce la fin et NIGHT ON EARTH dans l’action se déroulant entièrement la nuit) tout en abordant un côté social et familial qui fait écho à toute fin de vie solitaire.
Le film a un côté documentaire, scènes en direct, sentiment que la caméra accentue avec un cadrage à l’épaule pour le crépuscule d’une personne – pas si âgé que cela et avec le sens de l’humour – qui renvoie une image de la vieillesse peu réjouissante lorsque la solitude et l’alcoolisme sont présents. Pas réjouissant, pas glamour mais une fin de vie ne l'est pas, sauf dans le cinéma américain. Faites votre choix.