Il est presque 6 heures du matin, heure de Bangkok, l’A380 a presque rattrapé son retard. Nous voici dans le nouvel aéroport (dont le nom est trop long à retenir et presque à écrire ou l’inverse). Je me dirige vers un point d’information, je montre nos cartes d’embarquement et je crois entendre Ci (pour la lettre C), je le fais répéter il me fait le chiffre 8.

On est à la lettre A. On a le temps car il faut être à 8h40 au Hall pour un départ à 9h40. On va donc marcher et voir les distances s’égrener : 150 mètres pour le B, 650 pour le D … mais on ne trouve pas le C ! Nouveau point d’information : il faut aller vers la longue file d’attente que nous avons vue pour ensuite prendre l’escalator vers l’étage. Le tout petit est sur sa maman et il a vite chaud, l’aîné qui n’a pas voulu écouter nos conseils s’est juste endormi et a été réveillé à peine 40 minutes avant l’atterrissage.

On va donc devant l’escalator, oubliant de faire la file d’attente comme ce couple de français dont l’homme a les cheveux grisonnants et qui porte le même prénom que moi ! Devant nous, il y a une trentaine de personnes, le double dans la file d’attente et une dizaine qui passent sur les côtés car visiblement le vol pour Séoul doit être imminent. J’ai rarement vu une telle file d’attente dans un aéroport, simplement pour accéder à un étage. L’employé a tout de même la fonction de dire à certaines personnes qu’elles ne sont pas sur la bonne voie. Fin du vol de Séoul, on passera vite pour devoir attendre dans une sorte de hangar avec 10 possibilités de prendre un avion. Il n’y a que des sièges le long de la longue allée, ensuite, lorsque nous descendrons, il y aura des sièges pour presque tout le monde. J’essaye de me connecter sur Internet mais cela rame, juste le temps de voir la page 1 de Libération (Pourquoi ?). Pendant ces vacances, je fais un break sur l’actualité, même et surtout dramatique en cette mi-juillet.

Nous voici dans l’avion en ayant passé devant tout le monde suite au message qui dit que les familles ont la priorité. Auparavant, j’ai dû réprimander l’aîné qui continuait à s’amuser et qui voulait toucher aux passeports. J’espère que ce deuxième vol se passera bien pour mes enfants. Ce n’est pas évident ce décalage et cette nouvelle aventure mais cela fait partie et du voyage mais pas de leurs souvenirs car ils sont trop petits. L’avant-dernier jour de classe, la maîtresse m’a dit que toute la classe savait que mon aîné allait partir à Bali.

On va encore partir avec du retard. C’est un vol de plus de trois heures avec une heure de décalage horaire, ce qui nous fera arriver avant 15 heures. L’année dernière, on était arrivés dans la nuit.

J’ai pu voir un film « 10 cloverfiel lane » que je ne vous conseille pas du tout : un collage de Misery avec La guerre des mondes, des clichés sur un psychopathe et sur une femme courage (type Sygourney Weaver dans Alien).

On est séparés ! Il n’y a que des rangées de trois. L’aîné veut se mettre seul. On le laisse, je suis presque à son niveau pour lui caler les jeux et les vidéos. Il regardera encore CARS mais pas Star Wars Rebel dont il me parle tant ! Cela me rappelle sa fin d’école, il me disait qu’avec deux de ses copains, ils se surnommaient « Le tortues Ninjer », je le reprends et lui dit « Ninja », il me répond « non, ninjer ! ». Je lui explique ce qu’est un ninja mais je le laisse à son appellation. J’ai réussi précédemment à lui faire admettre qu’un animal vivant dans le pôle est un manchot et non un manchon comme il avait cru l’entendre dans le dessin animé Pat patrouille !

Dans l’avion, on a encore droit aux cacahouètes, à boire, à manger (un sandwich puis plus tard une collation). Le gâteau dans les avions n’ont pas de succès : Mon tout petit dort et ne mangera pas, l’aîné mangera du pain avec du beurre. Je renonce à manger le 3e gâteau que ma compagne refuse de manger.

Etant dans l’allée centrale, je vois maintenant par le hublot la mer. Mon aîné aimerait être à côté du hublot mais je dois lui expliquer que cela n’est pas possible. Dès que les roues touchent le sol, je ressens comme toujours une forte émotion positive. Je suis bien entendu heureux mais il reste la dernière partie du voyage à réussir. Moins problématique que l’an dernier car nous arrivons de jour et au cas où la réservation n’est pas été honorée, j’ai un plan B, C et D au minimum.

