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LASTDAYS

Redacted BALI 6 : S.O.S

25 Juillet 2016 , Rédigé par Kitano Publié dans #Voyages

Deux sauveteurs (mais pas Marcello)

Deux sauveteurs (mais pas Marcello)

Cette journée avait bien commence, la fin aurait pu être bien différente.

Un lever matinal m'incite à voir le lever du soleil avec un ciel toujours chargé. Pas encore de surfeurs à l'horizon. La plage à l'endroit du concert d'hier est jonchée de détritus. Il y a bien les équipes de nettoyage mais à cette heure, elles ne sont pas encore passées. Sur une longueur d'une vingtaine de mètres, on dirait un sol qui aurait subi des lâchers de bombes sauf que celles-ci sont des méduses échouées.

Après avoir marché vers Petitenget, vers le Taman Ayu hôtel de Bali 3 qui a tellement augmenté ses prix qu'il a poussé les french business à prendre une maison, l'envie d'un footing me prend.

Il est vrai que tous les matins, l'nrj drink me donne la motivation. Le retour se déroule bien sauf sur un passage où une chienne en veut à mes mollets, je trouve facilement l'accélération. Me voici arrive à mon point de départ pour quelques étirements. Il est 8h, une douche et le petit déjeuner m’attend.

Un peu d'internet et il temps de manger chez  un masakan où j'ai vu pour la première fois, du squid (encornet).

Les vagues sont plus fortes qu'hier et avant-hier, sans grand mal. J'arrive à prendre une vague qui me fait échouer sur le sable, une autre qui me fait faire une quadruple vrille même si je sens resurgir une douleur en bas de mon dos. C'est dommage car avec les médicaments, une amélioration avait eu lieu. Mais cela en valait la peine. Un peu de repos pour un peu de lecture.

Il est environ 16h30 et j'hésite à retourner me baigner mais quelques fortes vagues me tentent. C'est reparti. J'ai dû tout à l'heure nager fermement pour retourner au bord. Je vais pour sortir car les vagues se sont calmées et me dit "encore celle-là, la dernière". Mais, elle n'arrivera pas. A la place, un courant vicieux me fait m'éloigner de la plage.

Soudain, je vois un père et un fils que j'avais dans ma mire à cinq mètres apparaître un peu plus éloignés. Proches mais éloignés avec ce courant. Je vois le père tenir son fils car les vagues ne sont pas hautes mais fortes. Très fort courant. Je vois le père réussir à garder son fils dans ses bras et à sortir. Mais à ce moment, c'est moi qui ne m'en sors plus !

Je nage, je crawle, mais rien, je n'avance pas, pire que cela, j'ai tendance à reculer. Je suis pris dans le courant. Je passe alors en brasse, mais je n'avance pas, je n'arrive pas à avancer !

Je ne peux plus nager la tête sous l'eau mais je continuer à nager, mais aussi à reculer. Je sens sur une jambe une masse que j'attribue a une méduse morte mais ce n'est plus le problème, même si avec le courant je vais encore la sentir deux, trois fois.

Je ne panique pas, je sais que j'ai mangé et que j'ai pris comme d'habitude ma deuxième boisson énergétique. Je sais aussi que je ne pense pas avoir la condition que j'avais à Bali 1, 2 ou 4 où je m'étais entraîné à nager pendant une heure trente. Soudain, je vois deux personnes courir sur la plage avec leur surf, une disparaît, l'autre est dans ma direction. Je nage, j'ai toujours nagé entre les deux drapeaux. Mon regard allant pour moitié devant l'horizon, l'autre, derrière entre les deux drapeaux.

Le surfeur arrive à mon niveau, je mets mes bras sur le surf. J'en avais besoin. Je suis fatigué. J'avais plus de deux heures de marche dans mes cuisses. Il me fait comprendre de monter sur le surf que je chevauche mais ce n'est pas la bonne position. Je comprends qu'il faut que je m'allonge et avec les bras, ramer lorsque mon sauveteur pousse le surf. Je pense aussi à lui, comment va-ti-il s'en sortir ? Bon, il s'en sort.

Et lui et moi, devons avancer vers la plage, ce qui n'arrive pas encore. Je me dis qu'il a la condition physique et qu'il n'a pas peur. Il me dit "relax". Je suis ses conseils, je suis sur le surf.

Après quelques instants, difficilement évaluables dans ces conditions, on arrive enfin vers la plage et je ne descends que lorsque je suis sûr d'avoir pied. Je lui dis merci, bien entendu. Je pense encore que c'est un surfeur indonésien. Il me demande mon prénom. En état de presque choc, j'arrive à lui demander le sien. Normal, pour  une personne qui vient de me sauver, sauver la vie. Sinon, j'aurais fini échoué avec les méduses au petit matin sur la plage !

Je remarque que les deux drapeaux délimitant la zone de baignade sont remplacés par des drapeaux rouges à la tête de mort. Un peu plus et ma tête aurait remplacé celle du drapeau et j'aurais été dans les statistiques du second semestre.

Je remercie encore et encore mon sauveteur, car je lis sur son short qu'il est Lifeguard, il me tend sa main que je serre avec une réelle chaleur. Mais il faut que je rentre prendre une douche pour me remettre de cet incident, le premier et j'espère le dernier. J'ai toujours, dans tous mes articles, mis en garde contre le courant, les dangers de se sentir plus fort devant l’élément naturel. Je n’ai pas été inconscient, je ne le pense pas, j'étais au mauvais endroit au mauvais moment. Je vais donc passer pour le futur à une vigilance accrue en ayant toujours pied. Sur le chemin retour, je croise un autre sauveteur qui me dit "swimmer". Oui, je suis un nageur mais j'ai failli être un ex-nageur !

Je traverse la rue et je vois Victor attablé. Je lui raconte mon histoire. Il me dit que dans sa jeunesse, il a été dans un club de secouristes et il me dit qu'il ne fallait pas vouloir rentrer frontalement mais regarder le courant et le suivre pour se laisser déporter et arriver au bord. J'en conviens parfaitement mais pris dans le courant, j'avoue ne pas avoir déclenché cette solution.

Une douche, un lait de soja, un coucher de soleil, une noix de coco et à 21h20, je m'endors.

Demain, et bien demain sera un autre jour, je retournerai combattre les vagues en allant encore remercier celui qui m'a secouru à savoir MARCELLO que je ne suis pas prêt de l'oublier.

2014 : MARCELLO, il a eu une petite fille en 2014. Je lui avais donné une carte postale à mon adresse mais je n'ai rien reçu. Je le reverrai sûrement bientôt.

2015 : J'ai revu MARCELLO avec mes enfants, je lui ai donné deux cartes postales, j'en ai reçu une. Je lui ai aussi donné la photocopie du passeport de mon second fils qui a comme deuxième prénom Marcello.

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