PARANOID PARK
31 Octobre 2007 , Rédigé par Kitano Publié dans #Films
PARANOID PARK. Le titre claque comme celui d’un livre de science fiction, comme nous somme dans la
fiction d’un personnage d’adolescent, Alex, qui essaye d’oublier l’homicide involontaire commis sur un vigile.
PARANOID PARK est le nouveau Gus Van Sant, une histoire de fiction mais toujours dans l’univers du cinéaste, avec ses qualités formelles et ses limites d’empathie.
La sensation d’étouffement qui émanait de LAST DAYS, tellement il arrivait à nous mettre dans la tête du personnage central (inspiré de Kurt Cobain), laisse la place à un environnement aérien. On est dans une bulle, dans la tête d’un ado, lycéen, skateur, face à la situation familiale de ses parents qui divorcent.
Un air de VIRGIN SUCIDES mais vu par un garçon.
Gus Van Sant aime filmer les garçons et pour une fois, les filles. C’est une première que de mettre en avant le personnage de la
copine MACY, si touchante. Le réalisateur arrive à prendre, à voler la beauté de la jeunesse, loin d’un Larry Clark choquants. Les thèmes, ainsi que la façon de filmer nous fait reconnaître tout
de suite son style fin : l’adolescence, être dans la tête d’un jeune plus que dans son cœur. Et puis, il y a ces regards échangés, bien plus parlants que les mots, comme la musique
qui balaie un large éventail de la musique classique de Nino Rota à du hardcore, en passant par la musique du regretté Elliot Smith (déjà sur la BO de GOOD WILL
HUNTING). Plus que l’histoire d’homicide, les parents ou les dialogues, c’est le personnage d’Alex qui intéresse l’auteur.
Gus Van Sant, avec ce film passe à une étape non pas supérieure mais suivante en mélangeant de l’image vidéo (en prologue et
épilogue), de longues marches à défaut de ballades (comme dans GERRY). Le côté urbain sert de cadre tout comme l’élément de l’eau que l’on retrouve dans la mer, la piscine, la pluie, la
douche. Le lycée donne comme dans ELEPHANT un cadre pour suivre les jeunes, au ralenti, en bande. Et puis, il y a cette histoire fragmentée, tel un ressort force
centripète qui ramène non à l’acte mais à la personne, puzzle plus que labyrinthe (il n’y aura pas de sortie), échafaudage plus qu’un système d’écriture dans lequel un David Lynch se perd.
L’innocence ou la découverte du rapport avec l’autre, le côté sexuel montré de façon distante sont la marque d’écriture du réalisateur.
PARANOID PARK est un film aérien avec les défauts de ses qualités inhérents à Gus Van Sant : à trop se mettre dans la tête du personnage, il délaisse une fois de plus les émotions et le film paraît froid, comme un exercice de style réussi qui pourrait tourner en boucle, avec les éléments de la nature sans que l’on n’en perçoive le souffle.
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