L’attente. Ce que j’avais imaginé mais pas à ce point, c’est l’attente pour le visa maintenant qu’il n’y en a plus si l’on reste moins d’un mois. Auparavant, j’avais un visa de deux mois donc je passais par la file de ceux qui ont déjà des visas. Avec la suppression du visa d’un mois, les gens ont changé leur durée ou alors, on est dans un créneau horaire avec plus d’avions. On doit attendre au moins une demi-heure avant d’avoir les tampons puis nouvelle attente pour les valises. Nos deux grosses valises arrivent, mon tout petit, remarque notre poussette, je prends sa valise mais celle du grand n’arrive pas ! Au vu du nombre de personnes agglutinées autour du tapis roulant et tournant, je ne m’inquiète pas. Mon fils, par contre, commence à perdre son moral. Ce temps d’attente est bénéfique pour que je m’aperçoive qu’il y a un collier jaune en plastique autour de la valise de ma compagne. Je percute tout de suite.

Lors de BALI 3, j’étais avec un business man qui avait une valise chargée de colliers et autres articles. Sa valise arrive avec une croix blanche faite à la craie. Il l’efface en partie et s’arrange pour que cette croix ne se voie pas sur le chariot où il a empilé ses valises. C’est le signe pour que la valise soit contrôlée.

Au regard médusé de ma compagne qui me voit sortir de ma valise un coupe-ongle, je coupe ce fil. Pas possible que cela provienne de Paris, encore moins de Bangkok. La valise Spiderman arrive enfin. On part sans souci, on donne la fiche de renseignements (par exemple pas plus d’un litre d’alcool, 200  cigarettes, 10 000$, …). Ma compagne me dira qu’elle a vu une valise avec ce fil jaune, se faire contrôler par la Douane ! Je pense que dans sa valise, il y avait de la nourriture (cadeau de pâte à tartiner, crème de marrons pour offrir et autres compotes pour les enfants).

Le taxi. La compagnie des arnaqueurs n’a plus pignon sur l’aéroport. C’est mieux mais je vais devoir négocier. J’entends dire un gars prononcer ‘taxi’. Je vais le voir. Combien ? 300 000. Le prix passe vite à 250, 200. Je lui dis que l’an dernier, j’ai payé 120 (120 000 roupies – 10 euros avec le change). Il me dit 150, je  réplique 140. Il me dit oui et me prie de le suivre pour me montrer notre chauffeur qui mettra du temps à venir nous chercher. Comme je ne suis pas physionomiste, par deux fois, je m’apprêtais à monter dans un taxi qui n’était pas le mien, notamment celui d’un couple mixte dont pour une fois, la femme était française avec deux enfants. Notre taxi arrive, le prix est de 150 car il me dit qu’il payera le ticket de sortie. J’abandonne, on s’est réveillés la veille à 6 h du matin et il est 16 heures heure locale.

Je discute avec Potou, le chauffeur, je prends sa carte pour le dernier voyage que l’on fera ici et dont je tiens : le coucher de soleil à Ulu Watu. En payant le ticket de sortie, il me montre sa licence de taxi. Peut-être est-ce un faux ? Il prend un chemin que je ne connais pas mais qui évite la circulation. Bien joué. On n’évite pas la circulation lente de la Pantaï Kuta mais on arrive vers 17 heures au Komala Indah 2. On nous reconnaît. Poutou mentionne mon prénom sur l’une de ses cartes et je lui dis que je l’appellerai.

Cela fait donc 47 heures depuis notre lever de France que nous voyageons : presque 15 heures d’avion, 5 heures de décalage horaire. Les enfants ont bien tenu. Des graines de voyageurs surtout lorsque l’on sera sur plage.

Et maintenant, je sers la main à Wayane, l’employé du Komala, un ancien. On se connaît depuis tant d’années, c’est lui qui m’avait emmené au poste de Police et à l’ambassade l’année dernière lorsque j’avais perdu mon passeport.

Je lui demande si ses enfants vont bien et s’il a une réservation pour moi. Il me répond que non ! Rien sur leur calendrier bien que je vois une réservation pour e 17 mais il n’y a pas mon prénom. Dernière question : a-t-il des chambres de libre ? La réponse est positive.

Oui le voyage s’est bien passé.

On est au fond du parc, le dernier bungalow à droite. Je ne pense pas avoir eu cette chambre auparavant. On a le temps ensuite d’aller à la plage voir le coucher de soleil … sauf qu’il n’y a pas de soleil. On aurait pu se baigner sauf que les drapeaux sont rouges.

Les prévisions météo se sont avérés justes, pour une fois. On va manger dans un nouveau warung qui est juste à droite en sortant de notre hôtel pour nous éviter encore plus de fatigue. Le grand ne mangera même pas une cuillère de ce qu’il a commandé, il s’endort sur la table. Le tout petit s’est fait une copine avec la serveuse qu’il fait craquer lorsqu’il plisse ses yeux.

Il est temps de rentrer et de se reposer, enfin. Je suis à Bali pour la troisième fois à Bali. C’est comme si j’étais dans un endroit que je connais par cœur et que j’aime par cœur.

Nos aventures vont débuter dans quelques heures avec les impondérables du voyage que je vous conterai demain.

 

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